Le roman chinois - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>roman</strong> <strong>chinois</strong><br />
de ponctuer sa littérature, faisant des caractères tels des<br />
serpents et des dragons, sous la clarté de la lampe, d'un seul<br />
jet il termina une poésie...<br />
Ces deux passages, quoiqu'un peu courts, montrent assez bien,<br />
croyons-nous, le talent de l'auteur du Kin-p'ing-mei. Car le premier, en<br />
quelques lignes, nous fait voir d'une manière saisissante une femme<br />
sans éducation, jalouse à l'excès, tandis que le second nous montre la<br />
vénalité d'un grand fonctionnaire, sa soif de plaisirs qui fait qu'il ne se<br />
résigne pas à partir en voyant que son hôte avait appelé des<br />
chanteuses, mais aussi, en même temps, nous montre qu'il a bien<br />
conservé son caractère de lettré.<br />
<strong>Le</strong>s <strong>roman</strong>s de l'époque Ming étaient souvent des <strong>roman</strong>s à clef,<br />
écrits dans un but diffamatoire, chacun des personnages fictifs cachant<br />
une personnalité du temps. Naturellement, on pensa que le Kin-p'ing-<br />
mei ne faisait pas exception, et un écrivain, CHEN TÖ-FOU, identifia<br />
même les principaux personnages de ce <strong>roman</strong>. Cependant, M. TCHENG<br />
TCHEN-TOUO 1 pense que ces personnages sont purement fictifs, tandis<br />
que LOU SIUN 2 , quoique ne voulant se prononcer d'une manière<br />
définitive, croit pourtant que le héros du <strong>roman</strong>, Si-men K'ing, cache un<br />
personnage de l'époque, sans vouloir préciser son affirmation.<br />
Sous le règne de l'empereur Wan-li, il existait un ouvrage intitulé<br />
Yu-kiao-lî, attribué à l'auteur du Kin-p'ing-mei, et qui aurait été la suite<br />
de ce dernier ouvrage. CHEN TÖ-FOU en avait vu le premier livre et,<br />
d'après lui, les obscénités qu'on y relève seraient encore plus<br />
nombreuses que dans le Kin-p'ing-mei 3 , mais cet ouvrage est<br />
introuvable aujourd'hui, et sans doute a-t-il complètement disparu. Il<br />
est vrai qu'il existe encore un <strong>roman</strong> portant ce nom, mais ce qui y est<br />
raconté diffère totalement de ce qu'en dit CHEN TÖ-FOU ; sans doute<br />
1 Histoire générale de la littérature, volume III, page 126.<br />
2 Tchong-huo-siao-chouo-che-lio, page 203.<br />
3 Yeh lou pien, cité par LOU SIUN, dans Tchong-kouo-siao-chouo-che-lio, page 205.<br />
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