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Le roman chinois - Chine ancienne

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<strong>Le</strong> <strong>roman</strong> <strong>chinois</strong><br />

LOU SIUN 1 , HIA KING-K'IU avait composé également des travaux sérieux,<br />

parmi lesquels il y avait le Kang-mou-kiu-tcheng 2 . Il chargea un de ses<br />

amis, gouverneur du Fou-kien, de présenter cet ouvrage à l'empereur,<br />

sans y réussir ; aussi, quand l'empereur K'ien-long fit son voyage en<br />

1751, HIA se rendit à Sou-tcheou à sa rencontre, projetant de l'offrir<br />

lui-même, mais il en fut empêché par une cause restée inconnue.<br />

<strong>Le</strong> Ye-seou-pou-yen mérite vraiment la qualification de « fiction »,<br />

son personnage principal étant par trop irréel. À ce point de vue, le<br />

« Voyage vers l'Occident » est peut-être plus humain, car si les<br />

personnages de ce dernier <strong>roman</strong> sont des sorciers ou des bêtes<br />

féroces personnifiées, au moins leurs sentiments, leurs actes, sont ceux<br />

des hommes ; ils sont plausibles et véridiques. Par contre, Wen Po est<br />

un personnage purement mythique, produit d'une fantaisie exubérante<br />

et que l'imagination a peine à se représenter. D'ailleurs, il faut noter<br />

que si le Ye-seou-pou-yen a un certain succès auprès des lecteurs, ce<br />

n'est la plupart du temps qu'un succès de curiosité, beaucoup de<br />

personnes ne le lisant que pour se rendre compte de ses défauts, plutôt<br />

que pour apprécier ses qualités. Il nous est impossible d'en donner ici<br />

un extrait car il est difficile d'en choisir un passage bien<br />

caractéristique ; cependant nous ferons remarquer que ce <strong>roman</strong><br />

reflète bien son époque, le XVII e siècle, époque où la classe des Jou<br />

attaqua de toutes façons les autres doctrines religieuses, surtout le<br />

bouddhisme et le taoïsme, en ne voulant laisser subsister que la<br />

doctrine de Confucius et de ses disciples, tels que Tchou-hi, son<br />

commentateur. Il est vrai que ce mouvement p.102 fut une réaction<br />

assez naturelle, car sous les Ming, surtout à partir de l'époque de<br />

Tch'eng-houa (1465-1487), les prêtres, tant bouddhistes que taoïstes,<br />

avaient une influence énorme à la cour et occupaient des postes<br />

importants, se comportant, pour ce qui est de la vie quotidienne,<br />

comme des princes de sang. Aussi, quand Siao-tsong (1488-1505)<br />

monta sur le trône, son premier soin fut de se débarrasser de ces<br />

1 Siao-chouo-kio-wen-tch'ao, page 90.<br />

2 Rectifications sur la table du Kang-kien.<br />

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