Le roman chinois - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>roman</strong> <strong>chinois</strong><br />
personnelle et, à la lecture, on croirait le voir véritablement. L'entourage<br />
de chaque personnage, l'atmosphère ambiante dans laquelle il se meut,<br />
ses origines et ses aventures sont racontées d'une façon détaillée, sans<br />
qu'il y ait répétition ; pour chacun il y a des aventures d'un nouveau<br />
genre, et quant aux personnages tels que Lin Tch'ong, Wou Song, Lou<br />
Tche-chen, Li K'ouei, tous gens rudes et grossiers, dont les caractères se<br />
rapprochent, l'auteur a pu décrire chacun d'eux d'une manière inédite,<br />
sans qu'on puisse dire qu'ils soient identiques. Seul un artiste avait pu<br />
réussir ce tour de force, et, après l'apparition de ce <strong>roman</strong>, on peut dire<br />
que le <strong>roman</strong> <strong>chinois</strong> était enfin parvenu à son point de réussite.<br />
Cependant, ce <strong>roman</strong> a le grand défaut de n'avoir guère réussi ses<br />
personnages féminins. Ceux-ci sont assez nombreux ; mais, que ce soit<br />
la maîtresse de Song Kiang ou la belle-sœur de Wou Song, ou encore la<br />
femme de Yang p.057 Hiong, on peut dire qu'ils ont été tous tirés d'un<br />
même moule, car leurs portraits se ressemblent entièrement. Peut-être<br />
cela tient-il à ce que l'auteur n'a jamais attentivement observé les<br />
caractères des femmes, mais ce défaut ne diminue pas de façon<br />
sensible les qualités du Choei-hou-tchouan, les personnages féminins<br />
étant tous épisodiques et d'un intérêt secondaire.<br />
Bazin, parlant de cet ouvrage, le qualifie de <strong>roman</strong> comique, disant :<br />
« Cet ouvrage, que Fourmont avait pris pour une histoire de<br />
la <strong>Chine</strong> au III e siècle, M. Klaproth, pour un <strong>roman</strong> historique<br />
et M. Abel-Rémusat, pour un <strong>roman</strong> historique de la même<br />
nature que le San-kouo-tche, est presque tout entier<br />
d'invention ; c'est le premier <strong>roman</strong> comique des Chinois.<br />
Quoiqu'on le réimprime tous les jours à mi-page avec le San-<br />
kouo-tche, on aurait tort de le regarder comme le pendant de<br />
l'Histoire des Trois Royaumes »...<br />
Pourtant, c'est ce qu'ont fait, jusqu'ici, tous les critiques <strong>chinois</strong>, car<br />
ils considèrent que le Choei-hou-tchouan est un <strong>roman</strong> historique ou<br />
semi-historique tout comme le San-kouo-tche. En effet, les détails de<br />
l'action du Roman des Rivages sont de pure invention, cela nous<br />
n'avons aucune peine à le reconnaître ; mais il en est de même pour le<br />
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