Le roman chinois - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>roman</strong> <strong>chinois</strong><br />
reproduisent presque les mêmes aventures en y changeant les noms<br />
propres ; leur style est excessivement grossier, souvent rendu<br />
incompréhensible et ne présente absolument aucun intérêt. On ne peut<br />
mieux les comparer qu'aux publications de <strong>roman</strong>s policiers à épisodes<br />
qu'on trouve dans tous les pays d'Occident.<br />
<strong>Le</strong> Eul-niu-ying-hiong-tchouan<br />
<strong>Le</strong> Eul-niu-ying-hiong-tchouan (Histoire de tendresse et de<br />
bravoure) 1 parut vers la fin du règne de T'ong-tche p.154 (vers 1870). Il<br />
porte plusieurs préfaces, dont l'une est datée de la douzième année de<br />
Yong-tcheng (1734) et une autre de la cinquante-neuvième année de<br />
K'ien-long (1794) ; celles-ci sont apocryphes, car dans la première il<br />
est parlé du Hong-leou-meng qui ne parut que vers le milieu du règne<br />
de K'ien-long. D'après une autre préface, celle de MA TS'ONG-CHAN,<br />
datée de 1878 (quatorzième année de Kouang-siu), ce <strong>roman</strong>, quoique<br />
signé YEN-PEI-HIEN-JEN, serait l'œuvre de WEN K'ANG, surnommé T'IE-<br />
SIEN. WEN K'ANG était d'une famille mandchoue riche et noble ; son<br />
grand-père Lo Pao avait été premier ministre de l'empire, et lui-même<br />
avait été nommé gouverneur du Thibet, poste auquel il ne put se<br />
rendre pour cause de maladie. Mais ses fils ayant dissipé tout son<br />
patrimoine, il tomba dans la misère en ses années de vieillesse. Il<br />
habitait alors une petite chambre, avec pour toute richesse son pinceau<br />
et son encre, et écrivit le Eul-niu-ying-hiong-tchouan pour se distraire<br />
et pour décrire un jeune homme tel qu'il aurait voulu que ses fils<br />
fussent, un peu comme Tsao Tchan écrivit le Hong-leou-meng. Mais<br />
l'expérience personnelle de ces deux auteurs différant profondément,<br />
leurs œuvres sont également différentes : le <strong>roman</strong> de Ts'ao Tchen est<br />
une sorte d'autobiographie <strong>roman</strong>cée, tandis que le <strong>roman</strong> de Wen<br />
K'ang est de pure imagination. Malgré cela, il y a encore un autre point<br />
de ressemblance entre les deux <strong>roman</strong>s : c'est la multiplicité de leurs<br />
titres. Dans l'épisode I du Eul-niu-ying-hiong-tchouan nous lisons en<br />
effet :<br />
1 Eul : fils ; niu : fille ; ying-hiong : héros ; tchouan : histoire.<br />
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