Le roman chinois - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>roman</strong> <strong>chinois</strong><br />
morceau ; arrivées là elles étaient arrêtées et s'accumulaient.<br />
La glace qui venait derrière, arrivant sur les blocs arrêtés, les<br />
heurtaient avec un bruit de grosse cloche, puis, poussée par<br />
l'eau, glissait sur les blocs qui étaient devant. Quoique le lit<br />
de la rivière fut large de cent tchang, le courant central ne<br />
dépassait pas à première vue 20 ou 30 tchang ; des deux<br />
côtés était de l'eau calme qui s'était congelée. La surface de<br />
la glace, couverte de sable apporté par le vent, était comme<br />
une plage, tandis qu'au milieu, le courant, écumant et<br />
fougueux, coulait à grand bruit. <strong>Le</strong>s morceaux de glace qui ne<br />
pouvaient passer, poussés sur l'eau calme des deux côtés,<br />
étaient cassés par les blocs de glace qui y étaient déjà et<br />
rejaillissaient sur la berge, sur une profondeur de cinq ou six<br />
pieds, et toutes les glaces, enchevêtrées et amassées<br />
ensemble, étaient pareilles à des paravents décorés...<br />
...<strong>Le</strong>vant la tête, il vit au sud une bande de lumière blanche,<br />
qui, réfléchissant la lumière de la lune, était encore plus jolie ;<br />
mais les rangées successives de montagnes ne pouvaient être<br />
distinguées clairement, d'autant plus qu'il y avait là-dedans<br />
quelques nuages blancs et qu'on ne distinguait pas les nuages<br />
des montagnes. En fixant bien ses regards, alors seulement on<br />
voyait ce qui était les nuages, ce qui était les montagnes ;<br />
quoique les nuages fussent blancs, et les montagnes<br />
également, quoique les nuages eussent un reflet blanc et les<br />
montagnes également, mais parce que la lune était au-dessus<br />
des nuages, les p.124 nuages étant au-dessous de la lune, la<br />
clarté des nuages venait de derrière eux en les traversant. Il<br />
n'en était pas de même des montagnes : la clarté des<br />
montagnes venait des rayons de la lune qui les éclairait et qui<br />
étaient réfléchis par les nuages au-dessus ; aussi la clarté<br />
n'était-elle pas la même. Mais il en était ainsi seulement pour<br />
ce qui était rapproché ; en regardant les montagnes vers l'est,<br />
on les voyait s'éloigner de plus en plus ; le ciel était blanc, les<br />
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