Le Sang du Rock Tome 2 - Index of

Il prend un air sinistre.
—Pour vous sauver de l'enfer.
Au «café » du magasin discount, les chaises sont toutes attachées au cadre des tables en plastique orange.
Comme si quelqu'un allait partir avec...
—Alors, dites-moi, je lâche à Ned avec un sourire encourageant. Comment avez-vous trouvé cette
organisation?
Le message nous incitant à aller en enfer n'est peut-être qu'une simple coïncidence, mais il est possible
qu'il y ait un lien avec les cinglés qui ont tenté de faire griller la station. Cela vaut en tout cas la peine de
perdre quelques minutes avec Ned pour en avoir le cœur net.
— Mon plus jeune frère en est l'un des responsables, m'explique-t-il. Après le raid sur le complexe de
Gideon, le Contrôle a emmené ceux d'entre nous qui étaient sous l'emprise de Gideon et de ses trois
rejetons. (Il baisse la voix.) Lawrence et lui étant morts, Jacob et Wallace en prison, nous aurait été trop
pénible de rester là-bas.
Je hoche la tête.
Lanham nous a expliqué que le Contrôl avait préféré placer le complexe sous surveillance plutôt que de
le fermer. Selon eux, la vingtaine de vampires restants représenteraient un moindre danger s'ils étaient
confinés dans un lieu déterminé plutôt que s'ils se dispersaient dans les villes et les campagnes à la
recherche de nourriture. Pragmatique jusqu'au bout des ongles, le Contrôle. Je dois reconnaître que c'est
une faculté que j'admire.
— Combien de, euh... d'invités sont restés dans le complexe?
Ned secoue tristement la tête.
—C'est le nom qu'on se donnait, hein ? Des « invités » ? Nous étions des prisonniers, purement et
simplement. Des réserves de sang ambulantes.
—Mais vous m'avez affirmé l'été dernier que les vampires ne vous faisaient aucun mal. Que vous
bénéficiez d'une assistance médicale, du gîte et du couvert.
Même d'une école pour les gosses. Vous disiez que c'était une sorte de communauté.
—Nous étions en plein déni. J'essayais de vous impressionner ; on m'avait donné l'ordre de vous
convaincre de rester. Il fallait vous montrer que nous étions tout à fait sains d'esprit. (Il esquisse un
sourire gêné.) Mais vous n'avez pas été dupe, n'est-ce pas?
—Vous n'étiez pas fous, je lui rétorque, même si, pour être, franche, je trouve qu'il a toujours ce même
regard d'illuminé. On vous manipulait. Il y a fort à parier que si j'étais restée plus longtemps, j'aurais moi
aussi voulu rester.
—C'est gentil de le dire. (Il regarde fixement le fond de son gobelet, faisant tourner ce dernier sur luimême
autour de la touillette qu'il tient de l'autre main, verticale et immobile.) Mais quand je repense à