Le Sang du Rock Tome 2 - Index of

—Espèce de monstre ! je lui crache.
—Moi ? (Il éclate de rire.) Seigneur, quel mauvais esprit ! Il s'agit du vampire qui rêve de vous arracher
la tête et de boire directement à votre carotide.
Je recule, grimaçant à cette idée.
— Qu'il essaie. Je le tuerais, si j'avais une arme. Mais ce que vous faites est cruel. Si vous êtes persuadé
que les humains sont si supérieurs, tâchez au moins de faire preuve d'un peu d'humanité.
—Comment ? (Benjamin me lance un regard bleu intense.) En abrégeant ses souffrances ? En lui plantant
un pieu dans le cœur ? En le faisant brûler ?
—Qu'est-ce que vous racontez? (Jeremy est au bord de l'hystérie.) Il est déjà en train de brûler. De
l'intérieur!
—Contrairement aux flammes, l'eau bénite ne le tuera pas, lui répond Benjamin. Elle lui laissera
simplement quelques cicatrices incurables. (Il me lance un regard noir.) Du moins, jusqu'à ce que vous
interveniez. (Il s'approche des barreaux de la cage de Wallace.) Comment on se sent, le petit caïd ?
Wallace fait volte-face et bondit sur ses pieds. Benjamin recule juste à temps pour éviter de devenir son
donneur involontaire. Wallace passe les bras entre les barreaux, les doigts tendus vers la gorge de son
ravisseur.
Benjamin ajuste sa chemise et se frotte le cou.
— Eh ! On est loin d'être mort, hein ?
Le souffle de Wallace est chargé de relents de chair grillée. Je me couvre les narines et me rends compte
qu'il n'a pas encore émis le moindre son.
—Sa gorge est brûlée, c'est ça? je demande à Benjamin.
C'est Luann qui répond:
—Son estomac aussi, je parie.
—Alors, vous allez le laisser dépérir?
Benjamin acquiesce.
—Quand il sera suffisamment affaibli pour être manipulé, on essaiera de voir l'étendue des dégâts avec
un endoscope. (Il plante les mains sur ses hanches, examinant le corps supplicié de Wallace comme s'il
s'agissait d'une voiture en panne.) Une expérience qui promet de se révéler fascinante. Je suis ravi qu'il
puisse encore nous servir avant le prochain rituel.
Je tire les conclusions de ce que ses paroles impliquent.
—S'il n'est plus en mesure de se nourrir, vous n'avez plus besoin de nous. On peut rentrer chez nous.