Le Sang du Rock Tome 2 - Index of

—Il arrive. Je peux t'emprunter ton téléphone?
Je sors l'appareil de mon sac et le lui tends.
—Qu'est-ce que tu as fait du tien ?
—Il ne prend pas de photos. (Shane ouvre le clapet avant de trouver le bouton de l'appareil photo.) Je
suis vengé, minable !
En bas, la porte s'ouvre en grinçant, et David gravit lentement l’escalier, vêtu d’un long imperméable gris
ceinturé à la taille. Je me tourne vers Shane, dont le regard brille de satisfaction.
—Allez (il fait signe à David), montre-nous un peu de quoi sont faits les supporters des Ravens !
Notre patron dépose sa mallette par terre. Le menton levé, il dénoue son imperméable et le laisse tomber
à ses pieds.
J'ouvre si rapidement les yeux que j'ai l'impression que je vais avoir une crampe aux paupières.
David se tient devant nous, portant uniquement un slip de bain noir des Steelers, même si le terme est
peut-être excessif, puisque le slip en question ressemble plus à une couche de peinture sur sa peau nue
qu'à autre chose.
Je ne suis habituellement pas très friande de ce genre de maillots. Rares sont ceux - à l'exception des topmodèles
- qui parviennent à s'en tirer avec les honneurs en les portant. David en fait partie, non seulement
parce que sa peau fine et cuivrée est légèrement bronzée, mais surtout parce qu’il a une musculature
parfaitement proportionnée - bien développés mais élégante. Je ne sais plus quoi regarder : ses pectoraux
bien dessinés ou les longs muscles secs de ses cuisses. Sous mon bureau, je joins le bout de mes doigts
pour faire cesser les picotements.
—Pas mal, déclare Regina en hochant la tête et en toisant David de la tête aux pieds. Ça me donnerait
presque envie d'être humaine, l'espace d'une heure. Ou deux.
Je m'efforce de me tourner vers Shane, dont l'air triomphant s'est mué en dépit Le téléphone encore
braqué sur David, il n'a pas pris le moindre cliché.
—Euh, dit-il avant de s'éclaircir la voix. Depuis quand tu fais de la muscu, David?
—Depuis quelques mois.
Avec autant de dignité que possible pour quelqu’un de nu à 98,7 pour cent, David se penche en avant et
tire de sa mallette une pancarte en carton sur laquelle il a inscrit au marqueur :
«PITTSBURGH 38 - 7 BALTIMORE».
Shane claque dans ses mains et se relève.
—Bon, le pari est honoré. Tu peux te rhabiller.