Le Sang du Rock Tome 2 - Index of

du moindre soupçon de désarroi. Au premier signe d'interruption de la transmission, il en informera
David, qui se tient à quelques mètres de là, avec Franklin. Mais tout devrait bien se dérouler, puisque
David a désactivé le relais, cet après-midi même.
—Cette émission est diffusée en direct, fait remarquer Regina. Vous entendez donc exactement la même
chose que nos auditeurs, sauf qu'ils bénéficient d'un délai de sept secondes au cas où je dirais par
mégarde «putain» ou «merde». (Elle esquisse un petit sourire satisfait et fait mine de se censurer.) Mais
ça veut dire que vous serez les premiers à l'entendre, si ces salopards de pirates décident de
m'interrompre encore une fois. (Elle se tait l'espace de trois ou quatre secondes, qui me semblent durer
une éternité.) Non. On les a renvoyés à leur époque, au Moyen Âge, à grands coups de pied au cul !
La foule se met à huer et à hurler.
—Pour commencer, voici ma chanson de Noël préférée, interprétée par deux des types à la fois les plus
cinglés et les plus charmants du monde. (Regina tourne son visage vers la lumière, de manière à faire
jouer des ombres sur ses grands yeux noirs et ses longs cils.) Il s'agit de Peter Murphy, de Bauhaus, et de
Tom Waits. Ne me demandez pas comment ces deux-là ont pu se rencontrer, mais ils ont composé ce titre
monstrueux : Christmas Sucks.
Un accord mineur joué en staccato s'échappe des haut-parleurs, tel un rat se faufilant dans l'ombre. Le
morceau est totalement dans l'esprit d'Halloween et ressemble à une version interdite aux moins de seize
ans de L'Etrange Noël de M.
Jack.
Je ne quitte plus Shane des yeux, à l'affût de la moindre entourloupe du RAF. A la fin du premier couplet
macabre, il lève le pouce à l'intention de David. Pas de pirates.
— Ça fonctionne, constate Jeremy. Pour l'instant, du moins.
—Le RAF n'avait qu'un seul relais. Ils pourront toujours en installer un autre, mais, pour le moment, on a
le droit d'être des femmes.
—Génial.
Il observe Jim, qui rôde au bord de la piste de danse, se mêlant à ses admirateurs. Le vampire ne nous
jette même pas un regard.
—Vous n'êtes pas le seul pour lui, vous savez?
Je ne voulais pas le dire aussi méchamment. Il hausse les épaules.
—Et je ne lui appartiens pas.
Il reporte son attention sur la scène, où Regina se déhanche comme une diva.
Elle aussi ? C'est à se demander comment il peut rester du sang dans les veines de ce type.
Soudain retentit le vacarme assourdissant d'une sirène, réduisant la musique à l'état de simple