Le Sang du Rock Tome 2 - Index of

mon nez, mes yeux et...
Je fonds en larmes, et ma poitrine se soulève à chaque sanglot. De l'eau jaillit de mes yeux, comme s'il
s'agissait de deux lances à incendie.
En un instant, Shane est auprès de moi, à me serrer dans ses bras puissants.
—Ciara? Que se passe-t-il ?
Il me parle d'un ton pressant, perplexe.
— Tu as dit… (Je m'étouffe à cause d'un nouveau sanglot.) Tu as dit que c'était terminé.
—Quoi ? Non, je parlais de la conversation. Pas de nous. Bon Dieu, pas de nous. Jamais de la vie. Je
t'aime. (Il me caresse le visage et presse son front contre le mien.) Comment peux-tu même y songer ? (Il
embrasse mes lèvres détrempées.) Je ne te quitterai jamais, Ciara. Je te le jure. Je le jure devant Dieu.
Jamais.
Je l'attire à moi pour prolonger son baiser, pour l'embrasser avec fougue et gourmandise, et je plonge les
mains sous son tee-shirt. Même si j'ai mal partout et que je suis épuisée, j'ai besoin de le sentir en vie
contre moi - du moins, dans la mesure du possible.
Nous faisons l'amour comme si le monde venait d'échapper à l'Apocalypse.
Ensuite, il n'a plus envie de partir. Il ne bouge même plus. Il se contente de me caresser les cheveux en
me disant que ce genre de dispute est normal, puisque l'on essaie de désamorcer les problèmes, et que
cela ne parviendra jamais à mettre en péril ce que nous vivons tous les deux. Je l'écoute. J'essaie d'y
croire.
Dimanche soir, je bachote pour l'examen trimestriel, une distraction qui tombe à pic, après le terrible
moment d'angoisse d'hier.
A cause de mon boulot de cinquante heures hebdomadaires en qualité de directrice marketing et de
nounou de vampires, je n'ai le temps de suivre qu'un seul cours, ce semestre : « Éthique des affaires ». Au
moins, la lecture me permet de rester éveillée. Il est difficile de s'endormir en riant.
Je savoure ma troisième tasse de café, les pieds sur le dossier de mon canapé miteux, tentant de
déchiffrer ce que j'ai écrit, quand mon téléphone se met à brailler mon morceau préféré d’Amy
Winehouse.
Je tends la main vers la table basse pour répondre. Tous mes muscles sont endoloris et courbaturés à
cause de mes parties de jambes en l'air trop intenses (mieux vaut « trop » que « pas assez »). C'est mon
boss. J'ouvre le clapet du téléphone.
—David, tu sais bien que je ne travaille pas le dimanche, à cause de ma pieuse dévotion pour l'Église de
saint Tire-au-Flanc.
—Dexter est parti.