Etude sur la 2e partie du code civil gabonais - Country Page List ...
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Préface<br />
L’actualité des dix dernières années touchant à <strong>la</strong> question <strong>du</strong> partage des indivisions successorales<br />
dans le cadre de <strong>la</strong> succession dévolue sans testament, a mis en relief le grand désarroi dans lequel<br />
sont plongés certains héritiers, notamment les conjoints <strong>sur</strong>vivants, <strong>du</strong> fait des actes de spoliation et<br />
de captation auxquels se livrent certains membres de <strong>la</strong> famille <strong>du</strong> défunt.<br />
Ce constat ne pouvait <strong>la</strong>isser indifférent le Ministère en charge de <strong>la</strong> Famille qui s’est demandé, à<br />
juste titre, si <strong>la</strong> seconde <strong>partie</strong> <strong>du</strong> Code <strong>civil</strong> n’était pas le repaire de dispositions discriminatoires<br />
susceptibles d’expliquer les comportements inciviques de détournement d’héritage qui sont observés<br />
de plus en plus fréquemment.<br />
C’est cette hypothèse que le Ministère a eu à cœur de vérifier en confiant une étude portant <strong>sur</strong> un<br />
projet de révision de <strong>la</strong> deuxième <strong>partie</strong> <strong>du</strong> Code <strong>civil</strong> à deux consultants. Il s’agissait pour ces<br />
derniers d’identifier dans le Code, les textes manifestement discriminatoires ou dont <strong>la</strong> rédaction est<br />
susceptible de générer des discriminations, de proposer des formu<strong>la</strong>tions nouvelles aux textes afin de<br />
les mettre en harmonie avec le principe d’égalité entre les deux sexes, tel qu’il est exprimé dans <strong>la</strong><br />
Constitution et dans les traités internationaux.<br />
C’est le résultat de cette double étude qui est ici présenté au public, et dont <strong>la</strong> vocation est d’enrichir<br />
le débat <strong>sur</strong> <strong>la</strong> question successorale, en attendant une éventuelle réforme légis<strong>la</strong>tive. Le lecteur<br />
trouvera avantage à connaître les solutions proposées.<br />
L’on retiendra pour l’essentiel qu’une telle réforme de <strong>la</strong> matière est généralement souhaitée par<br />
tous. Parmi d’autres, l’institution <strong>du</strong> Conseil de Famille mériterait d’être aménagée, à défaut d’être<br />
supprimée. La pratique <strong>du</strong> lévirat est si généralement décriée qu’elle ne saurait être maintenue dans le<br />
Code. Pas davantage, <strong>la</strong> discrimination entre les co-épouses (partage de l’usufruit<br />
proportionnellement au temps passé, représentation par <strong>la</strong> plus ancienne au Conseil de famille) ne<br />
devrait plus y figurer…<br />
Au titre des évolutions possibles, il faudrait se familiariser avec l’idée que l’usufruit <strong>du</strong> conjoint<br />
<strong>sur</strong>vivant soit transformé en un droit en pleine propriété dont l’importance ne doit pas léser les<br />
col<strong>la</strong>téraux privilégiés, au cas où ceux-ci sont appelés à <strong>la</strong> succession.<br />
La mise aux normes avec le principe d’égalité n’aura de réalité que si, parallèlement à un système<br />
d’information efficace, est as<strong>sur</strong>ée l’effectivité des décisions de justice ren<strong>du</strong>es notamment contre<br />
ceux qui se livrent au détournement des successions.<br />
En définitive, <strong>la</strong> présente étude est riche d’enseignements substantiels, et son moindre mérite est<br />
d’avoir su, par moment, faire des incursions dans <strong>la</strong> première <strong>partie</strong> <strong>du</strong> Code <strong>civil</strong> qui recèle<br />
davantage de textes discriminatoires qu’il importe aussi de faire supprimer par une réforme à venir.<br />
Angélique NGOMA<br />
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