Etude sur la 2e partie du code civil gabonais - Country Page List ...
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epose <strong>sur</strong> <strong>la</strong> nécessité de protéger <strong>la</strong> famille et le patrimoine qui doit lui demeurer<br />
affecté » 1 .<br />
Si <strong>la</strong> fonction des régimes matrimoniaux est l’affectation des biens à l’entretien<br />
de <strong>la</strong> famille, celle des successions est l’affectation des biens à <strong>la</strong> <strong>sur</strong>vie de <strong>la</strong><br />
famille : « les enfants créent de nouvelles familles ; pour qu’elles puissent poursuivre<br />
l’œuvre commencée par les générations précédentes, il faut qu’elles reçoivent les biens<br />
familiaux. Le patrimoine familial as<strong>sur</strong>era l’unité entre les familles qui se succèdent » 2 .<br />
Cette fonction <strong>du</strong> droit des successions justifie dès lors l’existence d’une sorte<br />
d’ordre public successoral qui se manifeste essentiellement par une limitation <strong>du</strong><br />
pouvoir de disposition à titre gratuit. Elle commande aussi de préciser <strong>la</strong> notion<br />
d’égalité.<br />
2. Définition de <strong>la</strong> notion d’égalité. – « Dans le partage des indivisions, plus que dans<br />
tout autre acte juridique, le sentiment de justice se confond, dans une <strong>la</strong>rge me<strong>sur</strong>e,<br />
avec l’exigence d’égalité. En droit français, cette égalité est essentiellement et<br />
principalement arithmétique ; les copartageants n’ont pas toujours des quotes-parts<br />
identiques dans les biens indivis, mais chacun respectivement doit recevoir en partage<br />
des biens dont <strong>la</strong> valeur est égale à ce à quoi il a droit : il s’agit d’une égalité ou rapport<br />
arithmétique, ce qui correspond très exactement à <strong>la</strong> notion de justice commutative ou<br />
réparatrice définie par Aristote, et distinguée par lui de <strong>la</strong> justice distributive ou de<br />
rapport géométrique, qui répartit les biens, les récompenses, les honneurs et aussi les<br />
charges matérielles en fonction de <strong>la</strong> valeur sociale ou morale des services ren<strong>du</strong>s par<br />
chacun comparés à ceux des autres » 3 .<br />
Dans <strong>la</strong> succession ab intestat 4 , l’égalité de rapport arithmétique explique que les<br />
enfants <strong>du</strong> défunt reçoivent chacun des parts identiques en nature ou en valeur,<br />
tandis que l’égalité de rapport géométrique justifie <strong>la</strong> différence des parts<br />
dévolues respectivement à chaque catégorie d’héritiers. Ainsi, les ascendants ne<br />
reçoivent pas <strong>la</strong> même part que le conjoint <strong>sur</strong>vivant dont <strong>la</strong> part diffère de celles<br />
des frères et sœurs <strong>du</strong> de cujus.<br />
1 e<br />
H. L. et Jean MAZEAUD, par Michel de JUGLART, Leçons de droit <strong>civil</strong>, T.4, vol. 2, 2 éd.,<br />
Montchrestien, p. 1.<br />
2<br />
Idem.<br />
3<br />
J. PATARIN, L’impossible perfection ou les vicissitudes de l’égalité dans le partage, in Mé<strong>la</strong>nges offerts<br />
à André Colomer, Litec 1993, p.335.<br />
4<br />
Celle qui est dévolue par détermination de <strong>la</strong> loi en dehors de tout testament.<br />
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