Etude sur la 2e partie du code civil gabonais - Country Page List ...
Etude sur la 2e partie du code civil gabonais - Country Page List ...
Etude sur la 2e partie du code civil gabonais - Country Page List ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Si l’intéressé décède et si <strong>la</strong> femme a des preuves de <strong>la</strong> co-propriété avec son défunt époux, <strong>la</strong><br />
juridiction saisie doit d’abord en tenir compte en déterminant <strong>la</strong> part de cette dernière qui ne peut<br />
pas être le ¼ comme dans les cas ordinaires.<br />
S’agissant de l’article 692 alinéa 2, le premier aspect discriminatoire à l’égard de <strong>la</strong> femme résulte <strong>du</strong><br />
contenu de cet alinéa.<br />
En effet, on parle de <strong>la</strong> veuve et non <strong>du</strong> veuf. Le veuf ne semble pas concerné car il ne perd rien s’il<br />
se remarie ou non. Or, cette règle devait donc s’appliquer aux deux conjoints jusqu’à <strong>la</strong> mort de l’un<br />
d’eux, chacun pouvant tenter de refaire sa vie par le remariage. Il y a vio<strong>la</strong>tion f<strong>la</strong>grante de l’article 2<br />
alinéa 2 de <strong>la</strong> Constitution qui p<strong>la</strong>ce les citoyens au même pied d’égalité sans distinction de sexe.<br />
Bien plus, cet alinéa ne tient pas compte des réalités des foyers et encore moins <strong>du</strong> fait que <strong>la</strong> femme<br />
exerçant ou non une profession concoure à l’acquisition des biens successoraux et en est même<br />
parfois le principal « fournisseur ».(Cas de perte d’emploi <strong>du</strong> mari ou même d’irresponsabilité de<br />
celui-ci).<br />
S’agissant des réalités des foyers, il arrive dans plusieurs cas, que les époux décident unanimement de<br />
ne plus cohabiter sans avoir l’intention de divorcer. Exemple : incompatibilité d’humeur, faute grave<br />
commise par l’un ou l’autre époux ou les deux et qu’ils ne veulent pas porter à <strong>la</strong> connaissance <strong>du</strong><br />
Tribunal ou de qui que ce soit (ex : en cas de viols ou incestes en famille).<br />
Le légis<strong>la</strong>teur lui même dévoile quelques unes de ces réalités parmi tant d’autres dans les dispositions<br />
de l’article 271, alinéa 1 et 2 <strong>du</strong> Code Pénal à savoir : « sera puni d’un emprisonnement d’un mois et<br />
d’une amende de 24.000 à 500.000F ou de l’une de ces deux peines seulement :<br />
1) le père ou <strong>la</strong> mère de famille qui abandonne sans motif grave, pendant plus de deux mois <strong>la</strong><br />
résidence familiale et se soustrait à tout ou <strong>partie</strong> des obligations d’ordre moral ou d’ordre<br />
matériel résultant de <strong>la</strong> puissance paternelle ou de <strong>la</strong> tutelle légale (…) ;<br />
2) le mari qui, sans motif grave, abandonne volontairement sa femme, <strong>la</strong> sachant enceinte ».<br />
Pourquoi les groupes de mots « sans motif grave» ou « sans motif légitime » sont repris à chaque fois<br />
dans les différents textes ? C’est parce que le légis<strong>la</strong>teur est conscient qu’il existe des situations qui ne<br />
sont jamais dévoilées par les époux et qu’ils préfèrent taire pour plusieurs raisons. Mais l’observateur<br />
non avisé peut conclure à <strong>la</strong> hâte qu’il y a eu absence de cohabitation sans motif légitime.<br />
Ces textes, qui parlent de l’état des personnes, doivent au minimum tenir compte des réalités pour<br />
que ceux pour qui ils sont écrits se reconnaissent dans leur application.<br />
Le deuxième aspect discriminatoire c’est que cet article nie l’apport des conjoints, notamment <strong>la</strong><br />
femme en tant qu’agent de développement dans le foyer. On ne doit pas le sous entendre mais on<br />
doit l’écrire pour appeler l’attention des uns et des autres face aux biens successoraux.<br />
Le mariage étant dissout à <strong>la</strong> mort de l’un des époux, l’homme ou <strong>la</strong> femme sont libres de se<br />
remarier avec qui ils veulent et dans <strong>la</strong> famille de leur choix. Pourquoi confiner <strong>la</strong> femme à se<br />
remarier dans <strong>la</strong> famille de son défunt époux contre son gré ?.<br />
Le consentement réel de <strong>la</strong> femme s’impose dans <strong>la</strong> gestion de <strong>la</strong> nouvelle situation de veuve<br />
désirant refaire sa vie si elle est encore en âge d’y penser.<br />
51