Etude sur la 2e partie du code civil gabonais - Country Page List ...
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3)- LE CHANGEMENT DE MENTALITE<br />
Toutes les mentalités doivent être révolutionnées pour aboutir à l’égalité des droits des deux sexes.<br />
Les textes peuvent être excellents, mais si ceux qui les appliquent et ceux qui doivent en bénéficier<br />
sont bloqués psychologiquement par l’é<strong>du</strong>cation de base reçue, à savoir que <strong>la</strong> femme est « une<br />
sous personne », il n’y aura aucune avancée significative.<br />
La femme elle-même et toutes les structures étatiques (Eglise, Société <strong>civil</strong>e, Parlement,<br />
Gouvernement etc…) doivent re<strong>la</strong>yer le message <strong>du</strong> « genre » pour aboutir au changement de<br />
mentalité.<br />
Le comportement « hybride » actuel <strong>du</strong> légis<strong>la</strong>teur n’est que <strong>la</strong> preuve <strong>du</strong> refus de ce changement de<br />
mentalité.<br />
VII/- CONCLUSION<br />
Indépendamment <strong>du</strong> fait que les termes utilisés dans <strong>la</strong> deuxième <strong>partie</strong> <strong>du</strong> Code <strong>civil</strong> sont propres<br />
au <strong>la</strong>ngage des successions (ce qui le rend assez difficile de compréhension pour le lecteur juriste ou<br />
non moyen), nous réalisons que les plus grands aspects discriminatoires résultent <strong>du</strong> fait <strong>du</strong><br />
rejaillissement de certaines coutumes grossièrement déformées.<br />
En effet, si l’on estime qu’à une époque très lointaine où <strong>la</strong> femme et les enfants étaient soumis au<br />
partage, il n’en résulte pas moins qu’il s’agissait des « biens précieux » qui n’étaient jamais vilipendés,<br />
dép<strong>la</strong>cés, pillés ou chassés.<br />
La personne désignée par <strong>la</strong> famille pour garder <strong>la</strong> veuve et les enfants était soumise à un contrôle<br />
strict car il avait <strong>la</strong> charge de veiller correctement <strong>sur</strong> eux, de rendre compte au chef de famille. Il n’y<br />
a aucune coutume <strong>gabonais</strong>e où les biens <strong>du</strong> dé cujus étaient sacrifiés à l’insu de <strong>la</strong> veuve. Tout se<br />
passait devant elle car elle constituait un véritable membre de <strong>la</strong> famille <strong>du</strong> disparu.<br />
Le légis<strong>la</strong>teur doit donc accepter de réformer les dispositions re<strong>la</strong>tives au conseil de famille et rendre<br />
à <strong>la</strong> femme veuve sa dignité en permettant à celle-ci de faire le choix de son partenaire après <strong>la</strong><br />
disparition de son mari si elle le veut et son rôle de chef de famille aux lieu et p<strong>la</strong>ce <strong>du</strong> dé cujus<br />
D’autre part, il est horrible de constater que le Gabon fait <strong>partie</strong> des pays qui signent et ratifient les<br />
instruments internationaux re<strong>la</strong>tifs à <strong>la</strong> défense des droits humains, mais qui ne fait pas l’effort de les<br />
adapter au contexte national.<br />
Or, les conventions et autres instruments internationaux ont force exécutoire <strong>sur</strong> le sol national dès<br />
lors que toutes les procé<strong>du</strong>res internes sont épuisées.<br />
C’est cette situation qui entraîne le <strong>du</strong>alisme.<br />
Un texte n’a de valeur que si les personnes à qui il est appliqué le reconnaissent.<br />
Or, s’il tombe en désuétude parce qu’il est inapplicable, à quoi sert-il ? Le cas des textes supprimant<br />
<strong>la</strong> dot, le mariage coutumier, les tribunaux de droit local sont éloquents à ce sujet. Ils sont tombés en<br />
désuétude car personne ne s’y reconnaît y compris les Magistrats qui doivent les appliquer et le<br />
légis<strong>la</strong>teur qui les a pris.<br />
C’est pourquoi, nous estimons qu’il est temps que le légis<strong>la</strong>teur <strong>gabonais</strong> se ressaisisse en permettant<br />
une véritable harmonie entre <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion internationale ratifiée, <strong>la</strong> Constitution, les textes ordinaires<br />
et les coutumes qui résistent à <strong>la</strong> loi.<br />
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