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Etude sur la 2e partie du code civil gabonais - Country Page List ...

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La mise en relief de pareille méprise est dictée par sa vocation à éteindre les<br />

bûchers de l’inquisition vers quoi est généralement voué le Conseil de famille.<br />

En effet, l’indivision successorale était le patrimoine exclusif <strong>du</strong> de cujus. La<br />

vocation successorale <strong>du</strong> conjoint ne saurait être fondée <strong>sur</strong> une improbable<br />

qualité de copropriétaire de <strong>la</strong> masse successorale partageable. Il est erroné de<br />

penser le contraire, puisque ce<strong>la</strong> reviendrait à nier <strong>la</strong> vocation successorale <strong>du</strong><br />

conjoint <strong>sur</strong>vivant qui était séparé de biens.<br />

Ces précautions d’usage prises, il importe de rappeler que le Préambule de <strong>la</strong><br />

Constitution <strong>gabonais</strong>e énonce que le Gabon est attaché à ses valeurs traditionnelles,<br />

sociales, à son patrimoine matériel et spirituel. Il proc<strong>la</strong>me aussi l’égalité entre les<br />

Hommes. Le Gabon étant un hybride d’Afrique et d’Europe, sous quelle forme as<strong>sur</strong>er<br />

l’égalité entre l’homme et <strong>la</strong> femme sous le rapport de <strong>la</strong> succession ab intestat ? Le<br />

conjoint <strong>sur</strong>vivant tient-il sa vocation successorale d’un lien de parenté avec le de cujus<br />

ou celle-ci est-elle une conséquence <strong>du</strong> mariage ? Le droit d’usufruit <strong>du</strong> conjoint<br />

<strong>sur</strong>vivant doit-il être transformé en droit en pleine propriété ? Dix sept ans environ après<br />

sa promulgation, <strong>la</strong> loi <strong>du</strong> 30 décembre 1989 a-t-elle atteint les objectifs qu’elle s’était<br />

fixés ? Les textes discriminatoires de <strong>la</strong> deuxième <strong>partie</strong> <strong>du</strong> Code <strong>civil</strong> sont-ils le<br />

prolongement logique de ceux de <strong>la</strong> première <strong>partie</strong> ? La suppression de ces textes est-<br />

elle de nature à emporter des bouleversements maîtrisables ? En somme, quel ordre<br />

public successoral est souhaitable et possible au Gabon sous le rapport de l’impératif<br />

d’égalité ?<br />

A <strong>la</strong> vérité, si l’on doit certes fulminer contre <strong>la</strong> différence de traitement résultant <strong>sur</strong>tout<br />

de <strong>la</strong> pratique <strong>du</strong> lévirat, l’on devrait se garder d’avoir un discours trop a<strong>la</strong>rmiste<br />

consistant à ré<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> problématique <strong>du</strong> conjoint <strong>sur</strong>vivant à <strong>la</strong> seule veuve. Aussi, pour<br />

être menée dans <strong>la</strong> sérénité, <strong>la</strong> réforme de <strong>la</strong> deuxième <strong>partie</strong> <strong>du</strong> Code <strong>civil</strong> doit<br />

s’employer à identifier les textes discriminatoires à l’égard des deux sexes (II) après<br />

avoir rappelé l’environnement <strong>du</strong> droit <strong>gabonais</strong> des successions et libéralités (I 8 ). L’on<br />

s’apercevra alors que c’est davantage dans les régimes matrimoniaux qu’il y a de<br />

véritables entorses à l’égalité, et que tous comptes faits, il est souhaitable de réformer<br />

tout le droit de <strong>la</strong> famille.<br />

l’indivision successorale partageable est net de toutes valeurs provenues des apports éventuels <strong>du</strong><br />

conjoint <strong>sur</strong>vivant.<br />

8 Il y a très peu de textes discriminatoires dans <strong>la</strong> deuxième <strong>partie</strong> <strong>du</strong> Code <strong>civil</strong> (V infra p. 12 et s)<br />

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