Les Inégalités de genre au Kenya - unesdoc - Unesco
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Gestion <strong>de</strong>s parties communes<br />
Dans les quartiers à faibles revenus, où se concentre la majorité <strong>de</strong>s populations<br />
urbaines, <strong>de</strong>s arrangements informels ont été mis en place afi n <strong>de</strong> gérer les parties<br />
et installations communes <strong>au</strong>x habitations et <strong>au</strong> quartier. Ces dispositions ont été<br />
motivées davantage par la structure <strong>de</strong>s lotissements que par les liens <strong>de</strong> proximité<br />
entre les rési<strong>de</strong>nts (Songsore et McGranahan, 1995). <strong>Les</strong> parties communes incluent<br />
la cour <strong>de</strong>s bâtiments et les alentours, les toilettes, les cuisines et les salles <strong>de</strong> bains<br />
communes. Des mécanismes ont également été inst<strong>au</strong>rés pour partager les factures<br />
d’e<strong>au</strong> et d’électricité entre les personnes qui partagent le même compteur.<br />
L’existence d’une dimension <strong>de</strong> <strong>genre</strong> dans la répartition <strong>de</strong>s tâches domestiques<br />
est évi<strong>de</strong>nte. <strong>Les</strong> femmes jouent un rôle-clé concernant l’hygiène <strong>de</strong>s parties<br />
communes : elles sont responsables du nettoyage <strong>de</strong>s cuisines, <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong><br />
bains, <strong>de</strong>s cours, <strong>de</strong>s toilettes et <strong>de</strong> leur environnement immédiat. Pour ce faire,<br />
les femmes <strong>de</strong>s différents foyers du lotissement se mettent d’accord entre elles. <strong>Les</strong><br />
hommes célibataires sont dispensés <strong>de</strong> ces tâches « féminines ». <strong>Les</strong> femmes sont<br />
donc davantage exposées <strong>au</strong>x risques environnement<strong>au</strong>x que les hommes. C’est<br />
pourquoi il est nécessaire <strong>de</strong> réformer les politiques en matière d’environnement<br />
pour qu’elles prennent en compte une dimension <strong>de</strong> <strong>genre</strong>. La faible représentation<br />
<strong>de</strong>s femmes <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> décisions politiques fait barrière à <strong>de</strong> telles<br />
mesures, car les femmes sont privées <strong>de</strong> l’opportunité <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s orientations<br />
qui répon<strong>de</strong>nt à leurs besoins stratégiques en relation <strong>au</strong> milieu domestique.<br />
Genre, classe sociale et risques liés à l’environnement – une analyse<br />
quantitative<br />
<strong>Les</strong> étu<strong>de</strong>s dans ce domaine ont montré que le <strong>de</strong>gré d’exposition d’un individu,<br />
ou d’une famille, <strong>au</strong>x risques liés à l’environnement domestique dépend du nive<strong>au</strong><br />
socioéconomique du foyer, du <strong>genre</strong>, <strong>de</strong> l’âge et <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong> ses membres<br />
(Songsore et McGranahan, 1995). Indépendamment du sexe du chef <strong>de</strong> famille, les<br />
femmes jouent un rôle prépondérant dans la gestion environnementale du foyer.<br />
De plus, la plupart <strong>de</strong>s familles à revenu intermédiaire ont tendance à emb<strong>au</strong>cher<br />
<strong>de</strong>s femmes en tant qu’employées <strong>de</strong> maison. Parmi les 1 000 foyers interrogés dans<br />
le cadre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> conduite dans la région GAMA, 95 pour cent sont gérés essentiellement<br />
par <strong>de</strong>s femmes, contre cinq pour cent seulement par <strong>de</strong>s hommes. <strong>Les</strong><br />
femmes sont donc celles à qui incombe la responsabilité <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> l’environnement<br />
domestique. Cependant, en fonction <strong>de</strong> leur lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, elles<br />
peuvent être affectées différemment par les dangers liés à l’environnement. Par<br />
ailleurs, les femmes <strong>de</strong>s milieux aisés ont la possibilité d’employer <strong>de</strong>s personnes<br />
issues du milieu ouvrier p<strong>au</strong>vre à qui elles confi ent les tâches domestiques (Songsore<br />
et McGrahanan, 1995).<br />
| 102 | <strong>Les</strong> inégalités <strong>de</strong> <strong>genre</strong> <strong>au</strong> <strong>Kenya</strong>