Les Inégalités de genre au Kenya - unesdoc - Unesco

inspirer les autres femmes, il ne fait que les démoraliser davantage, si bien qu’elles
restent cloisonnées dans les carcans du sous-développement, de l’infériorité et de
la répression.
L’arène politique et, par extension, la plupart des lieux de prise
de décisions, sont restés le domaine réservé des hommes. Depuis
longtemps, la politique porte une étiquette masculine, si bien que des
pratiques barbares telles que l’intimidation ou l’utilisation d’un langage
offensant servent à tenir les femmes à l’écart de toute participation à
la vie politique. Quant aux militantes, elles sont victimes de violences
physiques et sexuelles et, ces actes n’étant pas punis, sont contraintes
de se retirer de la scène politique. Les femmes qui se sont accrochées et
qui ont eu assez de chance pour participer aux processus électoraux sont
considérées, dans certains quartiers, comme des personnes anormales,
voire traitées comme des parias. De fait, elles se voient privées de toute
opportunité de participer aux activités qui favorisent le développement
de la société et aux processus décisionnels, même lorsque ceux-ci les
concernent directement.
Recommandations
Le principe d’égalité est contenu dans la Déclaration universelle des droits de
l’homme de 1948 et dans la Convention des Nations Unies sur l’élimination de
toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) de 1979, conformément
à la Charte des droits de la femme. La Convention traite de l’ensemble
des droits civiques des femmes et de l’égalité juridique des deux sexes dans tous
les domaines, avec pour objectif de garantir aux femmes le droit de participer à la
production et de défi nir les aspects de la culture et de la tradition qui pèsent, à la
défaveur des femmes, sur les rôles assignés aux genres et sur les relations familiales.
La Charte établit un ordre du jour des actions qui devront être menées à l’échelle
nationale pour mettre un terme aux pratiques discriminatoires et répressives.
Cependant, une grande partie de l’application de ces textes dépend du degré d’engagement
de chaque pays, de la ratifi cation et de leur accession aux traités, ainsi
que de la transposition de ceux-ci en droit interne et de l’instauration de mécanismes
permettant leur exécution. Si le Kenya a ratifi é les textes précédemment
cités, les bénéfi ces attendus n’ont pas profi té aux femmes car ils n’ont pas encore
été transposés en droit kenyan. Par le passé, le Gouvernement kenyan n’a souscrit
qu’en paroles aux lois et aux conventions internationales, sans en traduire les subtilités
dans la réalité des femmes. C’est pourquoi la ratifi cation et l’application plus
stricte des conventions doivent devenir des priorités du Gouvernement actuel, si
l’ont veut que la situation des femmes s’améliore de façon signifi cative.
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