Rapport de préévaluation du PROMER II - FIDAfrique

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Α F O N D S I N T E R N A T I O N A L D E D É V E L O P P E M E N T A G R I C O L E République du Sénégal: Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural - (PROMER Phase 2) Rapport de Pré-Evaluation: Rapport principal qui collectent les produits dans les villages et les marchés ruraux, ou achètent même la matière première et confient la transformation aux femmes sous forme de prestations de service. 33. De façon générale, la structuration du secteur encore peu efficace. Une des grandes difficultés est l’hétérogénéité des entreprises qui évoluent dans un environnement très différent, avec des contraintes, des moyens de production et des besoins d’information diversifiés. 34. Produits artisanaux et services. De nombreuses filières artisanales emploient en majorité des hommes: métal-mécanique, tissage, maroquinerie. Le niveau de structuration de ces filières est assez important avec des organisations professionnelles au niveau national, représentées dans la chambre des métiers et dans les cadres de concertation avec l’État. Il existe plusieurs organisations corporatives sectorielles, structurées autour d’un métier ou d’une filière productive, qui parviennent le mieux actuellement à représenter les intérêts des micro et petites entreprises à travers la promotion de stratégies sectorielles: Fédération des professionnels de l’habillement, Fédération des professionnels du cuir, Fédération du BTP, Fédération des bijoutiers... Ces filières offrent des possibilités d’insertion et de qualification pour les jeunes (système d’apprentissage), qui ont peu d’opportunités de revenus dans le domaine agricole par manque d'accès au foncier. Les filières plutôt féminines sont limitées: teinture, coiffure… Moins structurées, ces filières sont souvent assez saturées en milieu urbain, mais présentent des potentialités de développement en milieu rural. Elles peuvent pour certaines offrir des possibilités d’exportation sur le marché équitable (teinture, habits). 35. Des marchés sous-exploités par les micro et petites entreprises. Les marchés les plus accessibles aux micro- et petites entreprises rurales sont les marchés de proximité (boulangerie, matériels agricoles et agroalimentaires, approvisionnement en intrants agricoles, commercialisation des produits agricoles) ou les marchés plus éloignés pour des produits spécifiques d’une région consommés sur l’ensemble du territoire (par exemple poisson, huile de palme, netetou). Le secteur des micro- et petites entreprises agroalimentaires apparaît actuellement comme le secteur capable d’alimenter les citadins en produits locaux de qualité, à un prix accessible à une grande partie de la population urbaine. Il s’agit soit de produits de substitution aux produits importés (confitures, sirops, fromages...) soit de produits spécifiques au marché sénégalais (jus de bissap et de tamarin, couscous, arraw, farine infantile à base de mil, poissons séchés, produits laitiers frais...). L’artisanat utilitaire (lit, panier, meubles, menuiserie métallique) peut également trouver des débouchés sur les marchés urbains, mais la concurrence est parfois forte avec des unités artisanales installées en ville, bénéficiant d’équipements et ayant accès à l’électricité. En réalité, les MPE rurales ont un avantage comparatif pour les produits dont la matière première est rurale ou qui nécessitent un savoir-faire spécifique. Pour atteindre ces marchés, elles n'ont cependant pas toujours les informations nécessaires sur la demande des consommateurs, les circuits de distribution et la force de vente nécessaire. Des MPE de commercialisation pourraient faciliter la connexion entre les unités de production rurales et les marchés de consommation en vendant directement les produits en milieu urbain ou dans les circuits de distribution existants. 36. Des créneaux particuliers d’exportation. Des micro et petites entreprises dynamiques ou des groupements d’entreprises peuvent aussi capter des marchés particuliers à l’exportation dans trois domaines: (i) les produits ethniques: ils s'adressent à une demande de consommateurs européens à la recherche d’une alimentation exotique, et d’Africains vivant en Europe qui voudraient consommer des produits traditionnels de qualité; (ii) les produits biologiques: fonio, mangues, sésame, fruits transformés (confitures, fruits séchés, etc.), dont les marchés européens sont importateurs; (iii) les produits éthiques destinés aux marchés solidaires ou équitables (café, mangues, confitures, artisanat…). Ces marchés représentent un nouveau créneau à explorer pour la commercialisation des produits des MPE rurales et des autres productions agricoles. Bien qu'encore réduits, ils connaissent une demande croissante. Les échanges portent sur des petits volumes, ce qui offre une chance pour les petits producteurs de pénétrer dans le marché. Les contraintes sont cependant égales, voire supérieures à celles du marché conventionnel: les produits proposés doivent suivre la réglementation en vigueur dans le pays de commercialisation et doivent correspondre au goût des consommateurs, souvent très 8
Α F O N D S I N T E R N A T I O N A L D E D É V E L O P P E M E N T A G R I C O L E République du Sénégal: Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural - (PROMER Phase 2) Rapport de Pré-Evaluation: Rapport principal exigeants. L'absence d'entreprises nationales de certification constitue une contrainte supplémentaire du marché biologique. 37. Contraintes des micro et petites entreprises. D’une manière globale, quatre facteurs majeurs freinent l’émergence et la croissance des micro-entreprises en milieu rural : • Faible niveau technique, suffisant pour les produits traditionnels et le marché villageois, mais inadapté aux marchés urbains et d’exportation et à une demande de plus en plus exigeante, même dans les milieux périurbain voire ruraux (le caractère sommaire des équipements et outillages et les difficultés d'accès à des technologies plus performantes concourent à la qualité souvent médiocre de la production) ; • Capacité limitée d’autofinancement, doublée d'un manque d'accès au crédit, leur interdisant d’accepter des commandes importantes, d’investir ou de moderniser leurs outils de travail ; • Difficultés d'accès aux marchés, tant pour leur approvisionnement en matière d’œuvre, outillages et équipements, que pour la commercialisation de leurs produits. Ces difficultés résultent d'un manque d’information sur des marchés éloignés ; • Concurrence des micro- et petites entreprises urbaines et des produits importés, pour des produits de nature et de qualité hétérogènes, à la durée de conservation limitée et au conditionnement peu attirant ; • Environnement rural défavorable aux entrepreneurs, caractérisé par l’absence de moyens de communication fiables et le faible développement du réseau électrique en milieu rural. 38. Opportunités. En revanche, diverses opportunités s'offrent aux MPE rurales sur lesquelles devrait s'appuyer leur développement : • Présence d’une force de travail disponible : le relatif sous-emploi, en dehors de la période culturale, laisse d’importante opportunités de production et de transformation exploitables. Les jeunes constituent un important réservoir de main-d’œuvre potentiel. Les femmes aussi sont à la recherche d’activités rémunératrices, notamment d'activités productives pouvant valoriser leur savoir-faire ; • Disponibilité de matières premières à valoriser, telles que les produits halieutiques, l'anacarde, le ronier, le nere, les céréales locales ; • Demande croissante de services en milieu rural (coiffure, boulangerie, métal-mécanique) ; • Privatisation des services agricoles ayant créé un marché pour les services d'appui à l'agriculture ; • Emergence d'organisations d’entrepreneurs dynamiques et début de structuration des filières, dans des domaines agricoles et non-agricoles ; • Ouverture de marchés d'exportation spécialisés (biologiques, ethniques, équitables) réceptifs aux produits des micro et petites entreprises. 39. Politique d'appui aux MPE et à l’artisanat. L’inexistence d’un espace de dialogue spécifiquement réservé aux MPE ne leur a pas permis de participer à la réflexion stratégique sur le développement du secteur privé qui n'a pas pris en compte les intérêts propres à ce segment spécifique 2 . Toutefois, compte tenu de l'importance numérique des PME et de leur contribution essentielle à l'emploi, le développement des PME constitue une priorité de l'Etat, qui a créé en mai 2001 un Ministère chargé des PME. En décembre 2003, le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de la Micro-Finance 3 a publié la Charte des Petites et Moyennes Entreprises du Sénégal. Il s'agit d'un cadre institutionnel et juridique de promotion des PME, qui a notamment pour objectif de 2 Dans la charte des PME, la définition des petites entreprises englobe également les micro- et les très petites entreprises. Malgré cela, le gouvernement ne s’engage pas véritablement en faveur de ces micro- et petites entreprises. 3 Rebaptisé depuis Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Entreprenariat Féminin et de la Micro- Finance. 9
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