Un panel de solutions - FOOD MAGAZINE
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L’Interview<br />
Suite <strong>de</strong> la page 3<br />
Qui <strong>de</strong> mieux qu’un ancien entrepreneur pour parler aux entrepreneurs ? Après avoir entamé sa carrière<br />
dans le privé, Hamid Ben Elafdil est le Directeur du Centre Régional d’Investissement (CRI) du Grand<br />
Casablanca <strong>de</strong>puis 2005. Il nous parle <strong>de</strong> la vision du CRI pour l’agro-industrie, un <strong>de</strong>s secteurs clés<br />
i<strong>de</strong>ntifiés pour la région.<br />
Le CRI a lancé récemment le<br />
« Pack Bidayati ». De quoi s’agit-il ?<br />
Le concept est très simple : chaque<br />
entreprise qui passe par le Centre<br />
Régional d’Investissement pour<br />
accomplir ses formalités <strong>de</strong> création<br />
bénéficie automatiquement <strong>de</strong><br />
ce pack. Ce pack est le fruit d’une<br />
négociation avec <strong>de</strong>s partenaires<br />
privés - une banque, un assureur, un<br />
opérateur téléphonique, un fournisseur<br />
<strong>de</strong> bureaux, et un fournisseur<br />
<strong>de</strong> matériel informatique - afin qu’ils<br />
élaborent une offre spécifique dédiée<br />
aux jeunes entreprises. Avec ce<br />
pack, ces jeunes entreprises peuvent<br />
bénéficier d’offres spécifiques <strong>de</strong> ces<br />
partenaires en termes <strong>de</strong> prix, <strong>de</strong><br />
conseil et d’accompagnement.<br />
L’agroalimentaire fait partie <strong>de</strong>s<br />
secteurs clés <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Casablanca.<br />
Pour quelles raisons ?<br />
Tout d’abord pour la simple raison<br />
qu’une grosse partie <strong>de</strong> l’agro-industrie<br />
marocaine se situe sur la région<br />
du Grand Casablanca. Ensuite parce<br />
que nous pensons que la capitalisation<br />
<strong>de</strong>s savoir-faire <strong>de</strong> cette agroindustrie<br />
régionale permettrait d’aller<br />
vers <strong>de</strong>s industries à plus forte valeur<br />
ajoutée. Troisièmement, la consommation<br />
à Casablanca va se rapprocher<br />
<strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong>s standards<br />
européens ; par conséquent, les in-<br />
20<br />
<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> N° 41 15 Fév. - 15 Mars 2012<br />
dustriels casablancais seront amenés<br />
à mo<strong>de</strong>rniser leurs outils <strong>de</strong> production<br />
et à positionner leur offre produit<br />
sur <strong>de</strong>s standards plus élaborés : du<br />
prêt-à-consommer, <strong>de</strong>s portions plus<br />
petites, etc. Nous considérons donc<br />
qu’il y a un enjeu <strong>de</strong> mutation <strong>de</strong><br />
l’agro-industrie, d’accroissement <strong>de</strong><br />
la valeur ajoutée, pour ne plus faire<br />
uniquement <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> base.<br />
Enfin, le risque <strong>de</strong> délocalisation <strong>de</strong><br />
l’agro-industrie casablancaise historique<br />
vers <strong>de</strong>s sites plus compétitifs,<br />
moins chers au niveau du foncier et<br />
avantageux en termes <strong>de</strong> logistique<br />
portuaire, constitue également un<br />
enjeu majeur. On oublie souvent que<br />
l’industrie casablancaise s’est développée<br />
autour du port au début du<br />
siècle <strong>de</strong>rnier. Cette caractéristique<br />
aujourd’hui se retrouve à Jorf Lasfar,<br />
à Tanger Med. Quelles sont les<br />
raisons pour un industriel <strong>de</strong> rester à<br />
Casablanca, entouré d’habitations,<br />
sachant que son foncier peut lui rapporter<br />
le prix <strong>de</strong> la construction d’une<br />
usine plus productive à Tanger par<br />
exemple ?<br />
Voici donc pourquoi nous considérons<br />
ce secteur comme important. Nous<br />
avons entamé une approche avec<br />
les opérateurs et je dois dire que j’ai<br />
été désagréablement surpris <strong>de</strong> me<br />
rendre compte qu’il existe en fait <strong>de</strong>ux<br />
mon<strong>de</strong>s dans l’agro-industrie : celui<br />
<strong>de</strong>s opérateurs qui s’intéressent à<br />
l’export, et celui <strong>de</strong>s opérateurs qui<br />
s’intéressent au marché local. Or,<br />
toute notre idée <strong>de</strong> base était <strong>de</strong> faire<br />
converger les <strong>de</strong>ux et, pour ne pas<br />
vous le cacher, nous n’y sommes pas<br />
arrivés. Ce sont <strong>de</strong>s mon<strong>de</strong>s parallèles<br />
qui se croisent très rarement. Il y a<br />
un secteur compensé, subventionné,<br />
un autre secteur qui cherche à être<br />
subventionné pour être plus compétitif<br />
et qui s’intéresse uniquement<br />
au marché étranger, mais avec une<br />
faible valeur ajoutée… Nous étions<br />
donc sur <strong>de</strong>s schémas extrêmement<br />
compliqués.<br />
Cependant, nous voyons <strong>de</strong>s acteurs<br />
émergents, qui viennent <strong>de</strong> l’un ou<br />
l’autre secteur et sont en général<br />
issus <strong>de</strong> la 2 ème génération d’entrepreneurs,<br />
ou même parfois <strong>de</strong> nouveaux<br />
acteurs, comme <strong>de</strong>s Marocains<br />
Rési<strong>de</strong>nts à l’Etranger, qui arrivent<br />
à combiner ces problématiques. Ils<br />
s’adressent aussi bien au marché<br />
national qu’international, avec une<br />
même logique : produits <strong>de</strong> qualité,<br />
forte valeur ajoutée, adaptation au<br />
marché. Ils ont compris cette mutation<br />
et veulent se positionner.<br />
Pour revenir sur la problématique<br />
du foncier, <strong>de</strong> nouvelles zones<br />
industrielles se développent pour<br />
désengorger Aïn Sebaâ et attirer<br />
<strong>de</strong> nouveaux investissements. Où<br />
en est votre plan Business Park ?<br />
L’idée <strong>de</strong> cette stratégie vient du<br />
fait que le schéma directeur d’urbanisme<br />
du Grand Casablanca, comme<br />
dans tout le pays, réfléchit d’abord<br />
en termes d’habitat, d’équipements<br />
sociaux, et négligent ou du moins<br />
ne considèrent qu’en 3 ème lieu les<br />
activités économiques. Nous avons<br />
voulu inverser la démarche en donnant<br />
à nos activités économiques la<br />
priorité qu’elles méritent. <strong>Un</strong>e ville,<br />
c’est d’abord <strong>de</strong> l’activité et ensuite<br />
<strong>de</strong> l’habitat, et non pas l’inverse. Afin<br />
d’alimenter la réflexion sur le schéma<br />
directeur, nous avons alors estimé<br />
le besoin en foncier pour l’ensemble<br />
<strong>de</strong> la région pour les années à venir,<br />
préfecture par préfecture et secteur<br />
par secteur. Nous avions <strong>de</strong>mandé<br />
7.000 hectares supplémentaires <strong>de</strong><br />
zones d’activité. Malheureusement,<br />
le schéma directeur n’en a prévu que<br />
5.000 ha d’ici 2030, ce qui est déjà<br />
très bien, puisque cela permettra<br />
<strong>de</strong> doubler la capacité. En effet, la<br />
situation <strong>de</strong> départ était à 4.500 ha ;<br />
en 20 ans, nous en aurons 5.000 <strong>de</strong><br />
plus, c’est-à-dire autant que ce qui a<br />
été aménagé durant toute la vie <strong>de</strong> la<br />
ville <strong>de</strong> Casablanca !<br />
A partir <strong>de</strong> là, nous avons i<strong>de</strong>ntifié <strong>de</strong>s<br />
territoires pour développer ces zones<br />
d’activités. Nous avons déjà aménagé<br />
plusieurs zones d’activité, notamment<br />
à Nouasseur, à Ouled Salah, à<br />
Mohammedia, ou encore le <strong>de</strong>uxième