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Un panel de solutions - FOOD MAGAZINE

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Focus<br />

• Capital Retournement : pour le<br />

redressement d’une entreprise en<br />

difficulté. Ce type d’intervention n’est<br />

pas courant au Maroc.<br />

Le capital investissement<br />

au Maroc<br />

Au Maroc, la première société <strong>de</strong><br />

gestion <strong>de</strong> fonds d’investissement,<br />

Moussahama, a été créée en 1993,<br />

mais le secteur a réellement pris<br />

son essor au début <strong>de</strong>s années<br />

2000, puis en 2006 avec l’apparition<br />

<strong>de</strong>s premiers fonds internationaux.<br />

Aujourd’hui, une vingtaine <strong>de</strong> gestionnaires<br />

<strong>de</strong> fonds opèrent dans le<br />

pays et le montant cumulé <strong>de</strong>s fonds<br />

mobilisés s’élevait à 8 milliards <strong>de</strong><br />

Dhs en 2011.<br />

Aujourd’hui, la majorité <strong>de</strong>s fonds<br />

présents au Maroc opèrent dans le<br />

développement ou la transmission,<br />

avec respectivement 61% et 21%<br />

<strong>de</strong>s investissements cumulés sur<br />

la pério<strong>de</strong> 2006-2010, selon l’étu<strong>de</strong><br />

commanditée par l’AMIC (Association<br />

Marocaine <strong>de</strong>s Investisseurs en<br />

Capital). La taille moyenne <strong>de</strong>s fonds<br />

est <strong>de</strong> 300 millions Dhs. La plupart<br />

<strong>de</strong>s fonds au Maroc étant <strong>de</strong> petite<br />

taille, les PME sont leur cible privilégiée.<br />

Le ticket moyen varie selon la<br />

taille du fonds lui-même. « La durée<br />

<strong>de</strong> vie d’un fonds est en moyenne <strong>de</strong><br />

8 à 10 ans : 4 à 5 ans pour investir,<br />

4 à 5 ans pour sortir. Sa vocation<br />

est <strong>de</strong> faire une dizaine <strong>de</strong> <strong>de</strong>als,<br />

donc d’y consacrer en moyenne 10%<br />

<strong>de</strong> son capital, avec une fourchette<br />

entre 5 et 15%. C’est un compromis<br />

entre un portefeuille trop éclaté<br />

ou pas assez diversifié », explique<br />

Anas Guennoun, Directeur Général<br />

<strong>de</strong> Abraaj Capital Maroc, filiale du<br />

groupe Abraaj Capital, qui, avec 6,5<br />

milliards <strong>de</strong> Dollars sous gestion,<br />

représente le plus gros fonds d’investissement<br />

au mon<strong>de</strong> dédié aux<br />

pays émergents.<br />

Les voies <strong>de</strong> sortie<br />

In fine, l’objectif <strong>de</strong>s fonds d’investissement<br />

est <strong>de</strong> sortir du capital<br />

avec une plus-value. Cette sortie se<br />

fait <strong>de</strong> différentes façons : revente<br />

au propriétaire <strong>de</strong> l’entreprise ou à<br />

un industriel (concurrent ou dans le<br />

cadre d’une intégration verticale),<br />

entrée en bourse ou cession à un<br />

34<br />

<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> N° 41 15 Fév. - 15 Mars 2012<br />

autre fonds. En nombre d’opérations,<br />

le rachat par le propriétaire est le<br />

plus courant (41% <strong>de</strong>s cas selon<br />

l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’AMIC), <strong>de</strong>vant l’introduction<br />

en bourse (31%). Par contre, en<br />

valeur, la bourse est beaucoup plus<br />

intéressante puisqu’elle représente<br />

64% <strong>de</strong>s sorties, suivie <strong>de</strong> la cession<br />

industrielle (23%), du rachat par le<br />

propriétaire (10%) et <strong>de</strong> la revente à<br />

un autre fonds (3%). La bourse est<br />

d’ailleurs considérée comme « la<br />

voie <strong>de</strong> sortie royale » par les gestionnaires<br />

<strong>de</strong>s fonds.<br />

Avantages et freins<br />

Les avantages du capital investissement<br />

sont nombreux. Les investisseurs<br />

en capital sont associés à part<br />

entière au projet. Contrairement aux<br />

banques qui sont <strong>de</strong>s créanciers,<br />

les fonds n’ont pas d’exigence <strong>de</strong><br />

garantie, ils investissent avant tout<br />

sur un projet, une équipe. L’injection<br />

d’argent permet d’éviter le suren<strong>de</strong>ttement.<br />

« Cet apport permet<br />

également <strong>de</strong> couvrir <strong>de</strong>s besoins en<br />

fonds <strong>de</strong> roulement, qui sont importants<br />

dans le secteur agroalimentaire,<br />

entre les stocks <strong>de</strong> matières<br />

premières et d’emballages et les<br />

créances clients », complète Brahim<br />

El Jaï, Directeur Général <strong>de</strong> Maroc<br />

Invest, société qui gère 800 millions<br />

$ sur le continent africain. « Le<br />

capital investissement est aussi une<br />

offre <strong>de</strong> ‘‘service à valeur ajoutée’’<br />

faite aux sociétés investies (smart<br />

capital). Par sa mission <strong>de</strong> conseil,<br />

son réseau professionnel et son implication<br />

dans la gestion <strong>de</strong> l’affaire,<br />

le capital investisseur <strong>de</strong>vient un<br />

partenaire actif <strong>de</strong>s dirigeants »,<br />

souligne pour sa part Choukri<br />

Oimdina, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’AMIC. « De<br />

plus, institutionnaliser une entreprise<br />

permet d’améliorer sa gouvernance,<br />

d’augmenter ses capacités d’en<strong>de</strong>ttement<br />

et <strong>de</strong> donner confiance aux<br />

différents partenaires, qu’ils soient<br />

banque, fournisseurs ou clients »,<br />

ajoute-t-il.<br />

Pourtant, plusieurs freins au développement<br />

du capital investissement<br />

au Maroc subsistent. Le principal<br />

est bien connu <strong>de</strong>s investisseurs :<br />

il s’agit <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> valorisation<br />

à l’entrée. En effet, les entreprises<br />

marocaines sont généralement trop<br />

chères, notamment du fait d’une<br />

certaine confusion entre patrimoine<br />

personnel et professionnel, d’un<br />

attachement émotionnel et d’une<br />

bourse casablancaise longtemps surévaluée.<br />

Par conséquent, le nombre<br />

<strong>de</strong> transactions qui aboutissent reste<br />

très faible au regard du potentiel.<br />

« Les entrepreneurs sont trop gourmands.<br />

Il est très difficile <strong>de</strong> négocier<br />

une opération win-win. Or, il faut faire<br />

un effort au départ pour gagner plus<br />

dans 5 ans », regrette une société <strong>de</strong><br />

gestion <strong>de</strong> fonds.<br />

<strong>Un</strong> autre frein majeur est la nécessité<br />

<strong>de</strong> transparence, condition sine<br />

qua none pour les investisseurs :<br />

Crédit photo Zsuzsanna Kilian

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