Livres rares - SLAM
Livres rares - SLAM
Livres rares - SLAM
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
La rare édition originale du premier ouvrage de la toute jeune Académie française<br />
par lequel elle prend part à la vive querelle déclenchée par la parution du Cid en 1637.<br />
Paris, 1638.<br />
12<br />
[Corneille / chapelain]. Les Sentimens de l’Académie françoise sur la Tragi-comédie du Cid.<br />
Paris, chez Jean Camusat, 1638.<br />
In-8 de (1) f.bl., 192 pp., (1) f.bl. Relié en plein vélin souple de l’époque, dos lisse avec le titre manuscrit<br />
en tête, petit manque de vélin à l’angle inférieur du plat supérieur. Reliure de l’époque.<br />
170 x 108 mm.<br />
Rare édition originale du premier travail de la toute jeune Académie française créée deux ans<br />
plus tôt, qui prend ici part à la violente querelle du Cid.<br />
Picot, Catalogue Rothschild, n° 1143 ; Tchemerzine, II, 235 ; Picot, Bibliographie cornélienne, n° 1380 ;<br />
Rahir, La Bibliothèque de l’amateur, 379.<br />
« Ce fut Chapelain que l’Académie nomma pour recueillir ses observations » (Bulletin Morgand et<br />
Fatout, n°7835).<br />
« Scudéry s’étant avisé d’écrire un libelle contre Corneille sous le titre d’’Observations du le Cid’ et<br />
d’en appeler au jugement de l’Académie, le cardinal de Richelieu prit son parti et força la Compagnie,<br />
malgré ses répugnances, à se mêler d’une affaire dans laquelle le sentiment public s’était déjà vivement<br />
prononcé : ‘En vain contre le Cid un ministre se ligue<br />
Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue’.<br />
Le 16 juin 1637, l’Académie, pour complaire à son puissant protecteur, confia à trois commissaires, dont<br />
Chapelain et Conrart, le soin de préparer la réponse aux ‘Observations’ de Scudéry.<br />
Le manuscrit de Chapelain est conservé à la Bibliothèque nationale. Presque à chaque page, de la main<br />
du cardinal ou de celle de Clitois, son médecin, on trouve des notes marginales, des passages soulignés,<br />
des ratures qui témoignent de l’intervention passionnée de Richelieu. Si bien qu’on peut presque<br />
affirmer que le livre qui a pour titre : ‘Les Sentimens de l’Académie françoise sur la tragi-comédie du<br />
Cid’, est bien plus son œuvre que celle de la Compagnie. » Bibliothèque H. De Backer, n°852.<br />
À travers le présent ouvrage rédigé en grande partie par Valentin Conrart et Jean Chapelain,<br />
l’Académie française prend part à la vive polémique déclenchée par la parution du chef-d’œuvre<br />
de Corneille en 1637. C’est l’unique fois où l’Académie s’érige en arbitre littéraire.<br />
« La préférence que le public adjugea à Corneille sur tous ses concurrents lui attira l’envie de<br />
plusieurs auteurs entre lesquels il y en eut qui écrivirent contre le ̒Cid’. L’Académie françoise<br />
se vit même obligée par le Cardinal de Richelieu d’examiner cette pièce, plus pour y trouver des<br />
défauts que pour en faire remarquer les beautés. C’est ce qui produisit le livre intitulé ‘Sentiments<br />
de l’Académie Françoise sur la Tragi-comédie du Cid’. Le Cardinal, malgré l’estime qu’il avait pour<br />
corneille, à qui même il donnait pension, voyait avec déplaisir tous les travaux des autres auteurs & les<br />
siens mêmes effacés par ce dernier. Ca ce Ministre se piquait d’exceller en Poësie, comme en toute autre<br />
chose. Mais on eut beau écrire et cabaler, le Cid eut toujours une approbation générale ». (Moreri, Le<br />
Grand dictionnaire historique, II, p. 379).<br />
38