Livres rares - SLAM
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Les Œuvres de théâtre de Nivelle de La Chaussée,<br />
luxueusement reliées en maroquin citron de l’époque<br />
aux armes de Madame Sophie de France, fille du roi Louis XV.<br />
Des bibliothèques du Comte de Lignerolles et de Mortimer L. Schiff.<br />
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Nivelle de la Chaussée, Pierre-Claude. Œuvres de théâtre.<br />
Paris, Prault Fils, 1752.<br />
3 tomes en 3 volumes in-12 reliés en plein maroquin citron, triple filet doré encadrant les plats, armes<br />
frappées or au centre, dos à nerfs finement ornés, pièces de titre et de tomaison de maroquin noir,<br />
roulette dorée sur les coupes, tranches dorées. Boite de maroquin rouge signée Rivière & Son. Reliure<br />
de l’époque.<br />
164 x 97 mm.<br />
Seconde édition collective des Œuvres de théâtre de Nivelle de la Chaussée comprenant l’Épître<br />
à Clio, La Fausse Antipathie, Le Préjugé à la mode, Compliment à l’Académie, L’École des amis,<br />
Maximien, Mélanide, Amour pour amour, L’École des mères et Le Rival de lui-même.<br />
« Deux des pièces contenues dans ce recueil, mélanide et le rival de lui-même, sont ici en éditions<br />
originales. » (Catalogue Lignerolles, n°1713).<br />
« Pierre-Claude Nivelle de La Chaussée (1692-1754) est un auteur dramatique français qui créa le genre<br />
dit de la ‘comédie larmoyante’. On accusa la Chaussée de vouloir pervertir le goût du siècle en mêlant<br />
deux genres qui devaient rester distincts, le tragique et le comique. Cependant, il était resté fidèle aux<br />
règles des unités ; il s’était gardé d’introduire aucune situation par trop comique dans ses pièces ; il en<br />
avait proscrit le gros rire ; il ne cherchait qu’à intéresser par des situations délicates, par des malheurs<br />
ou des accidents réparables arrivés à des personnages de la vie ordinaire mais d’une condition relevée.<br />
Son vers était bien fait, mais sentencieux et visant à la sensiblerie […] Voltaire vint exprès à Paris pour<br />
faire réussir la candidature de La Chaussée à l’Académie Française, en lui cédant toutes les voix dont il<br />
disposait. La Chaussée y fut en effet admis […] Plus tard, Voltaire s’associa en quelque sorte aux efforts<br />
de La Chaussée pour nationaliser en France la ‘comédie mixte’, en composant lui-même le drame de<br />
‘Nanine’ […] La Harpe se prononça aussi en faveur des doctrines nouvelles. Selon La Harpe, ‘L’École<br />
des Mères’ était une des meilleures comédies du siècle. » (Nouvelle Biographie générale, XXVIII, col.<br />
521-529).<br />
La Chaussée a pavé la voie au drame bourgeois avec sa « comédie larmoyante ». Brisant la séparation<br />
rigoureuse alors en vigueur entre la tragédie et la comédie, cette innovation s’inscrivait dans le fil des<br />
pièces de Marivaux et allait conduire au drame bourgeois de Diderot et de Sedaine. On y voyait des<br />
personnages vertueux appartenant à la bourgeoisie en proie à des crises domestiques. La pièce pouvait<br />
mal se terminer, mais la vertu ne restait jamais sans récompense. Cette innovation conquit le public mais<br />
suscita de vives oppositions dans le monde des lettres.<br />
Précieux exemplaire relié en maroquin citron de l’époque aux armes de madame Sophie de<br />
France (1734-1782), la fille de Louis XV.<br />
« Sophie-Philippine-Elisabeth-Justine de France, huitième enfant de Louis XV, née à Versailles le 27<br />
juillet 1734, fut appelée Madame Cinquième jusqu’en 1745, date à laquelle elle prit le nom de Madame<br />
Sophie ; très timide, elle vécut très effacée et mourut à Versailles le 3 mars 1782, léguant une partie de<br />
sa bibliothèque à la marquise de La Porte de Riants, sa dame d’honneur. »<br />
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