Guide pratique de mise en oeuvre du Vade-mecum sur la langue ...

nouvelle circulaire, instruction ou recommandation spécifiquement
dédiée au Vade-mecum n’a été signalée depuis l’adoption de ce
dernier, et son existence même est souvent ignorée par les
représentants des États et gouvernements censés l’appliquer.
On note même l’existence de contre-exemples : certains très hauts
représentants de pays francophones s’expriment trop souvent en
anglais, brouillant ainsi un message que le Vade-mecum cherchait
pourtant à rendre clair.
– D’autre part, les deux derniers documents de suivi du Vade-mecum
(2008 et 2010), qui ont dressé un état des lieux de l’usage du français
dans quelques organisations internationales, et tenté de rendre
compte de l’action et de la pratique des États membres, associés et
observateurs de la Francophonie par rapport aux engagements pris,
font clairement apparaître que l’application du Vade-mecum par
plusieurs pays membres de l’OIF n’est pas effective et que l’anglais
continue de dominer au sein des instances internationales.
Or, si les États et gouvernements ont souhaité la mise en place
d’un Vade-mecum, c’est bien qu’ils ont mesuré toute l’importance
que revêt le combat pour le multilinguisme et le respect du statut
des langues officielles et de travail au sein des organisations internationales
et qu’ils ont voulu se doter de moyens pour renforcer
l’utilisation de la langue française.
Devant l’absence de règles précises et de consignes concernant
l’application pratique du Vade-mecum et tenant compte des
remarques des États, le secrétaire général de la Francophonie, S.E. M.
Abdou Diouf, a considéré que le moment était venu de changer de
logique. Il a ainsi demandé à l’Observatoire de la langue française
de réaliser un guide pratique de mise en œuvre du Vade-mecum
à l’attention des représentants et délégués des États signataires.
Les fonctionnaires internationaux, souvent mal informés des
politiques linguistiques en vigueur, pourront trouver dans ce guide
des informations utiles relatives notamment au cadre réglementaire
entourant le statut des langues dans les principales instances
internationales. Ils pourront également s’inspirer des pistes de
bonnes pratiques proposées en faveur de l’usage du français, car
les fonctionnaires, tout comme les représentants et délégués des
États, ont des responsabilités spécifiques, et notamment celle de
promouvoir de façon dynamique et quotidienne l’usage du français
et le multilinguisme.
La mise en œuvre du Vade-mecum suppose, en effet, une volonté
politique des États de respecter leurs engagements par des actes
concrets qui relèvent parfois et surtout du « bon réflexe » et d’une
prise de conscience par chaque fonctionnaire concerné de ses droits
comme des conséquences ultimes de ses choix linguistiques.
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