Thèse Ndo - Montpellier SupAgro
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Elaboration d’un modèle de prédiction<br />
6.4 Discussions<br />
6.4.1 Facteurs du sol<br />
Les variables liés à la texture du sol (le taux d’argile, taux de sable et taux de limon) sont très<br />
importantes dans le développement de la maladie sur orangers, pomélos et satsumas. Les taux<br />
d’argile et de limon sont corrélés positivement aux variables de la maladie, tandis que le taux<br />
de sable est corrélé négativement. Plus le taux d’argile et/ou de limon est important plus<br />
l’incidence de la maladie augmente. Par contre, plus le taux de sable est important, moins les<br />
arbres sont attaqués. Les coefficients de régression du taux de limon sont plus importants que<br />
ceux du taux de sable et du taux d’argile en ce qui concerne le modèle sur satsumas. Par<br />
contre, ceux de l’argile et du sable sont plus importants sur pomélos. Sur orangers, le taux de<br />
limon n’est pas une variable importante dans l’équation de la maladie. Ces résultats semblent<br />
être en contradiction avec les résultats de l’enquête qui montrent que les arbres situés en sol<br />
sableux sont plus attaqués par la maladie (<strong>Ndo</strong> et al, 2010). Il faut cependant rappeler qu’au<br />
cours de cette enquête les carctéristiques du sol étaient décrites uniquement après observation.<br />
Lors des expérimentations par contre, les analyses du sol ont été effectuées en laboratoire, ce<br />
qui permet de penser que ces résultats sont plus fiables.<br />
Les matières organiques du sol jouent également un rôle très important sur le niveau de la<br />
maladie. Sur orangers, la matière organique, le carbone organique et le rapport C/N sont<br />
classés parmi les facteurs les plus importants du modèle, sur pomélos il s’agit seulement du<br />
carbone organique. Sur satsumas, le carbone organique et le rapport C/N sont importants. Ces<br />
3 variables ont des coefficients de régressions négatifs, ils sont corrélés négativement à la<br />
maladie. Les arbres situés sur des sols riches en matière organique et carbone organique sont<br />
moins attaqués par la phaeoramulariose.<br />
Le pH du sol est important dans l’équation de régression de la maladie. Son coefficient de<br />
régression est négatif et il est corrélé négativement aux variables de la maladie. Les sols plus<br />
acides favorisent le développement de la maladie sur oranger et sur pomélos. Sur Satsuma,<br />
cette variable n’est pas importante. Des études ont montré l’importance du rôle joué par le pH<br />
du sol sur le développement d’autres maladies de plantes. Sur caféier Arabica, l’incidence de<br />
la rouille orangée, qui s’attaque aux feuilles, augmente également avec une diminution du pH<br />
(Lamouroux et al, 1995; Avelino, 1999).<br />
D’autres variables du sol comme le taux de magnésium sur orangers, le phosphore<br />
assimilable sur orangers et pomélos et le taux de saturation pour toutes les variétés sont des<br />
variables importantes. Toutes ces variables sont corrélées négativement à la maladie avec des<br />
coefficients de régressions négatifs. Plus un sol est riche en phosphore et bases échangeables<br />
moins les arbres qui y sont situés sont malades.<br />
Ces conditions qui favorisent une diminution de l’intensité de la maladie sont semblables aux<br />
conditions optimales nécessaires pour la croissance des agrumes. En effet, les agrumes se<br />
développent mieux sur des sols biens drainés (plus sableux et moins argileux). Un pH variant<br />
entre 5.5 et 7 (optimum 6-7) est nécessaire pour le bon développement des agrumes (Walali<br />
Loudyi et al, 2003). Ils ont besoin d’apports en azote, phosphore, potassium et aussi de micro<br />
nutriments comme le magnésium, le cuivre, le zinc. L’hypothèse est que les conditions de sol<br />
optimales au développement des arbres pourraient les rendre moins sensibles ou moins<br />
vulnérables à la phaeoramulariose. Cette hypothèse est contraire à celle émise dans le cadre<br />
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