Thèse Ndo - Montpellier SupAgro
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Introduction<br />
Cameroun (Kuate et al, 1994 b et c). Il en est de même pour l’évolution des courbes<br />
épidémiologiques. Le criblage en champ du matériel végétal introduit a permis de classer les<br />
agrumes en 3 catégories, allant des très sensibles (pomélos et certains mandariniers), aux peu<br />
sensibles (citronniers et limes) en passant par les sensibles (orangers et autres mandariniers)<br />
(Seif et Hillocks, 1998 ; Bella-Manga et al, 1999). L’évaluation de l’efficacité des fongicides<br />
dans des dispositifs de recherche en station a été effectuée au Cameroun, en Ethiopie, au<br />
Kenya et en Guinée Conakry (Seif et Hillocks, 1999 ; Kuate, 2003 ; Diallo et al, 2003 ; Yesuf,<br />
2007). Dans l’ensemble, les conditions favorables au développement de l’épidémie sont assez<br />
bien connues ; il en est de même des périodes et des zones géographiques favorables.<br />
Cependant, la plupart de ces études ont été effectuées dans des vergers expérimentaux en<br />
milieu contrôlé.<br />
L’expression de la maladie sur les agrumes au sein des systèmes agroforestiers est<br />
relativement mal connue. La maîtrise des interactions entre le milieu, l’espèce ou la variété<br />
hôte et l’agent pathogène présente encore des lacunes. Ces connaissances sont pourtant<br />
indispensables à l’élaboration de modèles de prévision de la maladie en vue du<br />
développement d’une stratégie de lutte intégrée. Ainsi, il apparaît que les effets de certaines<br />
pratiques culturales telles que l’ombrage, la fumure ne sont pas connus. Il en est de même du<br />
comportement des espèces dans différents milieux. Aussi peut-il arriver que dans des<br />
plantations situées dans les mêmes sites, l’ampleur des dégâts causés par la maladie puisse<br />
être très variable. Ceci pourrait s’expliquer par la diversité des itinéraires techniques (variétés,<br />
associations, densités, micro-environnement, types de traitements, types de plants, âge) (<strong>Ndo</strong>,<br />
2007). Ces facteurs, beaucoup plus fins, pourraient donc entrer en jeu dans le développement<br />
de la maladie au niveau des exploitations et au niveau de chaque arbre.<br />
Dans ce contexte, il est à craindre que les recommandations de lutte chimique stéréotypées<br />
(traditionnelles) soient inadaptées et ceci, d’autant plus que les produits phytosanitaires<br />
recommandés ne sont pas souvent à la portée des petits producteurs d’agrumes. De plus, il y a<br />
une recommandation croissante de la communauté internationale et de la plupart des acteurs<br />
des filières alimentaires pour réduire les quantités de pesticides utilisées et répondre ainsi aux<br />
normes des produits écologiquement propres et moins polluants (Anonyme, 2005).<br />
L’expression d’une maladie peut être influencée par de nombreux facteurs dont les<br />
interactions peuvent se résumer dans le tétraèdre de la maladie (Zadocks, 2001). Ces facteurs<br />
peuvent être notamment les conditions environnementales dans l’exploitation, la biologie de<br />
l’agent pathogène, son mode de dispersion et la nature génétique de l’hôte, les interventions<br />
du producteur… En se référant à d’autres modèles épidémiologiques dans lesquels ces<br />
interactions sont mises en évidence (Mila et al, 2003 ; Agostini et al, 2003 ; Avelino et al,<br />
2004; Thébaud et al, 2006), nous partons donc de l’hypothèse que certaines caractéristiques<br />
climatiques, physiques (type de sol, altitude), agronomiques (système de cultures, pratiques<br />
culturales), biotiques (variétés des populations d’hôtes, présence de l’inoculum) influent de<br />
façon déterminante sur la présence et le niveau de l’épidémie dans un bassin de production<br />
donné. La connaissance de ces caractéristiques permettrait d’amorcer la recherche d’une<br />
stratégie de lutte adaptée à chaque contexte agroécologique, respectueuse de l’environnement<br />
et applicable par les petits producteurs des zones tropicales humides. Ceci passe par une<br />
connaissance et une évaluation des facteurs de risques épidémiologique des agrumes face à la<br />
phaeoramulariose.<br />
Ce travail a pour objectif de déterminer les principaux facteurs (climat, matériel végétal,<br />
fertilité du sol, ombrage, répartition spatiale des arbres…) ayant une influence dans<br />
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