1er CHAPITRE - African Wildlife Foundation
1er CHAPITRE - African Wildlife Foundation
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L’ÉLÉPHANT D’AFRIQUE<br />
Les éléphants peuvent fortement influencer la<br />
structure et la végétation et peut-être même des<br />
communautés animales (Laws 1970; Cumming 1982;<br />
Western 1989). En cas de grandes densités, les<br />
éléphants déciment les terrains boisés qui deviennent<br />
des prairies plus clairsemées (Laws et al. 1970; Laws<br />
et al. 1975; Cumming 1982; Western 1989). Dans<br />
beaucoup de régions l’expansion humaine et le<br />
braconnage ont forcé les éléphants à modifier leurs<br />
modèles de migration traditionnels et de se concentrer<br />
dans des régions protégées (Western 1989; Tchamba<br />
& Mahamat 1992; Poole et al 1992). En cas de fortes<br />
densités et particulièrement là où ils ont été<br />
comprimés dans des régions protégées, les éléphants<br />
peuvent réduire la diversité biologique (Western<br />
1989) et être la cause d’une néduction économique<br />
de bois dans les forêts (Laws 1970; Afolayan 1975).<br />
Dans certains cas la réduction de Ia végétation boisée<br />
à eu un effet bénéfique en dégarnissant quelque peu<br />
des terrains boisées infestés par Ia mouche tsetse et<br />
en transformant la prairie en pâturage pour l’élevage<br />
(Western 1989). Dans certains cas les incendies ou<br />
l’exploitation forestière peuvent être à l’origine d’un<br />
changement et les’éléphants jouent alors un rôle<br />
d’entretien (Dublin et al. 1990; Dublin 1991).<br />
Des études ont également fait état de l’importance<br />
écologique des éléphants en tant qu’agents de<br />
dispersion des semences (Alexandre 1977),<br />
augmentant ainsi Ia diversité des habitats en forêt<br />
(Kortland 1984) et des communautés de mammifères<br />
(Western 1989). En tant qu’espèce-clé l’é1éphant<br />
joue un rôle déterminant en conservant des maillons<br />
dans Ia chaîne alimentaire, et leur extermination dans<br />
certains habitats pourrait causer une cascade de<br />
changements ou d’extinctions dans les’écosystèmes<br />
(Western 1989). Il apparait que les éléphants causent<br />
Ia diversification des écosystèmes de la savane et de<br />
la forêt quand ils sont libres dans leurs mouvements<br />
(Western1989).<br />
1.6 DOMAINE VITAL ET MIGRATION<br />
Tout comme pour d’autres paramètres, le domaine<br />
vital de l’é1éphant vanie de population àpopulation<br />
et d’habitat à habitat. La surface du domaine vital<br />
individuel varie de 15 à 3.700 km 2 (Douglas-<br />
Hamilton 1972; Leuthold 1977; Thouless sous<br />
presse). Dans la majorité des régions ayant fait<br />
l’objet d’une étude, les femelles vivent dans des<br />
domaines vitaux en période sèche prévisibles, mais<br />
migrent sur de larges étendues<br />
pendant la saison des pluies (Leuthold & Sale 1973;<br />
Leuthold 1977; Western & Lindsay 1984). Se<br />
déplaçant seuls ou en groupes parfois sur plusieurs<br />
milliers, les éléphants voyagent parfois jusqu’à 75<br />
km dans l’espace de quelques jours (Leuthold 1977).<br />
La densité peut Ítre aussi faible que 0,024 par km 2<br />
(Poche 1874) ou atteindre cinq pan kilomètre canné<br />
(Douglas-Hamilton 1972).<br />
Auparavant, les éléphants en migration couvraient de.<br />
longues distances dans leur territoire. La compression<br />
de plus en plus forte des éléphants dans des régions<br />
protégées de plus en plus petites, sans la possibilité<br />
d’une migration saisonnière risque d’aboutir dans une<br />
destruction de l’habitat accélérée et une perte de<br />
biodiversité dans nos parcs nationaux et résenves. Un<br />
des besoins les plus cruciaux dans Ia gestion de Ia<br />
conservation des éléphants est de trouver des solutions<br />
à ce problème.<br />
1.7 CONCLUSION<br />
Plus nous, les biologistes, apprenons sur les éléphants.<br />
plus nous nous posons de questions sur leurs vies<br />
complexes. La recherche sur les éléphants est une<br />
t‚che estimable et d’importants aspects seraient à<br />
ajouter à l’ensemble des connaissances sur l’é1éphant<br />
d’Afrique. Il ne fait aucun doute que les éléphants<br />
présenteront toujours un défi aussi bien aux<br />
biologistes qu’aux gestionnaires de la vie sauvage et<br />
ce aussi Iongtemps qu’il y aura des éléphants.<br />
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