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le référé judiciaire : principes et questions de procédure

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audace 118 . Ainsi, par une série d’arrêts ultérieurs, généra<strong>le</strong>ment<br />

présentés par la doctrine comme confirmant l’arrêt <strong>de</strong> septembre 1982,<br />

ou à tout <strong>le</strong> moins comme contribuant avec ce <strong>de</strong>rnier, à l’élaboration<br />

d’une conception cohérente du provisoire, la Cour <strong>de</strong> cassation va, à<br />

mon sens, réintroduire la confusion qu’el<strong>le</strong> avait remarquab<strong>le</strong>ment<br />

écartée dans son arrêt <strong>de</strong> septembre 1982, entre <strong>le</strong>s notions précitées.<br />

Dans un arrêt du 29 septembre 1983 119 , la Cour <strong>de</strong> cassation<br />

précise que “la défense faite par l’artic<strong>le</strong> 1039 du Co<strong>de</strong> <strong>judiciaire</strong> aux<br />

ordonnances <strong>de</strong> <strong>référé</strong> <strong>de</strong> porter préjudice au principal n’interdit pas <strong>de</strong><br />

prendre une mesure conservatoire s’il y a <strong>de</strong>s apparences <strong>de</strong> droit<br />

suffisantes pour justifier une décision” 120 . La mesure critiquée<br />

consistait en un ordre <strong>de</strong> cessation <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> construction d’un<br />

immeub<strong>le</strong> en raison <strong>de</strong>s dégâts causés aux bâtiments voisins <strong>et</strong> alors que<br />

<strong>le</strong> permis <strong>de</strong> bâtir était apparemment frappé <strong>de</strong> péremption. Le moyen<br />

qui invoquait la violation <strong>de</strong> l’artic<strong>le</strong> 1039 du Co<strong>de</strong> <strong>judiciaire</strong> soutenait<br />

que <strong>le</strong> juge <strong>de</strong>s <strong>référé</strong>s “ne peut fon<strong>de</strong>r sa décision sur <strong>le</strong> droit<br />

appartenant à l’une <strong>de</strong>s parties ou sur une situation <strong>de</strong> fait que lorsque<br />

ce droit ou c<strong>et</strong>te situation <strong>de</strong> fait ne peuvent être sérieusement contestés,<br />

<strong>et</strong> non sur une apparence <strong>de</strong> droit”. Au lieu <strong>de</strong> répondre, comme un an<br />

plus tôt, que <strong>le</strong> juge <strong>de</strong>s <strong>référé</strong>s peut prendre en considération <strong>le</strong>s droits<br />

<strong>de</strong> parties <strong>et</strong> ordonner toute mesure qui ne cause pas un préjudice<br />

définitif <strong>et</strong> irréversib<strong>le</strong> à une partie, la Cour réintroduit la distinction<br />

obsolète entre droit évi<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> apparence <strong>et</strong> précisant que <strong>le</strong> juge ne vio<strong>le</strong><br />

pas la notion <strong>de</strong> provisoire lorsque, pour prendre une mesure<br />

conservatoire, il se fon<strong>de</strong> sur <strong>de</strong>s apparences <strong>de</strong> droit suffisantes. Il est<br />

impossib<strong>le</strong> <strong>de</strong> voir dans c<strong>et</strong> arrêt une confirmation par la Cour <strong>de</strong><br />

cassation <strong>de</strong> sa jurispru<strong>de</strong>nce antérieure 121 .<br />

Il en va <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s conclusions prises par J. Velu, précédant<br />

l’arrêt du 21 mars 1985 122 qui sont présentées, à mon sens à tort, comme<br />

résumant <strong>et</strong> conciliant parfaitement <strong>le</strong>s enseignements <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts<br />

(118) Selon E. KRINGS, “la Cour a eu conscience <strong>de</strong>s risques inhérents à un tel<br />

système” (op. cit., n° 18, p. 215).<br />

(119) Cass, 29 septembre 1983, Pas., 1984, I, 84.<br />

(120) La Cour <strong>de</strong> cassation reprendra à plusieurs reprises c<strong>et</strong>te expression dans <strong>de</strong>s arrêts<br />

ultérieurs. Voy. <strong>le</strong>s références citées par P. MARCHAL, op. cit., p. 60, spéc. note 5.<br />

(121) Contra, M. STORME <strong>et</strong> P. TEALMAN, “H<strong>et</strong> kort geding :…”, op. cit., n° 24, qui<br />

précisent que <strong>le</strong> point <strong>de</strong> vue dégagé par la Cour dans son arrêt du 9 septembre 1982 “werd<br />

nadien herhaal<strong>de</strong>lijk bevestigd, o.m. in h<strong>et</strong> arrest van 29 september 1983”.<br />

(122) Pas., 1985, I, p. 909 à 927, ici spéc. p. 915. L’arrêt, publié p. 927 à 929, confirme la<br />

jurispru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’arrêt précité du 29 septembre 1983.<br />

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