le référé judiciaire : principes et questions de procédure
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arrêts 123 . Loin <strong>de</strong> concilier l’arrêt <strong>de</strong> septembre 1982 avec <strong>le</strong>s arrêts<br />
postérieurs précités, J. Velu se limite à m<strong>et</strong>tre en va<strong>le</strong>ur l’enseignement<br />
<strong>de</strong> l’arrêt du 29 septembre 1983, passant tota<strong>le</strong>ment sous si<strong>le</strong>nce la<br />
portée <strong>de</strong> l’arrêt <strong>de</strong> 1982 124 , pour conclure sur c<strong>et</strong>te question, par ce<br />
passage inlassab<strong>le</strong>ment repris <strong>de</strong>puis lors par la doctrine <strong>et</strong> la<br />
jurispru<strong>de</strong>nce : “S’il est <strong>de</strong> principe qu’il n’appartient pas au juge <strong>de</strong>s<br />
<strong>référé</strong>s <strong>de</strong> juger <strong>le</strong> fond du droit 125 , ce principe appel<strong>le</strong> toutefois<br />
certains tempéraments. Le juge peut fon<strong>de</strong>r sa décision sur <strong>le</strong> droit<br />
appartenant à l’une <strong>de</strong>s parties ou sur une situation <strong>de</strong> fait à la<br />
condition que ce droit ou c<strong>et</strong>te situation <strong>de</strong> fait ne soient pas<br />
sérieusement contestés. Même lorsque ce droit ou c<strong>et</strong>te situation sont<br />
sérieusement contestés, il peut aussi, s’agissant <strong>de</strong> prendre une mesure<br />
conservatoire, apprécier <strong>le</strong>s faits constants impliquant une apparence<br />
<strong>de</strong> droit suffisante : autrement dit il peut examiner <strong>le</strong>s apparences,<br />
donner une appréciation provisoire <strong>et</strong> superficiel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s droits en<br />
conflit”.<br />
42. C’est un r<strong>et</strong>our pur <strong>et</strong> simp<strong>le</strong> à la conception restrictive du<br />
provisoire, modalisée par l’expédient dénoncé ci-avant qu’est la<br />
distinction entre mesures conservatoires <strong>et</strong> mesures d’anticipation 126 .<br />
Comme si l’arrêt du 9 septembre 1982 n’avait pas existé.<br />
La Cour a confirmé sa position, notamment par ses arrêts du<br />
22 février 1991 127 <strong>et</strong> du 13 mai 1991 128 .<br />
Dans un arrêt du 25 novembre 1996, la Cour <strong>de</strong> cassation confirme<br />
encore que “lorsque la cause est urgente, <strong>le</strong> juge <strong>de</strong>s <strong>référé</strong>s peut<br />
ordonner <strong>de</strong>s mesures conservatoires, pour autant que <strong>de</strong>s droits<br />
(123) P. MARCHAL, op. cit., p. 60.<br />
(124) Et ce quand bien même J. Velu prend soin <strong>de</strong> préciser (après n’avoir pas estimé<br />
nécessaire <strong>de</strong> s’étendre sur <strong>le</strong>s interprétations diverses que la notion d’urgence a reçu en<br />
doctrine): “Je voudrais simp<strong>le</strong>ment me référer à trois arrêts récents que votre Cour a<br />
rendu en la matière: ceux <strong>de</strong>s 9 septembre 1982, 21 octobre 1982 <strong>et</strong> 29 septembre<br />
1983…”, tout en poursuivant immédiatement: “...<strong>et</strong> rappe<strong>le</strong>r plus spécia<strong>le</strong>ment à son<br />
attention ce <strong>de</strong>rnier arrêt”.<br />
(125) Une note renvoie même à l’arrêt du 13 janvier 1972.<br />
(126) “Ainsi constate-t-on que dans une série importante d’arrêts ultérieurs, la Cour a<br />
adopté une attitu<strong>de</strong> beaucoup plus pru<strong>de</strong>nte”, E. KRINGS, op. cit., p. 216.<br />
(127) Pas., 1991, I, 607.<br />
(128) Pas., 1991, I, 737.<br />
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