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Inédits de droit judiciaire - Référés (5)1 - Procedurecivile.be

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164 – 2005/4JURISPRUDENCE DE LIEGE, MONS ET BRUXELLESinitiale se trouve aujourd’hui infirmé» (Civ. Namur (réf.), 20 décembre 2002,J.L.M.B. 02/1253, déjà citée).3.- Recours contre une ordonnance rendue sur requête unilatérale– tierce oppositionUne controverse subsiste sur le point <strong>de</strong> savoir si le délai <strong>de</strong> citation pour la tierceopposition est le délai <strong>de</strong> <strong>droit</strong> commun <strong>de</strong> huit jours ou s’il convient d’appliquerl’article 1035, alinéa 2, qui prévoit un délai <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jours en référé. On sait que lacontroverse vient <strong>de</strong> ce que l’article 1035 ne parle que <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en référé. Orla tierce opposition est une voie <strong>de</strong> recours et non une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sensu stricto 60 .• Suivant les conseils <strong>de</strong> la doctrine 61 , un plai<strong>de</strong>ur pru<strong>de</strong>nt dépose une requête enabréviation du délai <strong>de</strong> citer <strong>de</strong>vant le prési<strong>de</strong>nt du tribunal <strong>de</strong> première instance<strong>de</strong> Tournai, en vue d’obtenir l’abréviation du délai <strong>de</strong> citer <strong>de</strong> huit jours à <strong>de</strong>uxjours pour introduire une tierce opposition contre une ordonnance rendue, surrequête unilatérale, par le même prési<strong>de</strong>nt. Le magistrat déclare la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> nonfondée au simple motif «qu’en matière <strong>de</strong> référé, le délai normal <strong>de</strong> citation est <strong>de</strong><strong>de</strong>ux jours». Il est vrai que le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur s’était contenté dans sa requête <strong>de</strong>préciser que sa «citation [en tierce opposition] ne peut être introduite selon lesformes ordinaires et, notamment en respectant le délai <strong>de</strong> citation <strong>de</strong> dix jours(sic)» sans autre commentaire sur la controverse précitée. Ce qui conduit le juge àconclure que par cette argumentation le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur «ne justifie pas la nécessitéd’augmenter (re-sic) ce délai 62 » (Civ. Tournai (prés.), 11 juin 2004, J.L.M.B.04/1008).4.- Référé unilatéral et conflit collectif <strong>de</strong> travailLe recours à la requête unilatérale trouve <strong>de</strong> longue date un champ d’actionprivilégié en matière <strong>de</strong> conflit collectif du travail, essentiellement comme armeentre les mains <strong>de</strong>s employeurs pour combattre les piquets <strong>de</strong> grève. Ce délicatcontentieux donne lieu à une jurispru<strong>de</strong>nce contrastée.• Le fabriquant <strong>de</strong> pralines Léonidas, engagé dans un conflit collectif avec unepartie <strong>de</strong> son personnel, avait saisi le prési<strong>de</strong>nt du tribunal <strong>de</strong> première instance <strong>de</strong>Bruxelles, sur requête unilatérale, en vue d’obtenir la levée <strong>de</strong>s piquets <strong>de</strong> grèvequi, constat d’huissier à l’appui, entravaient <strong>de</strong> façon violente le libre accès <strong>de</strong>sclients, <strong>de</strong>s fournisseurs et <strong>de</strong>s employés non grévistes à l’entreprise. L’actionvisait plus précisément à faire interdiction à quiconque d’entraver le libre accès àl’ensemble <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong> l’entreprise. La liste complète <strong>de</strong>s différents sièges(vingt-six répartis dans toute la Belgique) était reprise dans le dispositif <strong>de</strong> larequête.Suivant une jurispru<strong>de</strong>nce aujourd’hui généralement admise (même si elle continueà faire l’objet <strong>de</strong> pertinentes critiques 63 ), le prési<strong>de</strong>nt a fait <strong>droit</strong> à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>au motif que «ces entraves constituent non seulement une atteinte au <strong>droit</strong> <strong>de</strong>propriété <strong>de</strong> l’employeur, au <strong>droit</strong> du travail <strong>de</strong>s non-grévistes et au <strong>droit</strong> d’accès<strong>de</strong>s tiers, clients <strong>de</strong> l’entreprise mais risquent aussi d’entraîner la dégradation <strong>de</strong>s<strong>de</strong>nrées périssables produites par la requérante» 64 (Civ. Bruxelles (prés.), 13janvier 2000, J.L.M.B. 00/82).___________60. Voy., sur cette controverse, H. BOULARBAH, op. cit., p. 115 à 117; J. ENGLEBERT, "<strong>Inédits</strong>… ", cetterevue, 2000, p. 357.61. H. BOULARBAH, ibi<strong>de</strong>m.62. L’ordonnance renvoie à l’article 1035, in fine , qui prévoit l’augmentation du délai <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jours enapplication <strong>de</strong> l’article 55 du co<strong>de</strong> <strong>judiciaire</strong>., lorsque la partie adverse rési<strong>de</strong> à l’étranger, ce qui n’étaitnullement le cas en l’espèce.63. Voy. notamment les références citées par H. BOULARBAH, op. cit., p. 97, n° 29, spéc. notes 168 et 169.64. On peut évi<strong>de</strong>mment s’interroger sur l’intérêt que pourrait encore avoir une grève dans le cadre d’unconflit collectif, si cette action n’occasionne aucun <strong>de</strong>s effets ici dénoncés par le juge…

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