117Pourtant, en réaction à un certain type <strong>de</strong> cinéma traditionnel, unmouvement cinématographique nouveau va, au tournant <strong>de</strong>s années cinquante etsoixante, marquer le cinéma international. Portée par une génération <strong>de</strong>cinéastes-cinéphiles, à <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle se sont trouvés propulsés Jean-LucGodard et François Truffaut, <strong>la</strong> Nouvelle Vague va faire école par <strong>de</strong>là nosfrontières. Cinquante ans après, que reste-t-il <strong>de</strong> ce mouvement <strong>de</strong>s années 1959à 1962 qui reste un point d’ancrage culturel ? Serge Toubiana, patron <strong>de</strong> <strong>la</strong>cinémathèque française, estime que « son héritage spirituel est encore importantpour beaucoup, notamment à l’étranger ».Point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nouvelle Vague, l’année 1959 est aussi celle d’« unerévolution économique avec <strong>la</strong> création par André Malraux, alors ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong>Culture, <strong>de</strong> l’avance sur recettes. Ce système encore actif aujourd’hui, originalet envié <strong>de</strong> par le mon<strong>de</strong>, qui, en résumé, permet au cinéma <strong>de</strong> financer lecinéma. Qu’il se produise en <strong>France</strong> tant <strong>de</strong> premiers et <strong>de</strong> seconds longsmétrages vient <strong>de</strong> là. Qu’il y ait tant <strong>de</strong> jeunes réalisateurs également. » 88 Déjà,<strong>la</strong> création en 1946 du Centre national <strong>de</strong> Cinématographie s’était accompagné<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un soutien financier au secteur.Ce régime, combiné à un ensemble d’autres ai<strong>de</strong>s, a permis au cinémafrançais <strong>de</strong> faire émerger <strong>de</strong> jeunes talents, <strong>de</strong> diversifier les genres mais surtout<strong>de</strong> surmonter les crises du modèle économique (diffusion <strong>de</strong> <strong>la</strong> télévision dansles foyers...) qui ont plongé dans <strong>de</strong>s crises profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s cinémas européens <strong>de</strong>gran<strong>de</strong> qualité. C’est ainsi que l’Italie, <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong>-Bretagne et l’Espagne, quiavaient connu un véritable déclin <strong>de</strong> leur cinéma, se sont remis à produire <strong>de</strong>sfilms <strong>de</strong>puis quelques années grâce à l’adoption <strong>de</strong> systèmes d’ai<strong>de</strong>s proches dunôtre.En 2009, on peut estimer que le cinéma 89 se porte bien en <strong>France</strong> s’agissantaussi bien du nombre <strong>de</strong> films produits (228), que <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s entrées, quidépasse les <strong>de</strong>ux cents millions (en augmentation <strong>de</strong> 6 % par rapport à 2008) ou<strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquentation <strong>de</strong>s films français par rapport aux films américains. Se situantgénéralement en-<strong>de</strong>çà <strong>de</strong>s 40 % <strong>de</strong> parts <strong>de</strong> marché, les films français ontexceptionnellement atteint les 45,3 % en 2008, grâce notamment à Bienvenuechez les Ch’tis, film qui totalise à lui seul plus 20 millions d’entrées et Astérixaux jeux Olympiques 6,8 millions d’entrées. En 2009, six productionsaméricaines contre quatre françaises dépassent les trois millions d’entrées. Cettemême année, les films américains ont cumulé cent millions d’entrées, soitpresque <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> marché. Cette estimation doit toutefois êtrenuancée sur <strong>de</strong>ux points : d’une part ce résultat est significativement supérieur à<strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années (quatre-vingt-dix millions d’entrées par an -43,2 % en 2008), d’autre part, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du cinéma américain dans l’Unioneuropéenne dépasse les 60 % en termes <strong>de</strong> fréquentation. Notre pays <strong>de</strong>vrait par8889Éric Libiot ; Que reste-t-il <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle vague ; L’Express, 14 mai 2009.Chiffres du CNC.
118ailleurs <strong>de</strong>venir plus intéressant encore pour les producteurs <strong>de</strong> cinéma quandouvrira en 2012 <strong>la</strong> cité du cinéma voulue par Luc Besson à Saint-Denis.S’agissant <strong>de</strong>s recettes d’exportation <strong>de</strong>s films, les résultats en 2008 ont étéen hausse <strong>de</strong> 7,5 %, dynamisées par <strong>de</strong>ux films, Taken et Transporter 3, ayantgénéré <strong>de</strong>s recettes d’exploitation et <strong>de</strong> cessions <strong>de</strong> droits. On constate <strong>de</strong> mêmeune augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquentation <strong>de</strong>s films français à l’étranger qui totalisent84,1 millions d’entrées. Grâce aux efforts d’uni<strong>France</strong>, <strong>la</strong> promotion du cinémafrançais à l’étranger porte ses fruits. Selon uni<strong>France</strong>, chaque jour un filmfrançais nouveau sort sur les écrans du mon<strong>de</strong>, quarante sont diffusés sur lestélévisions et, chaque année, les films français attirent en moyenne plus <strong>de</strong>soixante millions <strong>de</strong> spectateurs dans les salles <strong>de</strong> cinéma du mon<strong>de</strong>, <strong>France</strong>exceptée.Nos principaux acheteurs se situent en Europe <strong>de</strong> l’ouest (45,5 %),prioritairement en Allemagne et au Royaume-Uni alors que l’on observe uncertain recul en Italie et en Espagne. Les <strong>de</strong>ux autres sources principales <strong>de</strong>recettes se trouvent en Amérique du Nord (20,2 %) et en Europe centrale(16,8 %).L’Unesco propose le c<strong>la</strong>ssement international du cinéma suivant pour lenombre <strong>de</strong> films produits en 2006 : Bollywood (In<strong>de</strong> 1000), Nollywood (Nigéria900 surtout <strong>de</strong>s films tournés en vidéo), Hollywood (EU 485), Japon (417),Chine (330), <strong>France</strong> (203), Allemagne (174), Espagne (150), Italie (116). 36 %<strong>de</strong>s films sont tournés en ang<strong>la</strong>is. Les États-Unis se situent à <strong>la</strong> première p<strong>la</strong>cepour le nombre d’entrées et <strong>de</strong> salles. Quant à <strong>la</strong> <strong>France</strong>, elle occupe <strong>la</strong> quatrièmep<strong>la</strong>ce pour le nombre <strong>de</strong> salles.Les manifestations autour du cinéma sont également nombreuses. La<strong>France</strong> organise en effet plus <strong>de</strong> festivals <strong>de</strong> films que l’ensemble <strong>de</strong>s payseuropéens. Parmi eux, le festival <strong>de</strong> Cannes, dont l’importance pour <strong>la</strong>présentation et <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong>s films en provenance <strong>de</strong> tous les pays n’est plus àdémontrer. Cette vitrine internationale, mondialement reconnue, permet chaqueannée <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> nouveaux réalisateurs et <strong>de</strong> productionscinématographiques <strong>de</strong> pays en voie <strong>de</strong> développement nouveaux venus dans lecinéma. Indissociable du festival, le marché du film qui lui a été associé en 1959est <strong>de</strong>venu <strong>de</strong>puis sa création <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> p<strong>la</strong>teforme d’échange <strong>de</strong>sprofessionnels du cinéma. Chaque année, producteurs, ven<strong>de</strong>urs internationaux,distributeurs et financiers y nouent <strong>de</strong>s partenariats. En 2009, le marché aaccueilli dix mille participants venus <strong>de</strong> cent un pays et représentant près <strong>de</strong>quatre mille sociétés.Enfin, <strong>la</strong> tradition cinématographique a engendré <strong>de</strong>s revues auxquelles sesont abreuvés un grand nombre <strong>de</strong> cinéphiles en herbe, certains <strong>de</strong>venantcritiques à leur tour ou professionnels du septième art. Elle a aussi produit unétablissement qui al<strong>la</strong>it acquérir une gran<strong>de</strong> renommée. Fondée en 1936, <strong>la</strong>Cinémathèque française a d’emblée refusé tout élitisme, s’attachant uniquementà <strong>la</strong> défense et <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>s œuvres. Sous l’autorité <strong>de</strong> son prési<strong>de</strong>nt,
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