Améliorer l'image de la France - Base de connaissance AEGE
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24<strong>la</strong> liberté <strong>de</strong> l’enseignement en 1850, il faudra par exemple attendre 1901 pourque les citoyens aient à nouveau le droit <strong>de</strong> s’associer.La fin du XIX ème siècle voit se produire <strong>de</strong>s événements qui vontdurablement marquer le pays. C’est, au p<strong>la</strong>n social, <strong>la</strong> création <strong>de</strong> l’école <strong>la</strong>ïquegratuite et obligatoire avec les lois <strong>de</strong> Jules Ferry <strong>de</strong> 1880. « Les hussards noirs<strong>de</strong> <strong>la</strong> République », ces instituteurs nantis d’une véritable mission : répandredans les campagnes « l’idéal <strong>de</strong> <strong>la</strong>ïcité, <strong>de</strong> tolérance et <strong>de</strong> savoir rationnel etéc<strong>la</strong>iré » feront un remarquable travail d’instruction et d’apprentissage <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>la</strong>ngue à travers tout le pays. C’est, au p<strong>la</strong>n politique et international, <strong>la</strong> chute auSecond Empire après <strong>la</strong> défaite <strong>de</strong> 1870. La <strong>France</strong> voit sa puissance politiqueébranlée et sa puissance économique entamée, mais renoue avec <strong>la</strong> République.Ce panorama serait incomplet si l’on ne mentionnait pas l’affaire Dreyfusqui a divisé <strong>la</strong> société française pendant douze ans entre 1874 et 1906, suscitant<strong>de</strong> violentes polémiques nationalistes et antisémites alimentées par une presseextrémiste très influente à l’époque.Le XX ème est pour <strong>la</strong> <strong>France</strong> un siècle <strong>de</strong> drames et <strong>de</strong> contrastes. Frappée<strong>de</strong> plein fouet par les <strong>de</strong>ux conflits mondiaux, elle va réaliser l’Union sacrée en1914 et se diviser en 1940, se ralliant ou s’opposant à <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>col<strong>la</strong>boration du gouvernement <strong>de</strong> Vichy. Régime autoritaire (le suffrageuniversel disparaît, les parties politiques et les syndicats sont dissous),hiérarchique, corporatiste, antisémite...Cette pério<strong>de</strong> tragique qui est aussi celle <strong>de</strong>s régressions sociales, estencadrée par <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s où s’épanouissent <strong>de</strong> nouveaux droits sociaux quijettent les bases <strong>de</strong> notre modèle social : le Front popu<strong>la</strong>ire (semaine <strong>de</strong>quarante heures, congés payés...) entre 1936 et 1938 et le gouvernementprovisoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> République française (sécurité sociale, nationalisations...). C’estdans les rangs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Résistance que vont se former un grand nombre <strong>de</strong> ceux quianimeront <strong>la</strong> vie politique et sociale d’après-guerre. À <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> libre<strong>de</strong>puis le 18 juin 1940, figure emblématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance à l’occupation et aurégime <strong>de</strong> Vichy, le général <strong>de</strong> Gaulle va profondément marquer l’histoire <strong>de</strong> sonpays et l’esprit <strong>de</strong>s Français. Or, on doit souligner qu’il a plus que tout autredéveloppé une vision téléologique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> et essentialiste <strong>de</strong> sa popu<strong>la</strong>tion,résumée dans un passage fameux <strong>de</strong> ses Mémoires <strong>de</strong> guerre : « Toute ma vie jeme suis fait une certaine idée <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong>. Le sentiment me l’inspire aussi bienque <strong>la</strong> raison. Ce qu’il y a en moi d’affectif imagine naturellement <strong>la</strong> <strong>France</strong>,telle <strong>la</strong> princesse <strong>de</strong>s contes ou <strong>la</strong> madone aux fresques <strong>de</strong>s murs, comme vouéeà une <strong>de</strong>stinée éminente et exceptionnelle. J’ai d’instinct l’impression que <strong>la</strong>Provi<strong>de</strong>nce l’a créée pour <strong>de</strong>s succès achevés ou <strong>de</strong>s malheurs exemp<strong>la</strong>ires. S’i<strong>la</strong>dvient que <strong>la</strong> médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j’en éprouve <strong>la</strong>sensation d’une absur<strong>de</strong> anomalie, imputable aux fautes <strong>de</strong>s Français, non augénie <strong>de</strong> <strong>la</strong> patrie. Mais aussi, le côté positif <strong>de</strong> mon esprit me convainc que <strong>la</strong><strong>France</strong> n’est réellement elle-même qu’au premier rang : que seules <strong>de</strong> vastesentreprises sont susceptibles <strong>de</strong> compenser les ferments <strong>de</strong> dispersion que sonpeuple porte en lui-même ; que notre pays tel qu’il est, parmi les autres, tels