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Améliorer l'image de la France - Base de connaissance AEGE

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57<strong>la</strong> <strong>France</strong> et <strong>la</strong> religion, <strong>la</strong> couronne et <strong>la</strong> catholicité, il a aussi défini <strong>la</strong> vocation<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong>. Il a été un élément unificateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation : l’appartenance à <strong>la</strong>communauté nationale se fondait en gran<strong>de</strong> partie sur une certaine idée <strong>de</strong> <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> au Dieu <strong>de</strong>s chrétiens et à l’Église <strong>de</strong> Rome. Le thème <strong>de</strong><strong>la</strong> fille aînée <strong>de</strong> l’Église est resté jusqu’à <strong>la</strong> rupture <strong>de</strong> <strong>la</strong> Révolution lefon<strong>de</strong>ment principal et le ciment <strong>de</strong> l’unité (...) La référence chrétienne (...) agran<strong>de</strong>ment concouru à son universalité. L’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> (...) premièrenation missionnaire au siècle <strong>de</strong>rnier (...) est le pendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>Révolution, propageant par toute l’Europe (...) <strong>la</strong> liberté et les droits <strong>de</strong>l’homme. Ces <strong>de</strong>ux images, longtemps antagonistes et qui nourrirent nos luttesintestines, ont pareillement concouru au rayonnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> parmi lesnations », avant <strong>de</strong> conclure « Les <strong>la</strong>ïques admettent que l’histoire <strong>de</strong> <strong>France</strong> n’apas commencé en 1789 et que rendre hommage au passé religieux n’est pasmanquer à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ïcité <strong>de</strong> l’État [et] les catholiques se résignent à ce que <strong>la</strong>référence à <strong>la</strong> filiation ecclésiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> ne soit plus <strong>la</strong> définition unique etexclusive <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité. » 35L’attachement à <strong>la</strong> <strong>la</strong>ïcité, perçue comme facteur d’apaisement aprèsl’exacerbation du conflit entre Église et État à <strong>la</strong> fin du XIX ème siècle, estlongtemps allé <strong>de</strong> pair avec un fort sentiment d’appartenance religieuse. LesFrançais étaient plus <strong>de</strong> 80 % à se déc<strong>la</strong>rer catholiques jusque dans les annéessoixante-dix, ils ne sont plus que 60 % environ à faire <strong>la</strong> même réponse au début<strong>de</strong>s années <strong>de</strong>ux mille. La sécu<strong>la</strong>risation <strong>de</strong> <strong>la</strong> société est confirmée par lesondage TNS Sofres précé<strong>de</strong>mment cité, qui révèle que 12 % seulement <strong>de</strong>spersonnes interrogées considèrent l’héritage chrétien comme « très important »pour l’i<strong>de</strong>ntité française et 29 % « plutôt important ». Pour <strong>la</strong> <strong>la</strong>ïcité, les réponsesà <strong>la</strong> même question sont respectivement <strong>de</strong> 44 % et 36 %. Dans l’enquête <strong>de</strong>Philosophie magazine, le terme « <strong>la</strong>ïques » est cité dans l’autoportrait <strong>de</strong>sFrançais, mais force est <strong>de</strong> constater qu’aucune référence n’est faite à unequelconque appartenance ou filiation religieuse.L’idée <strong>de</strong> <strong>la</strong>ïcité remonte encore une fois aux philosophes <strong>de</strong>s Lumières. Enmatière religieuse, ces <strong>de</strong>rniers ont pour valeur essentielle <strong>la</strong> tolérance à tout type<strong>de</strong> religion et <strong>de</strong> culte. Rousseau n’inclinait-il pas pour une « religion civile »,qui concilierait tolérance et permanence d’un socle moral créateur <strong>de</strong> liensocial ? Les débats <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constituante en portent témoignage. Cependant, l’un<strong>de</strong>s buts poursuivis par les révolutionnaires <strong>de</strong> 1789 était bien celui d’une ruptureavec l’Ancien Régime incarné par ses <strong>de</strong>ux piliers : <strong>la</strong> monarchie et le clergé.Dès 1790, <strong>de</strong>s premières mesures dictées par l’impérieuse nécessité <strong>de</strong> renflouerles caisses vi<strong>de</strong>s du pays, conduisent à <strong>la</strong> sécu<strong>la</strong>risation <strong>de</strong>s biens du clergé et <strong>la</strong>suppression <strong>de</strong>s ordres religieux. Dans le même temps, <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong>s droits<strong>de</strong> l’homme et du citoyen qui vient d’être votée précise dans son article 3 : « Leprincipe <strong>de</strong> toute souveraineté rési<strong>de</strong> essentiellement dans <strong>la</strong> nation. Nul corps,nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane », et dans son article 10 :« Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leurmanifestation ne trouble pas l’ordre public établi par <strong>la</strong> loi. »35René Rémond ; in Les lieux <strong>de</strong> mémoire ; tome 3, P.4321 à 4351.

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