11.07.2015 Views

Améliorer l'image de la France - Base de connaissance AEGE

Améliorer l'image de la France - Base de connaissance AEGE

Améliorer l'image de la France - Base de connaissance AEGE

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

133social qui ponctue notre quotidien comme les moments festifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie ». Et pourBril<strong>la</strong>t-Savarin déjà, <strong>la</strong> supériorité <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>isirs <strong>de</strong> <strong>la</strong> table rési<strong>de</strong> dans ses effetssociaux. Ils se rattachent à <strong>la</strong> tradition humaniste. A<strong>la</strong>in Finkielkraut 102 analyseLe festin <strong>de</strong> Babette <strong>de</strong> Karen Blixen, comme l’effort pour soustrairel’alimentation à l’emprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité. Babette « ne servait pas les exigences<strong>de</strong> <strong>la</strong> nature, mais celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> civilisation ».C’est là qu’apparaissent <strong>de</strong>s visions différentes du mon<strong>de</strong>. Par exemple,Roger Cohen dans The New-York Times (septembre 2009) observe que <strong>la</strong> <strong>France</strong>a préservé une re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> nourriture qui <strong>la</strong> distingue <strong>de</strong>s États-Unis,notamment sur trois points : l’obsession hygiéniste <strong>de</strong>s Américains, l’angoisse dutemps qui ne permet pas <strong>de</strong> le perdre dans <strong>de</strong> longues préparations 103 et l’absence<strong>de</strong> terroirs. L’art <strong>de</strong> vivre à <strong>la</strong> française est bien une façon particulièred’envisager <strong>la</strong> vie et ses p<strong>la</strong>isirs, une re<strong>la</strong>tion au temps, une gourmandise <strong>de</strong>sproduits <strong>de</strong> qualité, un p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> gourmet à savourer leur préparation.Guy Savoy, explique qu’avec <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> produits le cuisinier a <strong>de</strong>vantlui « une fabuleuse série <strong>de</strong> mots pour écrire les textes que sont les p<strong>la</strong>ts. C’estunique au mon<strong>de</strong>. (...) Les pratiques culinaires font l’objet d’une transmission.Un cuisinier est un artisan qui possè<strong>de</strong> l’art <strong>de</strong> transformer instantanément enjoie <strong>de</strong>s produits chargés d’histoire. La cuisine, c’est <strong>la</strong> magie <strong>de</strong> <strong>la</strong>transformation ».Par ailleurs, le repas est un rite. En <strong>France</strong>, traditionnellement, <strong>la</strong> famillemange rassemblée, pour le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner. Ce n’est pastoujours le cas dans d’autres pays. Ce repas obéit à certaines règles (entrée, p<strong>la</strong>t,<strong>de</strong>ssert) et certains co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> politesse et <strong>de</strong> préséance.Pour toutes ces raisons, il semble bien que le repas à <strong>la</strong> française soit unesingu<strong>la</strong>rité. C’est pourquoi <strong>de</strong> nombreuses personnalités d’horizons très diversont imaginé <strong>de</strong> présenter <strong>la</strong> candidature du repas gastronomique à <strong>la</strong> française àl’inscription sur <strong>la</strong> liste du patrimoine culturel immatériel <strong>de</strong> l’humanité <strong>de</strong>l’UNESCO. Si ce dossier ne paraît pas immo<strong>de</strong>ste, dans <strong>la</strong> mesure ou i<strong>la</strong>pparaitra comme le moyen d’assurer <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> bien vivre, <strong>de</strong>convivialité et <strong>de</strong> partage, il ne pourra que participer à <strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong> l’image<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> dans le mon<strong>de</strong>. Le c<strong>la</strong>ssement pourrait aussi ai<strong>de</strong>r à sauver <strong>de</strong>sproductions menacées. Il faut se souvenir, à cet égard, que c’est le Prince Charlesqui a sauvé <strong>de</strong> l’interdiction par Bruxelles <strong>de</strong>s fromages « qui puent et quituent ». Enfin, on peut noter que, comme le déc<strong>la</strong>re Jean-Pierre Corbeau,sociologue <strong>de</strong> l’alimentation à l’université <strong>de</strong> Tours : « La cuisine française peutintégrer les influences extérieures parce qu’elle a développé <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong>dégustation ». Nous ne sommes pas très éloignés <strong>de</strong> l’idée <strong>de</strong> Julia Kristéva-Joyaux qui voit dans le message culturel <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> un appel à <strong>la</strong> rencontre etau dialogue <strong>de</strong>s cultures.102 A<strong>la</strong>in Finkielkraut ; Un cœur intelligent ; Stock/F<strong>la</strong>mmarion, 2009.103 « En <strong>France</strong>, le temps s’incline <strong>de</strong>vant l’autel <strong>de</strong> <strong>la</strong> gastronomie ».

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!