Améliorer l'image de la France - Base de connaissance AEGE
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34<strong>France</strong> une p<strong>la</strong>ce un peu singulière, qui excè<strong>de</strong> celle qu’elle occupe au p<strong>la</strong>néconomique. Le prestige attaché à l’esprit <strong>de</strong>s Lumières et à <strong>la</strong> philosophie <strong>de</strong>sdroits <strong>de</strong> l’homme continue <strong>de</strong> marquer notre image. On attend encoreaujourd’hui <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> qu’elle délivre un message original empreintd’humanisme, ce qui <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce parfois dans une position délicate, entre donneuse<strong>de</strong> leçons lorsqu’elle tient ce discours et démissionnaire lorsqu’elle ne remplitpas ce rôle que d’aucuns lui reconnaissent ou lui assignent. Les juristes etphilosophes du droit et <strong>de</strong>s institutions politiques, tout comme les penseurspolitiques qui ont enrichi les conceptions <strong>de</strong> <strong>la</strong> société et <strong>de</strong>s rapports sociaux à<strong>la</strong> fin du XIX ème siècle et au début du suivant, ont eux aussi <strong>la</strong>issé <strong>de</strong>s traces dans<strong>la</strong> mémoire. Comme les précé<strong>de</strong>ntes, elles renforcent les représentationspartielles que les autres se font <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> comme un pays accordant une p<strong>la</strong>ceparticulière aux productions conceptuelles, auxquelles seraient attribuées unprestige supérieur à celui <strong>de</strong> leur réalisation.2. Un reflet qui nous irriteTrop souvent hé<strong>la</strong>s, le prestige que l’on suppose attaché à <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong>notre culture et <strong>de</strong> notre passé pèse sur notre présent ou l’occulte.2.1. Des effets pervers dont nous sommes en partie responsablesSi le silence ou le retard <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> à s’exprimer sur certains dossiersinternationaux touchant à <strong>la</strong> justice et aux droits <strong>de</strong> l’homme peut écorner sonimage auprès <strong>de</strong> certains, une prise <strong>de</strong> parole trop prompte ou mal mesuréepeuvent en irriter d’autres ou nuire à ses intérêts. Aussi certaines référencesi<strong>de</strong>ntitaires qui sont aussi <strong>de</strong>s traits d’images sont-elles difficiles à gérer au p<strong>la</strong>ninternational. Au mieux notre fierté culturelle et le caractère universaliste <strong>de</strong>certaines valeurs que nous revendiquons peuvent être perçus comme une forme<strong>de</strong> suffisance <strong>de</strong> mauvais aloi ; au pire ils nous cantonnent dans <strong>la</strong> posturetribunitienne en raison <strong>de</strong> notre incapacité à changer les choses.Un autre constat mérite d’être dressé sur <strong>la</strong> sous-évaluation <strong>de</strong> notre imageéconomique. Si <strong>la</strong> tradition est un atout elle peut aussi être une pesanteur. Ellesert à promouvoir notre culture et notre art <strong>de</strong> vivre, <strong>de</strong>rrière lesquels se trouvent<strong>de</strong>s activités économiques et <strong>de</strong>s emplois. Cependant, cette surexposition dans <strong>la</strong>durée <strong>de</strong>s mêmes atouts aurait nécessité en contrepartie un effort particulier <strong>de</strong>valorisation <strong>de</strong> nos réussites économiques industrielles et techniciennes. Ceteffort n’ayant jamais été accompli, il en résulte une mé<strong>connaissance</strong>dommageable <strong>de</strong> nos réalisations scientifiques, technologiques, industriellescommerciales, et une sous-estimation <strong>de</strong> notre potentiel dans les domaines <strong>de</strong> <strong>la</strong>recherche et <strong>de</strong> <strong>la</strong> production. La réalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> mo<strong>de</strong>rne et technicienne, à<strong>la</strong>quelle nous n’attachons probablement pas nous-mêmes suffisammentd’importance, apparaît ainsi trop peu connue, voire niée, comme c’est parexemple le cas pour Airbus, considéré le plus souvent comme un constructeuraéronautique allemand. Pourtant, si l’on se réfère à certains palmarès prestigieuxà forte portée symbolique comme <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s <strong>la</strong>uréats du prix Nobel, il apparaît