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Améliorer l'image de la France - Base de connaissance AEGE

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25qu’ils sont, doit, sous peine <strong>de</strong> danger mortel, viser haut et se tenir droit. Bref, àmon sens, <strong>la</strong> <strong>France</strong> ne peut être <strong>la</strong> <strong>France</strong> sans gran<strong>de</strong>ur. 8 »Le repositionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> dans le mon<strong>de</strong> à l’issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> Secon<strong>de</strong>Guerre mondiale sera progressif. La Reconstruction par exemple donne l’imaged’un pays qui, en dépit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Col<strong>la</strong>boration, n’a perdu ni son unité ni sondynamisme. La mise en œuvre <strong>de</strong> mesures économiques et sociales tirées duprogramme du Conseil national <strong>de</strong> <strong>la</strong> Résistance (CNR), comme <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification,<strong>la</strong> nationalisation <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> l’énergie et du crédit, <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sécuritésociale, sont le symbole d’un pays désireux d’associer essor économique etprogrès social. Les décennies d’après-guerre sont aussi celles <strong>de</strong>s conflitssang<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> <strong>la</strong> décolonisation et concomitamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> naissance <strong>de</strong> nouveauxÉtats. Le mon<strong>de</strong> se recompose et <strong>de</strong> nouveaux équilibres se réalisent.Si par son produit intérieur brut (PIB) le pays occupe aujourd’hui lesixième rang mondial et continue <strong>de</strong> bénéficier d’une écoute certaine au niveauinternational, son recul n’en est pas moins incontestable.1.1. Le sentiment d’appartenanceL’appartenance à une communauté nationale est un fait. Elle peut se définirau travers <strong>de</strong>s critères objectifs qui s’appliquent à un sujet <strong>de</strong> droit. Le sentimentd’appartenance, lui, concerne <strong>la</strong> personne humaine. Il passe par l’intériorisationet <strong>la</strong> revendication <strong>de</strong> co<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> références, <strong>de</strong> valeurs partagées par les autresmembres <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté. Ce sentiment d’appartenance n’est pas exclusif : onpeut se sentir Auvergnat, Français, Européen, démocrate, écologiste et mé<strong>de</strong>cin à<strong>la</strong> fois, sans que cette multiplicité d’appartenances nuise à l’une d’entre elles,chacune d’elles relevant d’une problématique différente. La fidélité à sesorigines étrangères ne représente pas davantage un obstacle dirimant : il estpossible, sans les renier, <strong>de</strong> développer un sentiment d’appartenance à une autrecommunauté et un autre pays. L’addition n’est pas trahison.Le sentiment d’appartenance, terme que nous utiliserons <strong>de</strong> préférence àcelui d’i<strong>de</strong>ntité trop ambigu et susceptible <strong>de</strong> polémique, est par naturepolymorphe et évolutif. Il peut se limiter à un territoire plus ou moins vaste, lequartier, le vil<strong>la</strong>ge, le département, <strong>la</strong> région, le pays, maintenant l’Europe. Ilpeut aussi, et c’est <strong>de</strong> plus en plus souvent les cas, s’appliquer à <strong>de</strong>s personnesayant en partage une communauté <strong>de</strong> pensée, <strong>de</strong> préoccupation politique, sociale,culturelle, sportive (avec le port du maillot), linguistique, professionnelle oureligieuse... Il s’agit alors d’une notion fédératrice qui rassemble <strong>de</strong>s individusqui se reconnaissent entre eux, abolissant parfois même <strong>de</strong>s frontières.C’est ainsi que le sociologue américain Erwing Goffman a dès les annéessoixante appliqué à <strong>de</strong>s groupes victimes <strong>de</strong> discriminations sociales ou raciales,par exemple, les femmes et les noirs aux États-Unis <strong>la</strong> notion d’i<strong>de</strong>ntité pourexprimer positivement et revendiquer une forme <strong>de</strong> solidarité et <strong>de</strong> fierté.8Charles <strong>de</strong> Gaulle, Mémoires <strong>de</strong> guerre, tome 1, Plon, 1954.

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