143directs et indirects soit autant que le secteur automobile dans sa globalité, avecune contribution à <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s paiements supérieure à celle <strong>de</strong> l’automobile,<strong>de</strong> l’agriculture et <strong>de</strong> l’agroalimentaire réunis. L’industrie touristique est doncincontestablement l’un <strong>de</strong>s points forts <strong>de</strong> l’économie française.L’analyse attentive montre cependant que <strong>la</strong> situation est malgré toutpréoccupante. Le secrétaire d’État chargé du tourisme, Hervé Novelli, exposaiten juin 2009 <strong>de</strong>vant l’Assemblée nationale, que « Depuis plusieurs années, <strong>la</strong>réalité est que notre économie touristique voit notre position stagner ». Il faut,en effet, rappeler que si nous sommes le pays recevant le plus <strong>de</strong> visiteurs, nousne sommes que le troisième pour <strong>la</strong> valeur, après les États-Unis et l’Espagne(<strong>de</strong>puis 2002). Nous ne sommes, par ailleurs, que le neuvième pays pour <strong>la</strong>dépense par touriste. Hors tout contexte <strong>de</strong> crise, notre part <strong>de</strong> marché mondial areculé régulièrement chaque année, au total <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2 % en huit ans, soitsensiblement plus que nos concurrents, dont les États-Unis.Face à ce constat, le gouvernement a engagé une politique déterminée enfaveur du tourisme. En 2008 a été <strong>la</strong>ncé <strong>la</strong> « Marque <strong>France</strong> », le nouveau <strong>la</strong>beltouristique <strong>de</strong> notre pays. Le c<strong>la</strong>ssement hôtelier a été modifié pour introduireune cinquième étoile, nous mettant à égalité avec nos concurrents. D’autre part,le groupement d’intérêt public ODIT <strong>France</strong> et le groupement d’intérêtéconomique Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> ont fusionné pour donner naissance à l’agence<strong>de</strong> développement touristique dénommée commercialement ATOUT <strong>France</strong>. Lesmissions <strong>de</strong> cette agence se concentrent autour <strong>de</strong> trois objectifs : <strong>la</strong> promotiontouristique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> ; <strong>la</strong> réalisation d’opérations d’ingénierie touristique ; <strong>la</strong>mise en œuvre d’une politique <strong>de</strong> compétitivité et <strong>de</strong> qualité du secteur. Laprési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’agence a été confiée à l’ancien ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture RenaudDonnedieu <strong>de</strong> Vabres.Il faut noter enfin que <strong>la</strong> baisse du taux <strong>de</strong> TVA à 5,5 % dans <strong>la</strong>restauration a fait l’objet d’un contrat d’avenir avec les professionnels quicomporte <strong>de</strong>s engagements en termes <strong>de</strong> prix, d’investissements et d’emplois,(quarante mille emplois additionnels).Tous ces efforts ne pourront que consoli<strong>de</strong>r « l’effet <strong>France</strong> » qui, <strong>de</strong>puis2002, a fait progressivement revenir les Américains (qui boudaient <strong>de</strong>puis lerefus <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> <strong>de</strong> soutenir l’intervention en Irak) et attirent <strong>de</strong> nouveauxvisiteurs Russes, Indiens et Chinois. L’économie touristique a présenté unecertaine résistance à <strong>la</strong> crise. À l’été 2008, les prévisions étaient pessimistes,mais le secteur a été finalement re<strong>la</strong>tivement peu affecté. On sait, par ailleurs,que le tourisme est particulièrement apte au rebond. On peut penser que l’enjeuest maintenant bien perçu par les déci<strong>de</strong>urs politiques et que ce moteur dudéveloppement économique français sera soutenu comme il convient. Enfin, ilfaut considérer que le tourisme est un amplificateur d’image. C’est l’attractivité<strong>de</strong> notre pays qui fait le succès du tourisme, et c’est <strong>la</strong> promotion touristique quipeut accroître <strong>la</strong> perception positive <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> dans le mon<strong>de</strong>.
1442. Le rôle irremp<strong>la</strong>çable <strong>de</strong> ParisL’importance historique <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> Paris en Europe avait échappé auxAméricains lorsqu’ils ont décidé du lieu d’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> leur parc d’attractionen Europe. Dans un premier temps, à <strong>la</strong> surprise <strong>de</strong>s Parisiens, ils ont nommé ceparc EuroDisney. Quelques années plus tard, comprenant leur erreur ils l’ontrebaptisé Disney<strong>la</strong>nd Paris. On peut comprendre cette rectification comme unhommage rendu à l’attractivité européenne <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> Paris. Concernant <strong>la</strong><strong>France</strong>, le poids <strong>de</strong> Paris est écrasant. Une bonne politique touristique cherchedonc à équilibrer l’activité économique touristique avec les régions. Mais ce<strong>la</strong>doit se faire sans affaiblir Paris, et en exploitant au contraire son image au profit<strong>de</strong> tous. Comme le dit Philippe Augier, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>France</strong> Congrès : « Paris estessentiel pour l’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>France</strong> ».2.1. Un rayonnement historique« Paris est <strong>la</strong> patrie d’un homme <strong>de</strong> lettres, sa seule patrie ». Cetteaffirmation <strong>de</strong> Sébastien Mercier, à <strong>la</strong> fin du XVIII ème siècle, pourrait servird’introduction aux nombreux ouvrages consacrés à <strong>la</strong> suprématie <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitalependant une longue pério<strong>de</strong> historique. L’historien américain John W. Baldwin,dans Paris 1200 a montré le grand départ <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville sous Philippe Auguste avec,notamment, <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale Notre Dame, premier <strong>de</strong>smonuments qui contribueront à <strong>la</strong> légen<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville. Patrice Higonnet 112 ,présente sur <strong>de</strong>ux siècles les facettes <strong>de</strong> Paris, capitale du mon<strong>de</strong>. L’auteur s’estinterrogé « Sur l’histoire vécue <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitale, mais aussi sur <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>sreprésentations <strong>de</strong> cette aventure ». Paris, c’est <strong>la</strong> capitale <strong>de</strong>s lettres au XVIII èmesiècle ; c’est aussi <strong>la</strong> capitale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Révolution du 14 juillet à <strong>la</strong> Commune ; <strong>la</strong>capitale du crime <strong>de</strong> Lacenaire et Vautrin à Lupin et Fantomas ; <strong>la</strong> capitale <strong>de</strong> <strong>la</strong>ga<strong>la</strong>nterie, <strong>de</strong>s « salonnières », <strong>de</strong>s militantes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> féminine, royaume <strong>de</strong><strong>la</strong> Parisienne ; <strong>la</strong> capitale <strong>de</strong>s sciences (Lavoisier, Buffon, Monge, Pasteur, lesépoux Curie...) ; <strong>de</strong> <strong>la</strong> technique urbaine (La « Ville lumière », le métro, <strong>la</strong> TourEiffel), <strong>de</strong> l’idée <strong>de</strong> progrès (positivisme, saint-simonisme), <strong>de</strong>s passages puis<strong>de</strong>s grands magasins et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vente par catalogue ; <strong>la</strong> capitale <strong>de</strong> l’individualismeconquérant. Mais Paris c’est aussi <strong>la</strong> capitale du charme et <strong>de</strong> tous les p<strong>la</strong>isirs.Une capitale qui s’est aussi autocélébrée par un siècle et <strong>de</strong>mid’expositions internationales. Les expositions universelles <strong>de</strong> 1855 sur lesChamps-Élysées, <strong>de</strong> 1867 sur le Champ <strong>de</strong> mars (apparition <strong>de</strong>s bateauxmouches),<strong>de</strong> 1878 (présentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> machine à coudre et du praxinoscope), <strong>de</strong>1889 avec <strong>la</strong> Tour Eiffel et <strong>la</strong> galerie <strong>de</strong>s machines, <strong>de</strong> 1900 avec le métro, lePetit et le Grand Pa<strong>la</strong>is et qui reçu cinquante et un millions <strong>de</strong> visiteurs. Il fautciter aussi les expositions internationales : Arts décoratifs et industriels mo<strong>de</strong>rnesen 1925 (Arts Déco, Le Corbusier), Exposition coloniale internationale en 1931,Arts et techniques en 1937 avec les illuminations du pont Alexandre III.112 Patrice Higonnet ; Paris, capitale du mon<strong>de</strong> - Des lumières au surréalisme ; Éditions Tail<strong>la</strong>ndier.
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