La motivation en débat - Site auxiliaire de l'IUFM de l'académie de ...

l’ergonomie de Montmollin [1997, pp. 207-208] qui emploie deux fois motivation au pluriel etune fois au singulier. On trouve un autre exemple encore plus gênant dans la présentation dumodèle hiérarchique de Vallerand. Les auteurs indiquent qu’il existe trois motivations(intrinsèque, extrinsèque et l’a-motivation). En fait, ils ne décrivent pas l’état psychologique dela motivation mais les conséquences de cet état : l’engagement dans l’activité expliqué par lathéorie des buts.La motivation intrinsèque renvoie à la pratique volontaire d’uneactivité pour le plaisir et la satisfaction qu’on en retire. Parcontre, la motivation extrinsèque réfère à l’engagement dans uneactivité dans un but non inhérent à l’activité, soit en vue deretirer quelque chose de plaisant, soit afin d’éviter quelque chosede déplaisant une fois celle-ci terminée. [Vallerand et Grouzet,2001, p61].Je comprends bien la distinction qu’ils établissent mais il me semble qu’on ne sait plus trèsbien, en revanche, ce qui relève des facteurs et ce qui relève de la motivation. Mais les auteurspoursuivent, un peu plus loin :Aussi on ne peut pas dire qu’une personne est « motivée » ou non.Il est plus approprié de faire référence à une collection demotivations différentes par nature et par niveau de généralité.[Vallerand & Grouzet, 1985, p. 62]Qu’est ce qu’une collection de motivations ? En lisant cet extrait, on a l’impression que lamotivation est ramenée aux orientations, attitudes et désirs, et non au processus. Il me semblealors que pour ces chercheurs, le problème réside moins dans la définition de la motivation quedans les facteurs qui la déclenchent, d’où le glissement sémantique qui fait qu’on emploiemotivation pour désigner un état ou un processus assez peu défini et motivations pour désignerles orientations et les buts des sujets face à une action ou une tâche. Il faut nous tourner versGardner et Lambert [1972] pour clarifier les choses. Ils ont défini la motivation comme lerésultat de deux facteurs : l’attitude et l’orientation. L’attitude regroupe l’ensemble descroyances qui fondent nos représentations à l’égard de la LVE, notamment la communauté quila parle ; l’orientation correspond aux résultats que nous attendons de l’acquisition de la L2 etrecouvre la question des buts ; et la motivation est ce qui garantit le succès dans la LVE[Masgoret & Gardner, 2003, p.170]. Pour ma part, j’ai décidé, en suivant Dörnyei [2001] ouViau [2004], de définir le concept de motivation comme un processus d’ensemble et non9