Rapport de la sixième réunion conjointe - United Nations Economic ...

E/ECA/CM/46/6AU/CAMEF/MIN/Rpt(VIII)Page 7continent, une main-d’œuvre limitée en raison du faible niveau des compétences, des infrastructuresinadéquates et un environnement des affaires peu attractif. Pour s’attaquer à ces obstacles, il fallaitnotamment créer un cadre macroéconomique étayant le programme d'industrialisation de l'Afrique,élaborer des politiques permettant d'améliorer l'environnement des affaires sur le continent, instituerune meilleure assurance-qualité et le respect des règles et des normes internationales, renforcer lecapital humain, utiliser des techniques novatrices et promouvoir le secteur privé en Afrique.31. Parlant de la Côte d'Ivoire, M. Duncan a indiqué que le pays s'était engagé dans un programmed'émergence économique à l’horizon 2020. Pour réaliser ce programme, le pays aurait toutefois àrelever trois défis majeurs, à savoir : i) maintenir la paix et la sécurité, ii) engager la réconciliationnationale, et iii) assurer une croissance économique renouvelée et soutenue. Concernant le troisièmedéfi, la Côte d'Ivoire tablait sur un rythme de croissance soutenu de 10 % par an dans le cadre de lavision. Le pays avait, en outre, pris des mesures complémentaires, parmi lesquelles la création de zoneséconomiques spéciales, la transformation plus poussée des produits de base agricoles en produits àvaleur ajoutée, la promotion des petites et moyennes industries et la mise en place d'un cadre de gestionde la qualité.32. M. Donald Kaberuka, Président de la Banque africaine de développement (BAD), a, dans sonallocution d'ouverture, dit que les produits africains pouvaient soutenir la concurrence sur les marchésmondiaux, car le continent disposait d’avantages comparatifs certains. Par exemple, les produitsafricains pourraient être compétitifs sur le plan des prix, en raison des faibles coûts salariaux sur lecontinent. L’intervenant a reconnu que le délai de livraison des produits africains était assez long àcause d'infrastructures de transport médiocres et de barrières non physiques au commerce, notammentdes procédures portuaires et douanières peu efficaces. Il a aussi reconnu que la mise au point deproduits de haute qualité demeurait un défi en Afrique, tout en soulignant que ce défi pourrait êtrerelevé par la mise en valeur des ressources humaines et une formation propre à améliorer lescompétences des travailleurs. Les pays africains devaient disposer d’une masse critique d'ingénieurs etde scientifiques expérimentés pour que leurs industries puissent fabriquer des produits de grandequalité. Ces pays devaient aussi résoudre leurs problèmes énergétiques afin de réduire les coupuresd'électricité et baisser ainsi les coûts de production et rendre leurs industries plus compétitives.Globalement, il ne fallait pas favoriser des industries inefficaces et donc non compétitives. Certainssecteurs, comme l'énergie, pourraient être subventionnés, mais les subventions devaient être limitéesdans le temps et assorties de stratégies de sortie bien définies.33. M. Trevor Manuel, Ministre à la Présidence chargé de la Commission nationale de planificationd'Afrique du Sud, a convenu avec M. Donald Kaberuka que les programmes de subventions nefonctionnent pas bien dans certains cas et qu’ils entraînent généralement des distorsions du marché. Ilfaut disposer d’institutions statistiques solides permettant de s’assurer que les subventions sont fondéessur des données factuelles. La taille de l'économie aussi est un facteur important de l'industrialisation.Ainsi, sa population de 1,2 milliard d’habitants a permis à la Chine d’enregistrer une forte croissanceindustrielle. Le milliard d'habitants de l'Afrique était réparti entre 54 pays, ce qui résultait en de petiteséconomies et faisait de l'intégration régionale un impératif pour l'industrialisation du continent. Quiplus est, l'industrialisation de l'Afrique commande aux pouvoirs publics de mettre l’accent sur la miseen valeur de leurs ressources humaines et exige des dirigeants visionnaires. L'Afrique doit façonner sonpropre destin et tirer parti des opportunités que lui offrent ses abondantes ressources naturelles pourTraduction certifiée par PDS