Rapport de la sixième réunion conjointe - United Nations Economic ...

E/ECA/CM/46/6AU/CAMEF/MIN/Rpt(VIII)Page 1557. M. Khor également a fait part de ses réflexions sur le commerce international de l’Afrique etmis en garde contre deux problèmes qui menaçaient si l’Afrique signait les accords de partenariatéconomique (APE) proposés par l’Union européenne. Le premier était que les APE supprimeraient tousles instruments et politiques que l’Asie avait pu utiliser pour son industrialisation. Ils ramèneraientégalement les tarifs douaniers à zéro, ce qui empêcherait le soutien aux industries locales et leurdéveloppement, et limiterait le développement par l’Afrique de ses industries. Deuxièmement, si lespays africains supprimaient les taxes à l’exportation, comme le demandaient les APE, les principauxinstruments pour la création de valeur ajoutée seraient supprimés, particulièrement dans le secteurd’extraction, ce qui irait à l’encontre du programme d’industrialisation du continent. L’orateur aterminé son intervention par deux recommandations: a) les dirigeants africains devraient différer lasignature des APE et, avec le soutien de la CEA et de la CUA, accélérer l’approfondissement del’intégration régionale; et b) les décisions relatives à des partenariats extérieurs devaient être prisescollectivement en Afrique, et non individuellement par chaque pays, ce qui réduisait les bénéfices tiréspar les pays et par le continent dans son ensemble. Enfin, M. Khor a exhorté l’Union européenne àaccorder des préférences à l’Afrique à l’OMC plutôt que d’exiger que la région ramène ses tarifsdouaniers à zéro. Ces propositions, si elles étaient acceptées, seraient bénéfiques à la fois à l’Unioneuropéenne et à tous les pays africains, y compris les moins avancés parmi eux .58. Au cours des discussions qui ont suivi, plusieurs questions ont été soulevées, en complémentaux interventions des panélistes. Il y avait plusieurs approches à l’industrialisation et l’Afrique devaitprendre en considération les options qui convenaient à la région, notamment l’ajout de valeur auxressources naturelles et la promotion de l’innovation et de la créativité. Les participants ont invitéinstamment les pays africains à intégrer l’industrialisation dans leurs cadres nationaux de planification.59. S’agissant des APE, les participants ont fait observer que la Commission de l’Union européenneavait mené la négociation des APE en Europe, alors qu’en Afrique, les communautés économiquesrégionales, qui étaient les principaux acteurs, subissaient souvent la pression de la Commission del’Union européenne de respecter le délai fixé pour la signature des accords. Les participants ontréaffirmé la décision prise par le sommet de l’Union africaine, à savoir que la Commission de l’UAdevrait conduire les négociations relatives aux APE.Recommandations60. À la suite de la table ronde, les participants à la Conférence ont formulé les recommandationsci-après:• Les pays africains sont invités à intégrer l’industrialisation dans leurs cadres nationaux deplanification.• Les pays africains devraient accélérer la mise en œuvre du programme de développementdes infrastructures en Afrique afin de donner au continent une infrastructure saine etabordable.• L’Union européenne est invitée à veiller à ce que les APE soient axés sur ledéveloppement pour l’Afrique et à accorder la préférence à l’Afrique afin de ne pas nuireà ses industries.Traduction certifiée par PDS