Rapport de la sixième réunion conjointe - United Nations Economic ...

E/ECA/CM/46/6AU/CAMEF/MIN/Rpt(VIII)Page 14technologie financées par le gouvernement, ainsi que l’exploration de plus grands marchés pour lesproduits à valeur ajoutée.54. M. Ladislau Dowbor, de l’Université catholique de São Paulo (Brésil), a tout d’abord indiquéque la planification stratégique était l’un des principaux éléments qui avaient facilité la réussite de sonpays. Le développement, l’industrie et la justice sociale étaient tous liés au Brésil. Dans les pays endéveloppement, un fossé s’était créé lorsque les recettes d’exportation avaient été utilisées pourimporter des marchandises de luxe dont seule une petite fraction de la population avait bénéficié.Lorsque les revenus d’un pays provenaient de ressources minières, ce pays utilisait des ressourcesextérieures pour renforcer les forces disponibles pour le développement intérieur, comme la formationet la fourniture de biens et de services. L’ancien Président Lula avait transféré des fonds publics, àhauteur de 60 dollars des États-Unis par famille et par an, en faveur des plus pauvres de la sociétébrésilienne, politique qui avait provoqué un grand changement en augmentant le soutien politique et enstimulant la participation économique, sociale et politique des défavorisés. L’exercice avait eu un effetdémultiplicateur, notamment par la création de petites entreprises et de nouveaux emplois, qui, à leurtour, avaient conduit à une demande locale de biens et de services. Des marchés intérieurs avaient étécréés en alternative aux marchés internationaux. Les femmes avaient joué un rôle central dans leprocessus, car l’argent qu’elles recevaient était utilisé pour améliorer les conditions de vie de leurfamille. Enfin, le Brésil avait un système intégré d’industrialisation, qui commençait à l’échelon le plusbas de la société et augmentait avec le développement de plusieurs petites industries.55. M. Babatunde Osotimehin, Secrétaire général adjoint de l’ONU et Directeur exécutif duFNUAP, a déclaré que son organisation générait des informations sur la population et la dynamiquedémographique. À l’heure actuelle, l’Afrique comptait un demi-milliard de jeunes, chiffre susceptiblede doubler au cours des prochaines décennies. Les jeunes devraient donc recevoir une éducation dequalité et se voir dotés des compétences requises pour l’industrialisation. Les femmes et les filles, quin’étaient pas autorisées à participer aux marchés et autres activités doivent être habilitées². Il fallaitmettre un terme aux pratiques de mariage précoce, alors que les femmes et les filles avaient besoind’accéder à la planification familiale, à l’éducation et à l’emploi pour devenir des participantes égalesaux hommes dans le développement du continent. M. Babatunde a par ailleurs lancé un appel en faveurde la promotion de l’égalité des sexes et du respect des droits des jeunes, notamment l’accès à uneéducation de qualité pour de meilleures opportunités d’emploi.56. M. Martin Khor, Directeur exécutif du Centre Sud à Genève, a commencé son intervention pardes comparaisons entre les pays d’Asie de l’Est et d’Afrique. Tout comme en Afrique, la corruption,les dictateurs, les marchés sous contrôle étaient omniprésents en Asie, et les États jouaient un grandrôle dans le développement. Une différence majeure entre le développement et l’industrialisation del’Afrique et de l’Asie était que, contrairement aux pays d’Asie, les pays africains étaient liés par lespolitiques du FMI et de la Banque mondiale. Le consensus de Washington préconisait un rôle trèslimité de l’État dans l’économie et invitait les pays à démanteler leur ministère de la planification. EnAsie, en revanche, ces ministères avaient été maintenus et les États avaient pu étoffer des institutionsimportantes pour soutenir leur programme d’industrialisation. M. Khor a déploré la pratique en coursen Afrique où les règles étaient fixées par les partenaires, alors qu’en Asie, elles étaient déterminées parles États eux-mêmes. Les règles fixées par le FMI et la Banque mondiale n’avaient pas conduit à undéveloppement appréciable en Afrique malgré plusieurs décennies d’application.Traduction certifiée par PDS