Rapport de la sixième réunion conjointe - United Nations Economic ...

E/ECA/CM/46/6AU/CAMEF/MIN/Rpt(VIII)Page 8mener à bien son programme d'industrialisation. Il a appelé les ministres à élaborer des plans dedéveloppement à la fois pour le long et le court terme.34. M. Bachir Messaitfa, Ministre de l'industrie de la République démocratique d'Algérie, a affirméque son pays avait une stratégie industrielle à long terme qui reposait sur des piliers complémentaires, àsavoir le renforcement des infrastructures, le développement du capital humain, la mise au point de latechnologie, ainsi que le renforcement des institutions statistiques, l’objectif étant d’éclairerl’élaboration et le suivi des politiques et d’assurer une gouvernance au service de la transformationstructurelle. M. Messaitfa a articulé son intervention sur les idées suivantes: diversification de laproduction et des exportations, transformation économique consistant à passer des produits de base àdes produits à fort contenu technologique; facilitation du commerce pour accéder aux marchéstraditionnels et nouveaux; interventions en faveur des entreprises locales; amélioration del'environnement des affaires; établissement d'un réseau d’entreprises et appui au développement despartenariats public-privé.35. M. Kandeh Yumkella, Directeur général de l'ONUDI, a, dans son intervention, dit quel'industrialisation était un processus délibéré et à long terme. Parfois, et en réponse à des besoins àcourt terme, l'Afrique avait adopté des programmes qui l’avaient détournée de ses priorités. Lecontinent devait créer environ dix millions d’emplois pour faire face à l’explosion démographique deses jeunes, en utilisant l'industrialisation comme un moyen d’action viable. Les gouvernementsafricains devraient vigoureusement appuyer le processus d'industrialisation, notamment en créant desinstitutions spéciales de soutien aux industries. Tout en reconnaissant que l'Afrique devait suivre lavoie d’une croissance économique verte, il a estimé qu’il incombait aux pays du continent de définireux-mêmes leurs besoins et leurs choix énergétiques.36. M. Carlos Lopes était l’animateur de la séance. Il a affirmé que l'Afrique avait un problèmed'image de marque, faisant observer que l'Asie n'était pas cataloguée comme un continent à risque pourles entreprises, bien qu’elle soit en proie à des conflits sociaux et politiques similaires ou même plusgraves que ceux que connaissait l’Afrique. Le continent avait adopté certaines politiques qui nuisaient àson industrialisation. La faiblesse de la réglementation y avait permis d'inonder les marchés avec desproduits bon marché, en provenance notamment de Chine. M. Lopes a fait observer que, venustardivement dans le secteur manufacturier, les pays africains devaient s’attendre à une concurrenceféroce pour pénétrer les marchés mondiaux. Il pensait, comme M. Trevor Manuel que l'Afrique devaittrouver des méthodes novatrices d'imposition et d’emprunt qui consisteraient « à taxer intelligemmentet à emprunter à bon escient» pour assurer la survie et la croissance de ses industries. Cela signifiaitessentiellement que le continent devait trouver les moyens de protéger ses industries, tout en respectantles normes et les règlements multilatéraux pertinents tels que les accords de l'OMC. Le Secrétaireexécutif a réaffirmé que la protection des industries naissantes ne devrait pas être permanente et qu’ilfallait définir clairement comment cette protection prendrait fin.37. Dans le débat qui a suivi, les participants à la Conférence ont mentionné plusieurs défis etopportunités en ce qui concerne l'industrialisation et la transformation sociale en Afrique. Tout d'abord,l'Afrique était un continent divers quant aux ressources et aux richesses des États membres. Aussi, ledébat sur l'industrialisation devait-il dépasser les questions d’ordre général pour traiter des situationsspécifiques des pays. Indépendamment des ressources naturelles dont un pays est doté,Traduction certifiée par PDS