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EXPLORER

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<strong>EXPLORER</strong> – QUELS ENJEUX ?<br />

encadrement et leur expérience opérationnelle. Elles sont<br />

capables de se renseigner, d’évaluer les risques et de se<br />

projeter dans l’avenir en croisant leurs expertises avec<br />

celles de collègues d’autres entreprises. Grâce à leurs<br />

relations avec les services de l’État, elles sont informées<br />

du niveau d’alerte et des types de risques existants, ce<br />

qui leur permet d’imaginer des parades avec les mesures<br />

à prendre et les réponses à apporter. Enfin, elles peuvent<br />

conseiller la mise en place de matériels performants<br />

répondant aux menaces identifiées. Malheureusement,<br />

les directions sûreté n’ont pas l’écoute de la plupart des<br />

dirigeants d’entreprises pour qui la sécurité relève plus<br />

du gardiennage que d’une activité transversale spécifique<br />

dont les failles peuvent coûter très cher tant au niveau du<br />

coût que de l’image.<br />

La baisse des capacités financières de nos ministères suite à<br />

la crise économique ne permet pas d’augmenter les effectifs<br />

de policiers et de gendarmes alors que nos concitoyens<br />

ont une exigence croissante de sécurité collective. La<br />

multiplication des cibles potentielles et la variété des types<br />

d’actions demandent pourtant un accroissement sensible<br />

des moyens humains et matériels de sécurité dans les sites<br />

publics ou privés. La seule solution est donc un transfert<br />

de responsabilité régalienne de la police nationale vers<br />

les polices municipales, la garde nationale et les sociétés<br />

privées de sécurité. Mais ceci n’est envisageable que dans<br />

un cadre parfaitement défini pour répondre aux exigences<br />

de ce type d’activité dans le respect du droit.<br />

L’utilisation de militaires, de policiers ou de gendarmes<br />

pour faire des gardes statiques pose le problème de<br />

l’optimisation des moyens. Il est évident que ce type de<br />

travail ne requiert pas les années de formation propre<br />

à d’autres actions de service public. Utiliser pour les<br />

patrouilles de Vigipirate, un militaire, formé pour la guerre<br />

sur un territoire extérieur avec un armement sophistiqué,<br />

est à l’évidence une mauvaise solution. C’est pourquoi il<br />

faut identifier toutes les activités n’exigeant pas un niveau<br />

de qualification élevé et envisager une délégation de<br />

responsabilité à un personnel capable d’assurer ce type<br />

de mission. Ceci permettra de dégager les spécialistes de<br />

ces missions banales pour qu’ils soient pleinement utilisés<br />

dans leur domaine d’expertise. La sécurité des fans zones<br />

qui a vu la collaboration de la police nationale, des polices<br />

municipales et des sociétés de sécurité privée en est une<br />

magnifique et probante démonstration.<br />

Dans un certain nombre de cas, les nouveaux outils<br />

de sécurité numérique permettent de remplacer<br />

avantageusement la surveillance humaine. La<br />

télésurveillance interconnectée avec les logiciels<br />

d’identification ou d’analyse comportementale a fait la<br />

preuve de son efficacité en réduisant sensiblement les<br />

incidents et les temps de réponse. Les drones remplacent<br />

avantageusement les patrouilles sur une zone déterminée<br />

pour en assurer une surveillance permanente. Les robots<br />

de surveillance interne multi-capteurs se montrent souvent<br />

plus efficaces que les gardiens faisant des rondes dans les<br />

sites. Ceci permet de libérer du personnel pour rejoindre<br />

les forces d’intervention.<br />

Transférer la sécurité de personnes ou de sites,<br />

assurés par l’État, à des sociétés présentant toutes les<br />

garanties nécessaires et travaillant sous le contrôle<br />

du ministère de l’Intérieur, implique de bien les<br />

différencier des activités classiques de sécurité privée.<br />

La solution la plus simple, comme le font déjà nombre<br />

de pays étrangers, pourrait être d’utiliser des sociétés<br />

de type ESSD qui assurent déjà la sécurité<br />

maritime ou celle de certaines de nos ambassades,<br />

car chacun comprend que ceci n’a rien à voir<br />

avec une société de gardiennage. L’activité implique, par<br />

exemple, d’avoir résolu le problème de l’armement et de<br />

l’ouverture du feu en légitime défense. Il faut également<br />

avoir la certitude que l’agent est irréprochable, ce qui<br />

suppose une enquête préalable et un suivi régulier. Il faut,<br />

enfin, qu’il ait reçu la formation nécessaire et puisse en<br />

fournir la preuve.<br />

Tout ceci se fait pour les convoyeurs de fonds depuis des<br />

années sans qu’il y ait de problèmes. On sait également que<br />

de nombreux militaires, en fin de contrat opérationnel,<br />

recherchent des emplois dans le civil. Ils pourraient<br />

parfaitement assumer ce type de travail dont ils maîtrisent<br />

les techniques avec l’expérience requise. •<br />

C<br />

H<br />

R<br />

O<br />

N<br />

O<br />

L<br />

O<br />

G<br />

I<br />

E<br />

2012<br />

Toulouse et Montauban (France) du 11 au 19/03/2012<br />

Mohammed Merah tue 137 personnes novembre et fait 2014 6 blessés. Le 11, il tue d’une balle dans la<br />

tête un sous officier du 1er RTP. Le 15, il tue deux militaires du 17<br />

Adoption de la Loi renforçant les dispositions<br />

ème RGP<br />

avec des armes à feu. Le 19, il se rend au collège-Lycée juif Ozar Hatorah<br />

relatives à la lutte contre le<br />

à Toulouse. 4 victimes dont 3 enfants.<br />

› SOMMAIRE<br />

2013<br />

Paris (France) 15/11/2013<br />

Le directeur adjoint de BFM TV est menacé par Abdelhakim<br />

Dekhar, armé d’un fusil, dans le hall de la rédaction.<br />

L’auteur de l’attaque serait également à l’origine de<br />

celle, perpétrée trois jours plus tard, sur un assistant de<br />

Libération, grièvement blessé, des coups de feu devant la<br />

Société Générale à La Défense et de la brève prise n°7 - 2016 d’otage d’un<br />

automobiliste.

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