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<strong>EXPLORER</strong> – IMPACTS ET RÉPONSES<br />

Quelles responsabilités pour l’entreprise?<br />

69<br />

L’ENTREPRISE ET LES SALARIÉS<br />

VICTIMES D’ATTENTATS<br />

Général Louis CROCQ<br />

Médecin Général (CR), psychiatre des armées, créateur du réseau national des cellules d’urgence médico-psychologique<br />

Comment l’entreprise peut-elle accueillir ses<br />

salariés qui viennent d’être victimes d’attentat,<br />

leur offrir un milieu sûr et un environnement social<br />

compréhensif qui les aide à se dégager de l’emprise<br />

de leur souvenir obsédant, et des conditions qui<br />

leur permettent de s’épanouir dans leur travail ?<br />

Divers cas de figure<br />

Des salariés d’une entreprise peuvent être victimes<br />

d’attentats terroristes, attentats à l’explosif, attentats par<br />

mitraillage ou attentats par tout autre moyen (camion fou,<br />

émission de gaz toxique, etc.).<br />

Il peut s’agir du cas particulier où l’attentat a eu lieu dans<br />

les bâtiments ou sur le site de l’entreprise ; et le salarié<br />

peut être seule victime (par exemple, le cas d’un gardien<br />

de nuit), ou une des victimes parmi d’autres. Et il peut<br />

être blessé physique ou blessé psychique, ou les deux à<br />

la fois (tout blessé physique conscient est aussi un blessé<br />

psychique, par les effets du choc émotionnel). Il peut être<br />

blessé psychique à un moindre degré, s’il a été seulement<br />

témoin à distance de l’attentat, ou intervenant dans les<br />

premiers secours. Enfin, son trouble émotionnel peut<br />

être plus intense s’il découvre que l’attentat visait des<br />

personnes (dont lui) et pas seulement les bâtiments ou le<br />

matériel.<br />

Mais il peut s’agir aussi du cas où l’attentat a eu lieu en<br />

dehors du site de l’entreprise, par exemple quelque<br />

part en ville, dans une gare ou une station de métro ; et,<br />

dans ce cas de figure, il convient de noter si le salarié<br />

victime se rendait à son travail, ou en revenait. Ici<br />

encore, on devra spécifier s’il est seule victime, ou<br />

victime parmi d’autres ; et si, parmi les autres victimes<br />

– tuées ou blessées – il y a des membres de sa famille.<br />

À signaler aussi le cas, marginal, où des membres de<br />

sa famille ont été victimes d’un attentat en dehors de sa<br />

présence ; a priori, son degré de victimisation est moindre,<br />

et il peut être endeuillé ou « impliqué », ou même « victime<br />

indirecte ». À signaler enfin, le cas où un attentat à l’explosif<br />

a détruit son domicile, et il est alors victime et sinistré (s’il<br />

était présent à son domicile), ou sinistré seulement (s’il n’y<br />

était pas présent).<br />

Que l’attentat ait eu lieu sur le site ou en dehors de<br />

l’entreprise, le salarié victime blessé physique ou<br />

psychique peut avoir été hospitalisé un certain nombre de<br />

jours, et avoir bénéficié ensuite d’un arrêt de travail d’une<br />

certaine durée, avec ou sans soins à domicile. Et peut-être<br />

va-t-il reprendre son travail grevé d’une inaptitude<br />

transitoire à servir, que le médecin de l’entreprise va<br />

entériner et évaluer en fonction des avis du médecin<br />

traitant et des médecins experts.<br />

État psychique<br />

des victimes d’attentat<br />

Phase immédiate (les premières 24 heures)<br />

Au moment de l’attentat, les sujets présents sur les lieux<br />

ont réagi par la réaction réflexe de stress. Il peut s’agir<br />

(dans 75 % des cas) d’un stress adapté, qui inspire des<br />

comportements salutaires de sauvegarde et d’entraide,<br />

mais se paie par des symptômes gênants (tachycardie,<br />

hypertension, pâleur et spasmes viscéraux) et par une<br />

dépense en adrénaline, en cortisol et en glucides. À la<br />

n°7 - 2016 › SOMMAIRE

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