EXPLORER
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<strong>EXPLORER</strong> – QUE PEUT L’ÉTAT<br />
Vers un accroissement des pouvoirs des acteurs privés de la sécurité ?<br />
53<br />
La lecture automatisée de plaques d’immatriculation<br />
(LAPI) est un procédé technique consistant à permettre<br />
la lecture aléatoire des plaques d’immatriculation. Ce<br />
procédé est notamment utilisé dans le cadre de la sécurité<br />
intérieure par les services de police et de gendarmerie<br />
nationale, ainsi que par les douanes.<br />
Un incompréhensible<br />
éparpillement<br />
Si les Européens ont bien compris que l’efficacité de<br />
la sécurité repose sur une coopération poussée et<br />
une réponse collective, cela ne suffit pas et la prise de<br />
conscience n’est pas encore suivie des faits attendus.<br />
La dimension nationale est fondamentale.<br />
Mais comme le souligne Nicolas BAVEREZ à propos des<br />
services de renseignement, « la France ne peut échapper<br />
à une profonde réorganisation ». Cette réorganisation<br />
vise notamment « l’élaboration d’une stratégie globale de<br />
sécurité, aujourd’hui défaillante ».<br />
Il rappelle l’intérêt de faire travailler ensemble le million<br />
de personnes qui coproduisent la sécurité en France,<br />
soulignant la nécessité de « renforcer la formation et la<br />
déontologie des agents de sécurité privée ».<br />
Agir et non subir<br />
Je partage les propos de Nicolas BAVEREZ. Ces différents<br />
constats nous incitent à agir rapidement. Et je considère<br />
que la sécurité privée doit également procéder à une<br />
profonde réorganisation.<br />
Une réorganisation qui repose sur deux mots d’ordre :<br />
confédération et excellence. L’excellence, qui doit animer<br />
notre démarche en matière de formation recrutement<br />
et de formation. C’est dans ce cadre que j’appelle à la<br />
création d’un Institut national de la Sécurité privée dans<br />
une concertation avec tous les acteurs concernés.<br />
En contrepoint, il s’agit de proposer une nouvelle approche<br />
pour que les entreprises de sécurité privée puissent<br />
faire face aux nouvelles missions qui leur sont confiées.<br />
L’USP 1 (mais au-delà c’est toute une profession) demande<br />
notamment la création d’un cadre réglementaire précis.<br />
La Confédération, aussi, s’impose désormais. Aujourd’hui,<br />
plus de 15 organisations « animent » notre secteur. Cet<br />
éparpillement est largement contreproductif.<br />
Nous avons besoin d’une stratégie opérationnelle,<br />
efficace et exemplaire, incompatible avec les querelles<br />
de chapelle stériles.<br />
Le temps de l’action collective est venu. L’Alliance<br />
Nationale des Activités Privées de Sécurité (Anaps) est<br />
un laboratoire qui a permis de fédérer 14 organisations<br />
et de réfléchir ensemble à la création d’une approche<br />
globale de la sécurité privée. Nous devons continuer<br />
encore et sortir de nos schémas anciens. Nous devons<br />
désormais renforcer encore cette démarche en créant<br />
cette Confédération de la sécurité privée. Un lieu unique<br />
de partage des idées et des compétences, un espace<br />
central qui permette la mutualisation des moyens de tous<br />
les acteurs en préservant les identités des métiers.<br />
On doit être à la hauteur, c’est-à-dire lancer un plan<br />
stratégique opérationnel qui crée la différence, qui<br />
fait la démonstration à nos adhérents, à nos agents, à<br />
nos clients et à l’État, que dans les prochaines années,<br />
grâce à ce nouvel engagement, les acteurs de la sécurité<br />
privée pourront relever un certain nombre de défis,<br />
notamment en matière économique, d’emploi, de<br />
professionnalisation, et offrir des solutions intégrées et<br />
prédictives.<br />
Cette exigence unitaire ne s’impose pas seulement aux<br />
acteurs de la surveillance humaine.<br />
En clair, elle s’impose à tous. Alors, métier par métier,<br />
construisons cette unité de représentation que tout le<br />
monde appelle de ses voeux sans oser le dire.<br />
Pourquoi ? Parce que plus vite nous avancerons unis,<br />
plus vite nous serons connus et reconnus comme des<br />
acteurs à part entière. Or, en dépit des progrès réalisés<br />
ces dernières années, ce n’est pas encore le cas.<br />
Tous attendent que nous nous comportions, aujourd’hui,<br />
avec responsabilité pour protéger nos infrastructures<br />
et nos concitoyens, en appui de la puissance publique.<br />
La menace terroriste a changé la société française et<br />
ouvert le chemin à une nouvelle conscience collective.<br />
Alors, nous aussi, bougeons les lignes et osons nous<br />
libérer de nos blocages pour nous transformer,<br />
collectivement, dans l’intérêt national, créer le lien de<br />
confiance avec l’opinion publique et tous les acteurs<br />
de la filière de la sécurité. •<br />
POUR ALLER PLUS LOIN<br />
L’ANAPS<br />
Créée le 17 janvier 2013, l’Anaps, Alliance nationale des<br />
activités privées de sécurité, regroupe quatorze organisations<br />
représentatives du secteur, toutes activités confondues :<br />
surveillance humaine, sécurité électronique, télésurveillance,<br />
transports de fonds et de valeurs, sûreté aéroportuaire,<br />
enquêtes privées, protection de personnes, conseil, formation.<br />
http://www.anaps-securite.org/<br />
n°7 - 2016 › SOMMAIRE