a_MIntresse__Septembre_2017

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En Chine, la station balnéaire de Beidaihe
est à Pékin ce que Deauville est à Paris,
un lieu de villégiature prisé. Entre plages
et villas se dresse un lieu unique : un
hôpital où les soins passent exclusivement
par le qi gong, gymnastique douce, pilier
de la médecine chinoise. Depuis sa création
dans les années 1950 par le professeur Liu Gui
Zhen, ce centre dépend du ministère de la
Santé et abrite à la fois un établissement de
soins et un centre de recherche. Jusqu’à six
heures par jour pendant trois mois, les patients
enchaînent des exercices spécifiquement
conçus pour traiter les douleurs cervicales,
lombaires, gynécologiques, l’asthme, les
troubles digestifs… Autant dire que le lieu est
idéal pour former les soignants et pour mener
les recherches démontrant scientifiquement ce
que cette gym soigne. L’ambiance est tout aussi
studieuse à l’institut Kaivalyadhama situé à
Lonavla, au centre-ouest de l’Inde. Dans cet
hôpital yogique pionnier, fondé en 1924,
maîtres yogi, chercheurs et médecins entourent
les patients, tout particulièrement les malades
du cancer en post-traitement, qui viennent du
monde entier pour des cures de trois semaines
visant à détoxifier, réénergiser et rééquilibrer
les corps et les esprits mis à rude épreuve par
les chimiothérapies et radiothérapies.
FACE À L’EFFET DE MODE, ATTENTION À
LA QUALITÉ DE L’ENSEIGNEMENT
Si, dans les cultures orientales, yoga, tai-chi
et qi gong font partie intégrante de la médecine
depuis des siècles, en France, ces pratiques
ont longtemps été regardées avec scepticisme.
Leur entrée dans le monde de la santé occidentale
est récente et timide. À l’inverse, elles
envahissent les salles de fitness, portées par la
tendance bien-être. Au risque d’être désormais
enseignées par des non-spécialistes, peu
attentifs à la justesse des postures. Selon une
étude publiée en juin et menée pendant un
an auprès de plus de 300 personnes fréquentant
plus ou moins régulièrement deux studios
de yoga de la banlieue de New York, cette
pratique s’est révélée source de douleurs
musculo-squelettiques pour 10 % d’entre eux
et exacerbatrice de douleurs existantes pour
21 % des personnes interrogées. Mal pratiquée,
une gym qui soigne peut blesser. Un
comble pour des disciplines dont les bienfaits
pour notre santé sont désormais prouvés.
ISTOCK
PILATES Reprendre le contrôle de son corps
C’EST QUOI ? Un travail
de renforcement des muscles
profonds du dos, de la sangle
abdominale et des fessiers. « Le
contrôle du corps est un prérequis
incontournable au bonheur », soutenait
l’Allemand Joseph Pilates,
qui a créé cette discipline pendant
la Première Guerre mondiale.
Il était alors détenu dans un camp
d’internement britannique où
il travaillait à l’hôpital. Sa méthode
de rééducation physique utilisait
les sangles et ressorts des lits.
COMMENT ÇA MARCHE ? Au sol,
avec ou sans accessoires (ballon,
élastique), ou sur des machines, les
séquences sollicitent les muscles
profonds et améliorent la souplesse
articulaire. « La respiration thoracique
calme le système nerveux
et aide à la gestion du stress »,
précise Soasick Delanoë, auteure
de Mon cahier Pilates (éd. Solar).
C’EST POUR QUI ? Le Pilates est
la gym préventive des maux de la
sédentarité, notamment la lombalgie.
Il est plébiscité par les danseurs,
et efficace après l’accouchement,
pour renforcer le plancher pelvien.
@ Fédération des
professionnels de la méthode
Pilates. www.fpmp.fr
Tonicité
Souplesse
Détente
Équilibre
SEPTEMBRE 2017