a_MIntresse__Septembre_2017

74 ANIMAUX
OPTIQUE
Des reflets naturels
L’origine des couleurs chez les oiseaux
peut être pigmentaire ou structurale.
Les pigments absorbent les fréquences
de la lumière blanche solaire et ne renvoient
que la fréquence de la couleur du pigment.
Les pigments entrant dans la composition
des plumes proviennent des caroténoïdes
jaune à rouge contenus dans les fruits
consommés par les oiseaux. Les couleurs
structurales sont, elles, dues à une diffusion
de certaines hautes fréquences de la lumière.
Celles dites de Rayleigh expliquent le bleu des
perroquets, produit par les barbes des plumes
(c’est-à-dire les fines structures translucides
rattachées au tube central). Généralement
clair, le bleu est plus foncé si la plume contient
de la mélanine. La couleur verte chez certaines
espèces de perroquet provient de l’addition
des deux types : un bleu structural issu de la
diffusion de Rayleigh et du jaune pigmentaire
provenant de la psittacofulvine, un pigment
synthétisé par l’oiseau à partir de caroténoïdes.
e
XVII siècle Invention du verre dichroïque
qui sépare les couleurs
LUMIÈRE POLARISÉE
Le soleil est son guide
Pour retrouver un point précis dans le désert, il faut
disposer de deux informations : son éloignement
et la direction pour s’y rendre. Comme la fourmi compte
ses pas quand elle se déplace, le calcul de la distance
n’est pas un problème. Quant à la direction, elle la lit
dans le ciel car elle voit la lumière polarisée, c’est-à-dire
la fraction des ondes lumineuses vibrant dans
une direction particulière sous l’effet de l’atmosphère.
La lumière polarisée transforme un ciel uniforme en
une carte bariolée permettant à l’insecte de s’orienter.
1936 Invention des lunettes polarisantes
SVEN GOERLICH/PLAINPICTURE
NICOLAS REUSENS/SPL/BIOSPHOTO
VISION ACOUSTIQUE
Chasseuse en modulation de fréquence
Le principe de l’écho, que l’on a tous
expérimenté en montagne, est
simple. Celui utilisé par la chauvesouris
est infiniment plus complexe.
Les sons émis peuvent être de fréquence
constante à fréquence modulée,
voire les deux en même temps.
Le retard à la réception de l’écho lui
permet de connaître la distance de la
proie ; les différences d’intensité et de
retard entre les deux oreilles don nent
la direction ; et les interférences des
ondes réfléchies dans l’oreille externe,
l’altitude ; enfin, le décalage de fréquence
entre les sons émis et réfléchis
sur un objet en mouvement — appelé
effet Doppler-Fizeau — lui indique
la vitesse de vol d’un insecte et la
fréquence du battement de ses ailes.
1968 Invention du radar Doppler
ANDY SANDS/NATUREPL.COM
SEPTEMBRE 2017