a_MIntresse__Septembre_2017

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LE MONDE EST FOU
Remerciés sans
remerciements
COMPÉTENTS, CONSCIENCIEUX, SERVIABLES, ILS ONT POURTANT
ÉTÉ LIMOGÉS… POUR AVOIR VOULU TROP BIEN FAIRE.
Par Damien Dubuc
HISTOIRES
100 %
VRAIES
Encore une réunion qui promet d’être
tendue : les résultats de cette entreprise
d’Ocala, en Floride, sont en berne et les couloirs
bruissent de rumeurs de licenciements.
Le couperet tombe : Lola Gonzalez va devoir
faire ses cartons. Passé le moment de stupeur,
les six employés applaudissent à tout rompre.
S’agit-il d’une collègue acariâtre ? Non, de leur
patronne, qui préfère se sacrifier plutôt que
de laisser un salarié sur le carreau. On n’est
jamais aussi bien desservi que par soi-même.
Vicki Walker se décarcasse pour ses collègues
d’Auckland, en Nouvelle-Zélande : comptable
de l’entreprise, elle rédige un mail leur
rappelant de remplir des formulaires sans lesquels
elle ne pourra pas leur verser leurs salaires.
Pour souligner l’urgence, Vicki écrit son
courrier en lettres capitales d’un rouge écarlate.
Une insupportable agression visuelle pour
son employeur, qui décide de la congédier illico
! Le grand capital a encore frappé.
Insistant, ce client. Au guichet d’une agence
bancaire de Lorient (Morbihan), il presse
le personnel de signer un chèque à sa place.
La pratique est bien évidemment interdite,
mais un conseiller accepte tout de même de
faire une entorse au règlement. Il faut dire
que le client en question est tétraplégique,
incapable de tenir un stylo. « Pas une raison
!», rétorque la direction. Pour s’être mon-
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tré si serviable, le salarié est flanqué à la
porte. Même si le client a fait des pieds et des
mains pour le défendre.
Cela fait neuf ans que Melissa Nelson est
l’assistante parfaite de James Knight. Professionnelle,
aux petits soins avec les patients
de ce cabinet dentaire de l’Iowa. Une employée
un peu trop modèle, dont les courbes
font tourner la tête du dentiste. James, qui
sent son désir le dévorer, craint de mettre
son mariage en danger. Et finit par licencier
Melissa pour couper court à la tentation.
Depuis, leur relation est en dents de scie.
Tomas court à toute allure sur le sable d’Hallandale
Beach, à Miami, pour aider à ramener
sur la plage un nageur en détresse. Puis il
regagne son poste, à quelques centaines de
mètres de là. Le secouriste n’aurait pas dédaigné
une médaille, lui qui n’a pas hésité à sortir
de sa zone de surveillance pour sauver une
vie. Sauf qu’il n’avait pas demandé l’autorisation
de son chef avant de se précipiter. Loin
d’être récompensé, le héros du jour a perdu sa
place. Depuis, Tomas a plutôt le vague à l’âme.
Ils ont tombé la combinaison de chantier, se
sont jetés à plat ventre dans la boue et se
tortillent maintenant autour d’un tube en
métal. Quinze « gueules noires » exécutent
une chorégraphie endiablée au fond d’une
mine d’or australienne : un Harlem shake
assez culotté. Leur employeur n’a pas beaucoup
apprécié cette pépite repérée sur Internet
: les chercheurs d’or sont débarqués. Ils
aimaient trop les paillettes.
Oubliée, leur amitié : devant tous les employés
de ce concessionnaire automobile
de New York dont elle est la responsable,
Jackie ne cesse d’humilier Debbie, lui reprochant
d’être une tire-au-flanc. Il est vrai qu’elle
est souvent clouée au lit par de violentes douleurs,
celles qui accompagnent souvent l’ablation
d’un rein. Car Debbie a effectué un don
d’organe. Au profit de qui ? Eh bien de Jackie,
justement, à qui ce rein providentiel a sauvé
la vie ! Mais quand Debbie a le toupet de se
plaindre de sa supérieure, elle est limogée. Au
boulot, mieux vaut avoir les reins solides.
Ni une ni deux, cet informaticien d’une entreprise
de transport du Havre fonce informer
sa direction d’une découverte sordide : en
aidant un collègue à récupérer les données
d’un disque dur cassé, il est tombé sur des
images pédopornographiques. Il les a copiées
sur le serveur de la société comme pièces à
conviction. Et c’est bien ce que lui reprochent
ses supérieurs qui le mettent à pied pour avoir
« compromis la sécurité informatique de l’entreprise
»! Lui a porté plainte contre X.
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SEPTEMBRE 2017