a_MIntresse__Septembre_2017

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lymphe », raconte Dominique Casaÿs, kinésithérapeute,
président des Temps du corps et
de la Fédération de qi gong et arts énergétiques.
« Ce sont aussi des sensations plus subtiles,
comme des picotements, de la chaleur.
Notre corps est à l’image de la terre, irriguée
par des rivières, des fleuves, traversée par les
vents et la chaleur du soleil, qui sont de l’énergie
pure. » Yoga et qi gong sont des pratiques
psycho-corporelles visant à nous relier à nousmêmes
et à notre environnement. « Par le
corps et le souffle, nous allons chercher une
sensation d’unité qui va au-delà de notre être »,
précise Lionel Coudron.
DES TRÉSORS CULTURELS TRANSMIS PAR
DES RÉFUGIÉS POLITIQUES
L’immense succès du yoga en France, qui
réunit près de 2 millions de pratiquants contre
100 000 pour le qi gong et 30 000 pour le taichi,
est pour partie lié à son histoire. Ce trésor
de la culture indienne a été importé dans
l’Hexagone dès les années 1930 par Kerneitz,
un professeur de philosophie qui fonde en 1947
la première école de hatha yoga, le plus pratiqué
en Occident. D’autres personnalités ont
participé à l’essor du yoga dans les années 1950,
parmi lesquelles Sri Mahesh, fils adoptif de
Françoise Dolto, qui a créé le premier une fédération
et une école de professeurs de yoga,
ainsi que Gérard Blitz, le fondateur du Club
Med, qui se passionne pour cette pratique et
en propose dans ses clubs de vacances. « Dans
les années 1970, on faisait du yoga dans toutes
les maisons des jeunes et de la culture », détaille
Lionel Coudron. À la même époque, les
Parisiens découvrent tout juste le qi gong et le
tai-chi sous les marronniers du Jardin du
Luxembourg. « En Chine, à l’avènement du
communisme en 1949, les maîtres d’arts martiaux,
dont le tai-chi, ont été persécutés pour
“pratiques réactionnaires” » raconte Marianne
Plouvier, professeur de tai-chi et membre de
la Fédération des arts énergétiques et martiaux
chinois. Tous ont fui d’abord vers les
autres pays d’Asie, puis vers les États-Unis et
l’Europe, emportant avec eux les connaissances
transmises par de longues lignées de
maîtres. » Le qi gong, lui, bénéficie dans un
premier temps d’un traitement à part car il
intéresse le régime pour ses vertus thérapeutiques.
Revisité et modernisé, il est alors utilisé
dans plus de 70 unités de santé dans toute
la Chine… jusqu’à leur fermeture pendant la
révolution culturelle en 1966. Les praticiens
sont alors envoyés en camp de rééducation.
Certains parviennent à s’exiler en Europe.
« Depuis, la Chine s’est réappropriée ces pratiques,
mais elles ont été vidées de tout leur
aspect spirituel, poursuit Marianne Plouvier.
Elles relèvent désormais du domaine sportif.
À tel point que le tai-chi le plus traditionnel se
transmet désormais en dehors de la Chine. »
ISTOCK
TAI-CHI
Gagner en souplesse et en sérénité
C’EST QUOI ? Gymnastique chinoise
ancestrale, le tai-chi-chuan, ou « art du
poing », aurait été créé par des guerriers
taoïstes et des moines médecins.
« Basée sur les principes opposés du yin
et du yang qui s’assemblent pour
s’équilibrer, cette discipline a pour objectif
de permettre la libre circulation du
chi, ou énergie vitale, à travers tous les
méridiens du corps, maintenant ainsi
une bonne santé physique et mentale »,
explique Sébastien Surrel, praticien aux
Thermes du Mont-Dore (Puy-de-Dôme).
COMMENT ÇA MARCHE ? L’ensemble
des 33 mouvements s’exécute dans
un ordre précis. « Issus de l’observation
de l’approche de combat des animaux,
les mouvements fluides et lents s’enchaînent
comme une danse, sollicitant
les principaux points d’acupuncture »,
ajoute le praticien. L’accent est mis sur
la respiration, dont l’apprentissage
se fait par mimétisme. Les exercices améliorent
le renforcement musculaire et
la souplesse. « Le collagène, protéine qui
protège les articulations, est davantage
produit », précise Sébastien Surrel.
On parle de « gymnastique de longévité »,
qui renforce aussi le système immunitaire
et la sphère cardio-vasculaire.
C’EST POUR QUI ? Cet art martial est
tout particulièrement utile aux personnes
souffrant de stress, d’anxiété et de
dépression. Plusieurs études ont montré
une réduction des symptômes chez
les pratiquants réguliers. « Par son aspect
méditatif, il procure de la sérénité
et éveille la conscience de soi et de son
environnement », explique Luce
Condamine, médecin du sport et multiple
championne de tai-chi-chuan.
@ Fédération des arts
énergétiques et martiaux chinois
www.faemc.fr
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SEPTEMBRE 2017