AUTOINSIDE Édition 11 – Novembre 2018
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GESTION DE PARC<br />
de voitures de sport Porsche essaie d’attirer davantage de clients et<br />
lance deux nouveautés aux États-Unis : d’une part, un abonnement<br />
mensuel permet d’accéder à une flotte de véhicules de la marque.<br />
D’autre part, les détenteurs de Porsche peuvent proposer leurs voitures<br />
à la location par le biais d’une application. « J’ai toujours été amateur de<br />
Porsche et j’aime l’idée de pouvoir confier la clé de ma 9<strong>11</strong> à un autre<br />
connaisseur l’espace d’un instant », confie Andre Haddad, CEO de la<br />
plate-forme d’autopartage Turo.<br />
Est-ce possible en Suisse aussi ?<br />
Les applications qui mettent en relation les fournisseurs et les<br />
demandeurs font partie des technologies essentielles pour la location<br />
de son propre véhicule ou l’autopartage. Les constructeurs et les<br />
fournisseurs automobiles achètent des start-up qui poussent comme<br />
des champignons pour asseoir leur position sur un marché en pleine<br />
croissance.<br />
Mais cela ne suffit pas pour les plates-formes de réservation : il faut<br />
pouvoir ouvrir, faire démarrer et refermer la voiture souhaitée sans<br />
clé. À l’heure actuelle, deux technologies permettent l’ouverture des<br />
véhicules en autopartage. Le véhicule peut être ouvert au moyen d’une<br />
carte à puce NFC (la voiture doit être équipée d’une antenne dans la<br />
poignée de la portière, d’un logiciel et de matériel informatique ou<br />
d’un boîtier supplémentaire) ou directement via une application sur<br />
smartphone.<br />
Une fois que les plates-formes se seront répandues auprès des utilisateurs<br />
potentiels, une question se posera : le marché suisse est-il prêt<br />
pour des offres d’autopartage aussi étendues ? Et le garagiste, peut-il<br />
fournir des prestations d’autopartage ? Dans AUTOINSISDE, Rene<br />
Degen, garagiste et membre du comité central de l’UPSA s’exprime<br />
clairement : « C’est très difficile. En termes de prix, le garagiste ne peut<br />
pas concurrencer des prestataires d’autopartage comme Catch a Car.<br />
Peut-être faudrait-il que le garagiste se transforme en centre de renfort<br />
pour les voitures partagées autonomes. Les voitures pourraient être<br />
chargées par induction à la borne de rechargement et se rendre chez<br />
les clients qui les auraient commandées via une application. En cas de<br />
problème technique, la voiture retournerait toute seule chez le garagiste<br />
qui la réparerait<br />
Regard sur l’avenir et les tendances<br />
Il s’agit pour les FEO et les fournisseurs de maintenir l’attractivité<br />
de la vente de véhicules dans le marché européen en stagnation.<br />
L’autopartage se prête également à l’acquisition de clients qui n’ont pas<br />
besoin d’une voiture au quotidien. « Nous sommes convaincus que le<br />
marché de l’autopartage a encore du potentiel. C’est pourquoi nous<br />
proposons un concept global qui couvre tous les besoins en matière<br />
de mobilité, que ce soit pour un parcours de quelques minutes ou un<br />
voyage de plusieurs semaines. Pour nos flottes de services de Vehicleon-Demand,<br />
nous misons entièrement sur des véhicules électriques<br />
et proposons ainsi une mobilité durable et sans émissions. De cette<br />
manière, nous désengorgeons intelligemment les espaces urbains »,<br />
déclare Jürgen Stackmann, directeur des ventes de Volkswagen.<br />
Si les FEO ou les importateurs mettent également les voitures en<br />
circulation pour l’autopartage, le garagiste sera toujours la pierre angulaire<br />
de tous les travaux d’entretien, de réparation et de nettoyage<br />
des véhicules. Actuellement, l’autopartage est encore contraignant, car<br />
l’utilisateur doit d’abord se rendre à l’endroit où le véhicule est parqué.<br />
Les véhicules autonomes rendront cela beaucoup plus simple à l’avenir.<br />
Il sera possible de faire venir le véhicule choisi chez soi et à l’heure<br />
désirée en pressant sur un simple bouton. Dans le taxi robot, le client<br />
pourra alors se rendre du point A au point B sans avoir à se concentrer<br />
sur le trafic.<br />
Le marché suisse est-il prêt ?<br />
Bien que les applications et les plates-formes d’autopartage soient<br />
de plus en plus nombreuses, à la campagne le client souhaite toujours<br />
posséder son propre véhicule. En milieu urbain, le partage de véhicule<br />
s’impose de plus en plus. AMAG a donc rejoint les rangs de la plateforme<br />
sharoo. Les privés peuvent y proposer leur véhicule à la location.<br />
AMAG se sert de la plate-forme pour mettre en ligne des véhicules de<br />
son stock ou d’occasion ou proposer des véhicules de l’entreprise de<br />
location Europcar, qui appartient également au groupe AMAG.<br />
Pour les véhicules autonomes, l’autopartage va se renforcer grâce<br />
à une logistique résolument plus simple. Dans le Magazine Volkswagen<br />
Suisse, Martin Haefner, président du Conseil d’administration<br />
d’AMAG, prend fermement position à ce sujet. Quand on lui demande<br />
s’il prendrait place dans un véhicule autonome, il répond : « Probablement,<br />
oui. À condition que ce soit mon propre véhicule. Je tiens à ma<br />
sphère privée et ne partagerais pas un véhicule autonome avec quatre<br />
personnes inconnues. »<br />
En Suisse, les jeunes citadins ne partagent pas l’opinion de Martin<br />
Haefner, 64 ans. Ils sont toujours plus rares à vouloir passer le permis<br />
de conduire et sont satisfaits de l’offre de transport public. La branche<br />
doit s’établir en tant que prestataire de mobilité et a encore de belles<br />
perspectives d’activités rentables. Car même un véhicule électrique, un<br />
hybride ultramoderne ou un modèle à combustion, qu’il soit autonome<br />
ou non, nécessitera toujours un entretien professionnel. La branche est<br />
à l’orée de l’ère passionnante de la numérisation. <<br />
Les FEO font avancer l’électromobilité et l’autopartage : Volkswagen présente une<br />
nouvelle plate-forme numérique et lancera le modèle d’autopartage WE en 2019, en<br />
Allemagne dans un premier temps.<br />
Manque de place de parc dans les mégapoles : les surfaces de stationnement se<br />
raréfient et leur prix devient exorbitant, comme à New York. L’autopartage résout<br />
partiellement le problème.<br />
<strong>AUTOINSIDE</strong> | <strong>Novembre</strong> <strong>2018</strong>35