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AUTOINSIDE Édition 11 – Novembre 2018

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ATELIER ET SERVICE APRÈS-VENTE<br />

Questions-réponses avec l’Office fédéral de l’énergie (OFEN)<br />

« Les concessionnaires jouent un rôle important »<br />

La modification des objectifs en matière d’émissions de CO 2<br />

et l’adoption du nouveau procédé de mesure des gaz<br />

d’échappement entraînent des changements pour l’étiquette-énergie. L’Office fédéral de l’énergie (OFEN) fera<br />

preuve de tolérance dans les contrôles pendant la phase de transition. Thomas Weiss, spécialiste de la mobilité, nous<br />

explique pourquoi. Il indique aussi comment les garagistes peuvent intégrer mieux encore l’aspect « développement<br />

durable » du CheckEnergieAuto (CEA) dans leurs entretiens avec les clients. Tatjana Kistler, rédaction<br />

Monsieur Weiss, qu’est-ce qui va changer pour les garagistes et<br />

les concessionnaires automobiles dans la gestion quotidienne de<br />

l’étiquette-énergie avec l’adoption du nouveau procédé WLTP ?<br />

Thomas Weiss, OFEN : Le WLTP fera son apparition sur l’étiquette-énergie<br />

dès le 1 er janvier 2020. En 2019, l’étiquette-énergie portera<br />

encore ce qu’on appelle les valeurs NEDC 2.0 : il s’agit de valeurs<br />

mesurées au moyen des données de consommation WLTP, qui sont<br />

converties en valeurs de consommation actuelles NEDC au moyen<br />

d’un processus standardisé. Jusqu’ici, l’étiquette-énergie<br />

était mise à disposition le<br />

1er août de l’année précédente pour l’année<br />

en cours. Cela n’est pas possible cette<br />

année, car il y a des retards dans les nouvelles<br />

homologations. L’étiquette-énergie<br />

2019 ne sera disponible qu’au début de<br />

décembre. Les catégories d’efficience<br />

énergétique seront donc elles aussi connues plus tard pour l’année<br />

prochaine. En ce qui concerne l’obligation de déclarer, en revanche,<br />

rien ne change en 2019 : l’étiquette-énergie doit toujours être bien visible<br />

pour toute nouvelle voiture mise en vente. Pendant la phase<br />

de transition, nous ferons cependant preuve d’une certaine tolérance<br />

dans les contrôles et tiendrons compte de la brièveté des délais de<br />

transition.<br />

« L’étiquette-énergie doit toujours<br />

être bien visible pour toute<br />

nouvelle voiture mise en vente. »<br />

Quels effets attendez-vous des dispositions transitoires ?<br />

Les dispositions transitoires déboucheront sur une meilleure catégorisation<br />

pour certains modèles et sur une catégorisation moins<br />

bonne pour d’autres. Nous avons adapté les bases juridiques de<br />

manière à éviter autant que possible de telles distorsions pour l’étiquette-énergie.<br />

Mais il y aura des questions et des incertitudes du côté<br />

des clients, en particulier s’ils commandent aujourd’hui un véhicule<br />

qui ne leur sera livré que l’an prochain. Dans de tels cas, les concessionnaires<br />

automobiles joueront un<br />

rôle important. Ils doivent attirer l’attention<br />

des clients sur cette situation<br />

particulière.<br />

Sur quels points subsiste-t-il un<br />

certain flou ?<br />

Tous les modèles n’ont pas encore passé<br />

au WLTP à ce jour ; certains constructeurs garent même leurs véhicules<br />

qui ne sont pas encore homologués au nouvel aéroport de Berlin. Les<br />

effets précis du WLTP sur les différents types de motorisation et les<br />

classes de véhicules ne sont par conséquent pas encore entièrement<br />

connus. Le Centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne<br />

a modélisé l’impact du passage au WLTP dans le cadre d’une<br />

étude. Pour le mix des ventes au sein de l’UE, les émissions de CO 2<br />

augmentent<br />

en moyenne de 21 % par rapport aux valeurs mesurées selon le<br />

NEDC. Le passage au WLTP n’a cependant pas le même impact sur tous<br />

les modèles. Du coup, on ne sait pas encore quels seront les effets sur le<br />

mix des ventes en Suisse.<br />

Thomas Weiss,<br />

spécialiste de la mobilité<br />

auprès de l’Office fédéral<br />

de l’énergie (OFEN).<br />

Le passage du procédé de mesure NEDC au WLTP aura-t-il les<br />

effets escomptés par l’OFEN en termes d’efficience énergétique ?<br />

La consommation et les émissions mesurées à l’aide du NEDC sont<br />

souvent nettement inférieures à celles enregistrées dans des conditions<br />

de conduite réelles. Or, l’écart ne cesse de croître depuis l’introduction<br />

du NEDC, en particulier ces dernières années. Le passage au WLTP doit<br />

permettre de réduire cet écart. En outre, la transparence vis-à-vis du<br />

client sera accrue. Il faudra cependant certainement encore des efforts<br />

supplémentaires pour améliorer l’efficience de la flotte des véhicules<br />

neufs. Les nombreux nouveaux produits annoncés ces dernières semaines<br />

me rendent confiant. En fin de compte, la qualité des produits<br />

est la clé du succès.<br />

Honnêtement, ne pensez-vous pas que l’industrie automobile est un<br />

peu à la traîne par rapport à la pratique souhaitée au niveau politique ?<br />

Le trafic routier est aujourd’hui responsable de 32 % des émissions<br />

de CO 2<br />

en Suisse, dont une grande partie est due aux voitures de tourisme.<br />

Dans tous les autres secteurs, les émissions ont été réduites<br />

ces dernières années, mais pas dans le trafic routier. Les émissions<br />

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<strong>Novembre</strong> <strong>2018</strong> | <strong>AUTOINSIDE</strong>

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